Publié par Sherry Cooper
Les ventes de maisons existantes ont connu une baisse inédite de 25 % en 2022.
Les données de décembre sur le marché du logement marquent une fin 2022 peu reluisante
Sanelon les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immobilier (ACI), les ventes résidentielles ont grimpé légèrement d’un mois à l’autre en décembre, tandis que les nouvelles inscriptions chutaient et que les prix nationaux connaissaient une nouvelle baisse.
Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont augmenté de 1,3 % de novembre à décembre 2022. La plus forte croissance a été observée à Ottawa et à Edmonton. Néanmoins, le nombre réel de transactions du mois passé était 39,1 % sous les niveaux d’un an plus tôt, et nettement sous la moyenne mobile sur 10 ans pour décembre (voir le graphique ci-dessous).
Nouvelles inscriptions
Les propriétaires vendeurs sont restés en retrait. Le nombre de nouvelles inscriptions a baissé de 6,4 % d’un mois à l’autre en décembre, les baisses les plus importantes ayant été enregistrées en Colombie-Britannique et au Québec. Il s’agit de l’un des plus importants creux jamais enregistrés en décembre pour cette mesure.
Avec cette baisse des nouvelles inscriptions nettement plus marquée que la baisse des ventes d’un mois à l’autre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 54,4 % en décembre, comparativement à 50,2 % en novembre. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 55,1 %.
On comptait 4,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin décembre 2022. Cette mesure se rapproche de celle enregistrée dans les mois précédant les premiers confinements dus à la pandémie, et demeure près d’un mois complet en dessous de sa moyenne à long terme.
Prix des maisons
Les prix des maisons au Canada ont connu en 2022 la plus forte baisse jamais vue, l’augmentation rapide des taux d’intérêt entraînant un ajustement du marché qui n’est peut-être pas encore fini. Le prix de référence national des maisons a baissé de 1,6 % en décembre, s’établissant à 730 600 $, soit 16,4 % de moins qu’en mars. L’année passée a aussi vu la plus forte baisse jamais enregistrée des prix sur une période de 12 mois, soit une diminution globale de 7,5 %.
L’IPP MLS® global et composé, qui tient compte du type de propriété, se situe maintenant à 13 % en dessous de son sommet. Les prix ont baissé davantage que la moyenne nationale en Ontario et dans certaines régions de la Colombie-Britannique, et moins que la moyenne partout ailleurs. Les marchés de Calgary, Regina, Saskatoon et St. John’s se démarquent avec des prix restant près des sommets enregistrés.
L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a diminué de 7,5 % d’une année à l’autre en décembre.
Le tableau ci-dessous montre la baisse du prix des habitations au Canada selon l’IPP MLS et dans certaines villes, depuis les sommets de mars avant que la Banque du Canada commence à hausser les taux d’intérêt. Le deuxième tableau est plus détaillé. Les plus fortes baisses de prix ont été constatées dans le Grand Toronto et le Grand Vancouver, où les hausses de prix avaient été spectaculaires pendant le confinement lié à la COVID.
Malgré ces fortes baisses, les prix restent environ 33 % au-dessus des niveaux d’avant la pandémie.
En somme
Demain, les données canadiennes sur l’IPC de décembre seront publiées. Je m’attends à ce que les taux de l’inflation globale et de l’inflation sous-jacente auront continué de s’améliorer. Pourtant, il y aura probablement une hausse de 25 points de base du taux directeur la semaine prochaine lorsque la Banque du Canada annoncera sa décision. Les données sur le marché du travail en décembre sont restées fortes. L’économie continue de se révéler résiliente, et l’enquête sur les perspectives des entreprises publiée aujourd’hui témoigne d’une nouvelle détérioration au quatrième trimestre.
Les attentes d’inflation restent élevées, un pourcentage record de 84 % des entreprises prévoyant que l’inflation dépassera les 3 % pour l’année. Près de 40 % des répondants croient que l’inflation restera bien au-delà de 2 % jusqu’en 2026 au moins, ce qui traduit une perception que les forts prix de l’énergie, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, la forte demande et les coûts élevés de la main-d’œuvre persisteront, et qu’il faudra du temps avant que la politique monétaire ne ralentisse l’inflation.
Par ailleurs, l’Enquête sur les attentes des consommateurs menée par la Banque du Canada indique que les consommateurs ressentent les effets d’un pouvoir d’achat réduit et que les demandes salariales sont en hausse. Les attentes quant à l’inflation dans la prochaine année restent élevées, à plus de 7 %, mais plus modérées pour le plus long terme.