Publié par Sherry Cooper
L’inflation au Canada grimpe à 6,7 % en mars.
Ca alors! L’inflation au Canada atteint 6,7 %
Statistique Canada a indiqué aujourd’hui que les prix à la consommation étaient en hausse de 6,7 % sur un an en mars, un plein point de pourcentage de plus que les 5,7 % du mois précédent. Les taux d’intérêt du marché ont flambé en conséquence, alors qu’il paraît probable que la Banque du Canada augmentera de nouveau son taux directeur d’un demi-point lors de sa prochaine réunion le 1er juin.
Il n’y a pas moyen de dorer la pilule. Les obligations ont marqué le coup. Après la publication des dernières données, le rendement des obligations du gouvernement du Canada a bondi, pour 2 ans à 2,6 %, pour 5 ans à 2,75 % et pour 10 ans à 2,825 %. Le rendement à 5 ans – qui est déterminant pour le taux hypothécaire fixe sur 5 ans – a presque quadruplé depuis un an.
Les pressions inflationnistes sont restées très répandues en mars, alors que les prix ont augmenté dans chacune des huit composantes principales. L’augmentation des prix s’est produite dans un contexte de pression soutenue sur les prix du marché canadien du logement, de contraintes importantes d’approvisionnement et de conflits géopolitiques, qui se sont répercutés sur les marchés agricoles, de l’énergie et des produits de base. En outre, l’emploi a continué d’augmenter en mars, alors que le taux de chômage a connu une baisse pour atteindre un creux record. En mars, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,4 % d’une année à l’autre, ce qui augmente le risque d’une spirale salaire-prix.
Après avoir connu une hausse de 4,7 % en février, l’Indice des prix à la consommation (IPC) sans l’essence a augmenté de 5,5 % d’une année à l’autre en mars; il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis l’introduction de l’agrégat spécial d’ensemble sans essence en 1999.
Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 1,4 % en mars, après une hausse de 1,0 % en février. Il s’agit de la plus forte hausse depuis janvier 1991, quand la taxe sur les produits et services a été introduite. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 0,9 % en mars, égalant la plus forte augmentation jamais enregistrée.
En mars, les prix de l’essence ont augmenté de 11,8 % d’un mois à l’autre, après avoir progressé de 6,9 % en février. Les prix du pétrole à l’échelle mondiale ont enregistré une forte hausse en mars, en raison de l’incertitude concernant l’approvisionnement à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’augmentation des prix du pétrole brut a fait monter les prix à la pompe. Les consommateurs ont payé 39,8 % de plus d’une année à l’autre pour l’essence en mars.
Les prix du mazout et autres combustibles ont augmenté de 19,9 % d’un mois à l’autre, soit la deuxième plus forte hausse après celle de février 2000. D’une année à l’autre, les prix du mazout et autres combustibles ont augmenté de 61,0 % en mars.
Les prix des aliments ont continué de grimper, tout comme les prix de biens durables tels qu’automobiles et mobilier. Il en coûte sensiblement plus pour les sorties au restaurant, les chambres d’hôtel et les déplacements en avion.
L’inflation pour les biens a atteint 9,2 % en mars, le plus haut niveau depuis 1982. L’inflation pour les services a atteint 4,3 %, le plus haut niveau depuis 2003.
En somme
Les marchés obligataires sont en mode liquidation partout dans le monde aujourd’hui. Les courbes de rendement se sont aplaties, les rendements à court terme augmentant davantage que ceux à long terme suite à la conviction que les banques centrales vont accélérer leurs mesures de resserrement.
Le rapport d’aujourd’hui sur l’IPC indique que les pressions inflationnistes sont plus fortes que ne le prévoyait la Banque du Canada encore la semaine passée, quand elle a augmenté le taux directeur de 50 points de base.
Il se pourrait que nous soyons au sommet de la poussée de l’inflation, mais le retour à la cible d’une inflation de 2 % pourrait être lointain, surtout si les attentes d’inflation s’enracinent. Cela étant, le gouverneur Macklem va probablement procéder à un nouveau resserrement énergique le 1er juin, ce qui amortira l’activité sur le marché de l’habitation.