Publié par Sherry Cooper
Quatrième mois consécutif de ralentissement des ventes de maisons au Canada.
Le ralentissement s’est poursuivi en juillet sur le marché canadien du logement
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 3,5 % de juin à juillet 2021. C’est la quatrième baisse mensuelle consécutive. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 8,8 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 0,6 %, portant sa hausse à 22,2 % depuis un an.
Même si les ventes ont chuté en tout de 28 % depuis le sommet de mars, les marchés canadiens de l’habitation restent très actifs (voir le graphique ci-dessous). En juillet, la baisse des ventes a été moins généralisée qu’au cours des derniers mois, bien qu’elle ait encore touché environ deux tiers des marchés locaux. Edmonton et Calgary ont le plus faibli, mais ces villes n’avaient pas connu de baisse des ventes jusqu’à récemment. À Montréal par contre, où les ventes avaient commencé à ralentir au début de l’année, l’activité a légèrement augmenté en juillet.
Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) en juillet 2021 a baissé de 15,2 % par rapport à un an plus tôt, quand un record avait été établi pour un mois de juillet. Le mois de juillet 2021 est néanmoins au deuxième rang au chapitre des ventes enregistrées durant un mois de juillet.
« Si le ralentissement des ventes continue de faire les manchettes ces jours-ci, c’est toutefois la faiblesse record de l’offre qui devrait retenir notre attention », a déclaré Cliff Stevenson, président de l’ACI. La plupart des marchés sont favorables au vendeur.
Nouvelles inscriptions
De juin à juillet, le nombre de propriétés nouvellement inscrites a diminué de 8,8 %, le déclin étant particulièrement marqué dans les plus grandes villes du pays – le Grand Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. En tout, ce sont près de 75 % des marchés d’un océan à l’autre qui ont connu une baisse des nouvelles inscriptions.
Malgré le ralentissement des ventes, cette baisse est suffisante pour que l’on remarque un resserrement du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions pour le mois (74 % en juillet comparativement à 69,9 % en juin). La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,7 %.
Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions aux moyennes à long terme, le resserrement des conditions de juillet a redonné l’avantage aux propriétaires-vendeurs dans une petite majorité des marchés locaux, alors que tout était plutôt équilibré en juin.
Autre signe que nous assistons à une stabilisation des conditions de marché : on comptait 2,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2021, soit le même chiffre qu’en juin. C’est extrêmement faible, ce qui indique que les conditions sont favorables pour les propriétaires-vendeurs, à l’échelle nationale et dans la plupart des marchés locaux. La moyenne à long terme de cette mesure est près du double de la marque actuelle.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,6 % d’un mois à l’autre en juillet 2021, ce qui s’inscrit dans la tendance au ralentissement qu’on observe depuis mars. Cette tendance semble toutefois épargner en grande partie la côte Est, où les propriétés sont demeurées plus abordables.
Autre point à noter (et à surveiller) : les prix semblent recommencer à grimper depuis un mois pour certains types de propriétés dans certains marchés de l’Ontario, ce qui pourrait correspondre au resserrement des conditions sur ces marché.
L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché en juillet une hausse de 22,2 % d’une année à l’autre. Bien qu’il s’agisse d’un gain important, cette augmentation est, comme prévu, inférieure au record de 24,4 % enregistré en juin. La raison de cette baisse est que nous sommes maintenant à plus d’un an du moment où les prix ont vraiment décollé, de sorte que les niveaux de l’année dernière rattrapent maintenant ceux de cette année, même si les prix continuent à augmenter d’un mois à l’autre.
En Colombie-Britannique, la croissance des prix d’une année à l’autre est d’environ 20 %; elle est plus faible à Vancouver et plus élevée dans d’autres régions de la province. L’augmentation d’une année à l’autre se chiffre autour de 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et plus près de 15 % au Manitoba. En Ontario, la progression d’une année à l’autre est d’environ 30 %. Cependant, comme en Colombie-Britannique, la hausse est nettement plus faible dans la région du Grand Toronto et bien plus élevée dans la plupart des autres régions de la province. C’est le contraire au Québec, où Montréal affiche une augmentation de l’ordre de 25 %, et Québec, de l’ordre de 15 %. La hausse des prix est d’un peu plus de 30 % au Nouveau-Brunswick et d’environ 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador.
En somme
Les ventes continueront de se calmer graduellement dans l’année à venir, mais il faudra une hausse des taux d’intérêt pour faire véritablement baisser le marché. Les marchés immobiliers locaux connaissent une baisse de l’activité, les acheteurs potentiels se trouvant face à un manque de maisons à vendre. Les taux de vaccination en hausse ont commencé à permettre un retour à la vie normale au Canada, mais la pénurie de maisons y atteint un niveau parmi les plus élevés des pays développés, et aucune augmentation notable de l’offre ne semble prévisible à court terme.