Publié par Sherry Cooper
Les meilleures données depuis presque deux ans sur l’emploi au Canada.
Meilleures données que prévu sur l’emploi en décembre
Les données de décembre de l’Enquête sur la population active, publiées aujourd’hui, sont beaucoup plus fortes que prévu. De nombreux observateurs pensaient que la grève à Postes Canada aurait un plus grand effet. L’emploi a augmenté de 90 900, au net, le mois passé. Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a gagné 0,2 points de pourcentage, atteignant 60,8 %. Le taux de chômage a baissé légèrement, à 6,7 %.
Les hausses de l’emploi observées en décembre sont attribuables aux secteurs des services d’enseignement (+17 000; +1,1 %), du transport et de l’entreposage (+17 000; +1,6 %), de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail (+16 000; +1,1 %) et des soins de santé et de l’assistance sociale (+16 000; +0,5 %).
En décembre, l’emploi a progressé en Alberta (+35 000; +1,4 %), en Ontario (+23 000; +0,3 %), en Colombie-Britannique (+14 000; +0,5 %), en Nouvelle-Écosse (+7400; +1,4 %) et en Saskatchewan (+4000; +0,7 %), alors qu’il a diminué au Manitoba (-7200; -1,0 %). Il y a eu peu de variation dans les autres provinces.
Le total des heures travaillées a augmenté de 0,5 % en décembre. Il était en hausse de 2,1 % par rapport à 12 mois plus tôt.
En décembre, le salaire horaire moyen des employés a progressé de 3,8 % (+1,32 $, pour atteindre 35,77 $) par rapport à un an plus tôt, après avoir augmenté de 4,1 % en novembre (données non désaisonnalisées).
L’emploi a progressé de 91 000 (+0,4 %) en décembre, principalement dans le travail à temps plein (+56 000; +0,3 %). Cette hausse fait suite à celle de novembre (+51 000) et représente la troisième augmentation de l’emploi au cours des quatre derniers mois.
L’année 2024 s’est bien terminée : 413 000 (+2,0 %) personnes de plus travaillaient en décembre par rapport à 12 mois plus tôt. Ce taux de croissance sur 12 mois est comparable à celui observé en décembre 2023 (+2,1 %) et au taux de croissance moyen enregistré en décembre de 2017 à 2019 (+1,9 %), avant la pandémie de COVID-19.
L’emploi dans le secteur public a augmenté de 40 000 (+0,9 %) en décembre, en hausse pour un deuxième mois consécutif. Au cours des 12 mois jusqu’en décembre, l’emploi dans le secteur public a progressé de 156 000 (+3,7 %), sous l’effet des hausses enregistrées dans les composantes des services d’enseignement et des soins de santé et de l’assistance sociale.
L’emploi dans le secteur privé a peu varié en décembre (+27 000; +0,2 %); il était en hausse de 191 000 (+1,4 %) par rapport à un an plus tôt. Le nombre de travailleurs autonomes a augmenté de 24 000 (+0,9 %) en décembre. Il s’agissait de la première hausse depuis février, et elle a porté l’augmentation totale du nombre de travailleurs autonomes pour l’année à 64 000 (+2,4 %).
L’inflation salariale a nettement ralenti en novembre et décembre, ce qui est une bonne nouvelle pour la Banque du Canada. La vigueur des données sur l’emploi en a amené certains à spéculer que la banque centrale assouplirait sa politique avec moins d’empressement. Nous sommes d’accord que les énormes réductions de taux d’intérêt sont choses du passé. Il reste que la politique monétaire est encore trop restrictive, surtout si les tarifs douaniers annoncés par Donald Trump se matérialisent.
Nous prévoyons que la Banque du Canada fera passer le taux à un jour des 3,25 % d’aujourd’hui à 2,5 % d’ici le milieu de l’année, à coups de réductions d’un quart de point.
En somme
Il est notoire que les données sur l’emploi au Canada révélées par l’Enquête sur la population active sont volatiles. Un rapport positif n’altérera pas l’intention de la Banque du Canada de ramener les taux d’intérêt à la neutralité – le niveau où la politique monétaire ne provoque ni contraction ni expansion. Les données d’aujourd’hui sur l’emploi aux États-Unis étaient aussi très fortes, réduisant le taux de chômage à 4,1 %. Il est peu probable que la Réserve fédérale réduise les taux d’intérêt à la prochaine réunion du comité fédéral du marché, le 29 janvier, mais la Banque du Canada jouit d’une plus grande latitude qu’elle pour le faire. L’économie canadienne est nettement plus sensible au taux d’intérêt, et les taux d’intérêt au Canada – bien qu’historiquement bas en comparaison des États-Unis – sont encore excessivement restrictifs.