Publié par Sherry Cooper
L’inflation de l’IPC au Canada a augmenté en mai, réduisant les chances d’une réduction des taux d’intérêt en juillet.
La hausse de l’inflation au Canada en mai surprend les marchés
Contre toute attente, l’inflation a augmenté en mai, décevant la Banque du Canada alors qu’elle envisage la possibilité d’une nouvelle réduction de taux d’intérêt le mois prochain.
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre en mai, en hausse par rapport aux 2,7 % enregistrés en avril. L’augmentation est surtout attribuable aux prix des services et, dans une moindre mesure, des aliments. Selon un sondage de Bloomberg, les économistes prévoyaient une inflation de 2,6 % le mois dernier.
Les services cellulaires, les voyages organisés, les loyers et le transport aérien ont fait grimper les prix des services de 4,6 % en mai par rapport à un an plus tôt, contre 4,2 % en avril. La progression des prix des biens est restée à 1 %, bien que les prix des épiceries aient augmenté davantage.
Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 0,6 %, alors qu’on prévoyait un gain de 0,3 % et qu’on avait enregistré 0,5 % en avril. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’inflation a augmenté de 0,3 %.
Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque du Canada, les taux dits tronqué et médian, excluent les fluctuations plus volatiles. L’IPC tronqué a atteint 2,9 % en mai, après les 2,8 % (chiffre révisé à la baisse) du mois précédent. L’IPC médian a gagné deux dixièmes de point, passant à 2,8 %. La hausse des deux mesures de l’inflation fondamentale a surpris les économistes.
Les coûts du logement ont été un facteur majeur d’inflation dans le présent cycle. La hausse des loyers atteint non moins de 0,9 % en mai et 8,9 % sur un an, représentant le deuxième plus grand facteur contribuant à l’inflation annuelle. Le premier facteur, les coûts des intérêts hypothécaires, ont baissé légèrement en mai, à 0,8 %, ramenant le taux annuel à 23,3 %. Il avait culminé à plus de 30 % l’année passée. En excluant le logement, l’inflation est à 1,5 % sur un an, contre 1,2 % le mois passé.
En somme
Les données d’aujourd’hui sur l’inflation auront sans aucun doute déçu la Banque du Canada, et elles réduisent les chances d’une nouvelle réduction de taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, le 24 juillet. Il reste toutefois à voir les données de juin sur l’inflation, qui seront publiées le 16 juillet. À moins que celles-ci ne révèlent une forte baisse de l’inflation, la prochaine réduction de taux d’intérêt ne viendra probablement qu’à la réunion de septembre. Ce n’est guère favorable au marché de l’habitation, qui a été anémique ces derniers mois. Les taux hypothécaires continuent de s’alléger du fait que les forces du marché font baisser les rendements des obligations. Le marché du travail canadien ralentit, et le taux de chômage augmente légèrement. Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a affirmé hier ne pas prévoir que le taux de chômage augmente encore beaucoup dans le présent cycle.
Les réductions des taux d’intérêt seront plus graduelles, parce que la croissance démographique rapide a stimulé l’activité économique, ce qui permet d’éviter une récession et augmente la pression inflationniste. Le taux directeur de la banque centrale, qui est actuellement de 4,75 %, évoluera graduellement vers 3,0 % d’ici la fin de l’année prochaine.