La Banque du Canada maintient les taux à la valeur plancher effective – Le programme d’assouplissement quantitatif se poursuit.
La Banque du Canada confirme son engagement à maintenir de faibles taux d’intérêt
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Malgré les bonnes nouvelles sur les vaccins depuis la dernière réunion du Conseil de direction à la fin d’octobre, la Banque du Canada a réaffirmé son engagement à prendre des mesures de politique monétaire exceptionnelles pendant encore de nombreux mois. La déclaration d’aujourd’hui réitère la volonté de la Banque de maintenir le taux directeur à sa valeur plancher effective de 0,25 % « jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable ». L’inflation a augmenté en octobre, mais principalement en raison des prix plus élevés pour les fruits et légumes frais. Selon l’énoncé de politique de la Banque, les mesures de l’inflation fondamentale sont toutes en deçà de 2 %, et « les capacités excédentaires considérables devraient continuer de peser sur l’inflation pendant un certain temps ». L’économie continuera d’avoir besoin de stimulation jusqu’en 2023, comme l’indique le plus récent numéro (octobre) du Rapport sur la politique monétaire (RPM).
La banque centrale réévaluera les perspectives lors de sa prochaine réunion, le 20 janvier, quand elle publiera une mise à jour complète de ses prévisions pour l’économie et l’inflation, y compris les risques y afférant, dans le RPM de janvier. |
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Malgré les progrès en matière de vaccins, d’autres faits nouveaux pèsent lourdement sur l’économie. Le Canada a été fortement touché par la deuxième vague de cas de COVID (voir le graphique ci-dessous). Le nombre moyen de cas quotidiens dépassait les 6000 dans la dernière semaine. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, les cas de COVID vont dépasser les 20 000 par jour si la tendance actuelle se poursuit. Partout au pays, les provinces ont imposé des nouvelles restrictions rigoureuses pour ralentir la propagation du virus.
De nouvelles mesures de confinement produisent un effet dévastateur pour les commerces non essentiels et les restaurants dans la période des fêtes qui est cruciale pour eux. Le gouvernement a annoncé la semaine passée d’ambitieuses mesures budgétaires afin d’amortir le coup pour les entreprises et les ménages. De fait, parmi tous les pays du G7, les mesures budgétaires du Canada ont été les plus ambitieuses.
Par ailleurs, selon Bloomberg News, le Canada a réservé davantage de doses de vaccin par personne que tout autre pays, et le premier ministre Trudeau a accéléré les plans pour commencer les inoculations. Le premier ministre a affirmé à des journalistes à Ottawa que les premiers Canadiens seront vaccinés la semaine prochaine si Santé Canada donne son approbation cette semaine. « Cette nouvelle signifie que nous pourrons prendre de l’avance dans notre plan de vaccination. C’est un développement positif pour pouvoir protéger les Canadiens le plus tôt possible. »
Le dollar canadien a atteint son plus haut niveau depuis deux ans, 0,78 $ US. La Banque estime que cette évolution est largement attribuable à une faiblesse généralisée du dollar américain. |
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L’assouplissement quantitatif continue
Une hausse des taux d’intérêt du marché consécutive aux bonnes nouvelles sur les vaccins est un autre facteur qui pourrait peser sur l’économie canadienne. En réponse, la Banque du Canada achète pour au moins 4 milliards de dollars par semaine d’obligations à long terme du gouvernement du Canada. Par exemple, le rendement des obligations du Canada à 5 ans est passé d’un creux de 31 points de base dans les six derniers mois à presque 50 points de base. L’assouplissement quantitatif a certainement amorti la tendance haussière, et continuera de le faire.
Si la Banque détermine qu’un soutien monétaire supplémentaire est nécessaire en janvier, il prendra sans doute la forme d’une augmentation des achats d’obligations du Canada plutôt que d’un ajustement du taux à un jour.
Lors de sa comparution devant le Comité des finances de la chambre des communes le 26 novembre, le gouverneur Tiff Macklem a admis qu’il pourrait y avoir des distorsions du marché si la part de la Banque des avoirs en obligations du gouvernement dépassait les 50 %. Comme l’indique le graphique ci-dessous, la Banque détient actuellement environ 34 % du marché. Si les achats continuent au rythme actuel, les économistes de CIBC estiment que la Banque en détiendrait 48 % d’ici la fin de 2021. |
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En somme : Les taux d’intérêt resteront bas dans l’avenir prévisible. L’évolution de la pandémie déterminera en bonne partie la croissance de l’économie et l’action du gouvernement. Les spécialistes indiquent que la deuxième vague durera tout l’hiver, et qu’un vaccin ne sera largement disponible au mieux qu’au deuxième semestre de 2021. |
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