Publié par Sherry Cooper
L’emploi progresse bien en décembre au Canada.
Nouvelles données encourageantes sur l’emploi en décembre
Statistique Canada vient de publier l’édition de décembre de l’Enquête sur la population active, rapportant un gain de 54 700 emplois le mois dernier – deux fois plus que le marché n’en attendait. Le taux de chômage a baissé à 5,9 %, contre 6,0 % en novembre. Il n’est maintenant que 0,2 point de pourcentage de plus que les 5,7 % de février 2020 avant le début de la pandémie.
Un plus grand nombre de personnes travaillaient à temps plein en décembre, en particulier des hommes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans. La majeure partie de la croissance de l’emploi est survenue en Ontario. À l’échelle nationale, les hausses ont été principalement attribuables aux secteurs de la construction et des services d’enseignement.
Après être revenu à son niveau d’avant la COVID-19 pour la première fois en novembre, le total des heures travaillées a peu varié en décembre.
L’emploi à temps plein a augmenté de 123 000 (+0,8 %) en décembre, et la majorité de la hausse est survenue chez les hommes du principal groupe d’âge actif (+95 000; +1,6 %). Le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-68 000; -1,9 %). L’emploi à temps plein augmente depuis juin. En décembre, il était en hausse de 248 000 (+1,6 %) par rapport à son niveau de février 2020 avant la pandémie. En revanche, l’emploi à temps partiel a été essentiellement stable depuis juin, demeurant pratiquement au même niveau qu’en février 2020.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,7 % (+0,80 $) sur 12 mois en décembre, une hausse semblable à la croissance moyenne des salaires observée de 2017 à 2019 (+2,6 %). Cependant, l’inflation a considérablement augmenté en 2021.
Le nombre de Canadiens au chômage depuis 27 semaines ou plus a reculé pour un deuxième mois consécutif (-25 000; -8,0 %), s’établissant à 293 000 en décembre. Bien que le chômage de longue durée ait diminué au cours de chacun des deux mois précédents, il représentait une proportion considérablement plus élevée du chômage total en décembre (24,1 %) qu’en février 2020 (15,6 %), avant le début de la pandémie.
Le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre – la proportion de personnes au sein de la population active potentielle qui sont au chômage, ou qui veulent un emploi, mais qui n’en ont pas cherché un, ou qui sont en emploi, mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles – a reculé de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 12,0 % en décembre, le plus faible taux depuis le début de la pandémie. Bien qu’il demeure 0,6 point de pourcentage au-dessus du creux record de 11,4 % enregistré immédiatement avant la pandémie en février 2020, ce taux se situe dans la fourchette des taux mensuels observés en 2018 et en 2019, qui ont varié de 11,5 % à 12,2 %.
La baisse du taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre observée en décembre est principalement attribuable à la diminution du nombre de personnes ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles. La proportion de personnes âgées de 15 ans et plus participant au marché du travail s’est maintenue à 65,3 % en décembre, ce qui est pratiquement le même taux qu’avant la pandémie.
Il ne fait donc guère de doute que le Canada est très près du plein emploi. C’est ce que surveillait la Banque du Canada pour décider de sa première hausse de taux après la pandémie.
En somme
L’Enquête sur la population active du mois de décembre a été menée avant les récentes restrictions liées au variant Omicron. Il me semble peu probable que le Conseil de direction de la Banque du Canada augmente les taux à sa prochaine réunion, le 26 janvier. Bien que certains acteurs du marché escomptent une hausse en janvier, les indications prospectives de la Banque n’en prévoient pas avant le deuxième trimestre, et il n’y a guère de raison en cette période d’incertitude pour qu’ils devancent cette décision. Si le Conseil veut démontrer sa capacité de lutter contre l’inflation, il pourrait déclencher une hausse lors de sa réunion suivante le 2 mars. Il y a fort à parier qu’il y aura décollage le 13 avril.