Publié par Sherry Cooper
L’immobilier souffre dans les régions les plus touchées par la surconstruction et les tarifs douaniers.
Le marché canadien de l’habitation est en mode attente
Les statistiques de novembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont baissé depuis un an. Encore une fois, les nouvelles inscriptions d’un mois et l’autre et l’Indice des prix des propriétés ont tous deux baissé.
Le mois passé, le consensus au sujet des perspectives économiques du Canada ont évolué. Il semble bien maintenant que la Banque du Canada restera au statu quo pendant une bonne part de 2026, et que sa prochaine décision sera une hausse de taux. Selon toute probabilité, la grande variabilité des taux d’intérêt est chose du passé. Par ailleurs, les réductions des prix des propriétés se sont dissipées. On peut espérer que les acheteurs commenceront à se décider en voyant que les taux d’intérêt et les prix des propriétés ont atteint leur creux.
Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont diminué de 0,6 % d’un mois à l’autre en novembre. Elles restent bien au-delà de leurs niveaux d’avril, mais elles n’ont essentiellement pas changé depuis juillet.
« À ce stade, il semble que la reprise de la demande observée en milieu d’année ait plutôt laissé place à une période de stabilité à l’approche de 2026, conjuguée à ce qui semble être certaines concessions sur les prix en novembre par les vendeurs tentant de négocier des ententes avant la fin de l’année, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Cela dit, la Banque du Canada ayant clairement indiqué que les taux ne baisseront probablement pas davantage, cela constitue sans aucun doute le feu vert que de nombreux emprunteurs à taux fixe attendaient. Nous prévoyons donc toujours que l’activité reprendra l’année prochaine. » Nombreux sont ceux qui s’attendent à un marché printanier bien plus robuste.
Nouvelles inscriptions
La nouvelle offre a baissé de 1,6 % d’un mois à l’autre en novembre. Combiné à une baisse plus faible des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré à 52,7 % comparativement aux 52,2 % d’octobre. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin de novembre 2025, 173 000 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® au Canada, ce qui représente une hausse de 8,5 % par rapport à la même période l’année dernière, mais une baisse de 2,5 % par rapport à la moyenne à long terme pour cette période de l’année.
« On s’attendait initialement à ce que 2025 soit l’année où les marchés de l’habitation sortiraient de leur hibernation provoquée par les taux d’intérêt, mais comme nous le savons tous, cette reprise a été compromise par le chaos économique causé par les droits de douane américains, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Les taux d’intérêt étant désormais encore plus bas en raison du ralentissement économique, l’attention se porte désormais sur le printemps 2026 et sur la question de savoir si nous verrons enfin des niveaux plus normaux d’activité sur le marché de l’habitation. »
On comptait 4,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2025, ce qui est inchangé par rapport à juillet, août, septembre et octobre. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché est d’environ cinq mois.
Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a augmenté de 0,2 % entre septembre et octobre 2025. L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) a baissé de 3 % par rapport à octobre 2024, soit la plus faible baisse d’une année à l’autre depuis mars.
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a enregistré une baisse de 0,4 % entre octobre et novembre 2025, ce qui laisse supposer que certains vendeurs font des concessions sur les prix afin de vendre leur propriété avant la fin de l’année. L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) a baissé de 3,7 % par rapport à novembre 2024.
En somme
Les taux d’intérêt plus bas et les prix des propriétés ayant atteint leur creux devraient inciter les acheteurs à agir. Même dans la grande région du Golden Horseshoe, où l’activité immobilière a été amortie du fait des tarifs douaniers sectoriels, de l’incertitude liée au commerce international et de la construction excédentaire plus tôt dans l’année, le vent tourne peu à peu. Nous pouvons prévoir un marché du printemps plus robuste.
Le marché canadien de l’habitation a tendance à ralentir à l’approche de l’hiver, puis à accélérer graduellement jusqu’à un sommet en mai ou juin. Cependant, cette année n’est pas comme les autres, avec la persistance de l’incertitude liée aux tarifs douaniers. Dès que les discussions sur l’ACEUM commenceront, et que les États-Unis sembleront décidés à rester dans l’accord commercial trilatéral, les acheteurs émergeront de leur longue léthargie.