Publié par Sherry Cooper
L’inflation globale augmente moins que prévu, ouvrant la voie à un assouplissement de la Banque du Canada.
L’inflation canadienne est plus modérée que prévu, ouvrant la voie à un assouplissement de la Banque du Canada demain
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,9 % d’une année à l’autre en août, en hausse par rapport à la progression de 1,7 % observée en juillet.
Les prix de l’essence ont diminué dans une moindre mesure d’une année à l’autre en août (-12,7 %) qu’en juillet (-16,1 %), ce qui a entraîné une accélération de la croissance de l’inflation globale. Sans l’essence, l’IPC a augmenté de 2,4 % en août, après des hausses de 2,5 % à chacun des trois mois précédents.
L’accélération de la croissance de l’IPC d’ensemble a été modérée par la baisse des prix des voyages organisés et des fruits frais comparativement à juillet.
L’IPC a reculé de 0,1 % d’un mois à l’autre en août. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 0,2 %.
D’une année à l’autre, les prix de l’essence ont diminué de 12,7 % en août, après avoir reculé de 16,1 % en juillet. La baisse moins marquée d’une année à l’autre est partiellement attribuable à l’effet de l’année de référence. En août 2024, les prix de l’essence avaient diminué de 2,6 % d’un mois à l’autre, quand des préoccupations concernant un ralentissement de la croissance économique commençaient à se faire sentir. En août 2025, les prix ont progressé de 1,4 % sur une base mensuelle, surtout par suite de l’augmentation des marges de raffinage, qui a contrebalancé le recul des prix du pétrole brut.
La diminution des prix des services de téléphonie cellulaire d’une année à l’autre a été plus faible en août (-1,2 %) qu’en juillet (-6,6 %). Sur une base mensuelle, les prix ont progressé de 1,5 % en août, de multiples fournisseurs ayant augmenté leurs prix et diminué les offres de la rentrée scolaire sur les forfaits de téléphonie cellulaire.
La croissance des prix a été en partie contrebalancée par la diminution des prix d’un mois à l’autre des dispositifs numériques multifonctionnels (-1,5 %), qui comprennent les téléphones intelligents et les tablettes.
L’inflation des prix d’épicerie reste problématique, en hausse d’une fraction, à 3,5 % sur un an (ce qui explique en partie l’écart entre les 3 % des mesures de base de la Banque du Canada et les plus anodins 2,4 %). En août, les prix de la viande étaient en hausse de 7,2 % d’une année à l’autre, contre 4,7 % en juillet. Les prix des fruits frais étaient en baisse de 1,1 % en août, après une hausse de 3,9 % en juillet. La baisse de prix des raisins, des autres fruits frais et des baies (y compris les cerises) a contribué le plus à la diminution annuelle du prix des fruits frais en août.
Les prix des vêtements et chaussures ont augmenté de 1,7 % d’une année à l’autre en août, par rapport à 0,8 % en juillet. L’augmentation en août est principalement attribuable à l’effet de l’année de référence, les prix ayant reculé de 0,6 % en août 2024.
D’une année à l’autre, les prix des services de voyage ont reculé de 3,8 % en août, après avoir diminué de 1,2 % en juillet.
Les tendances des frais de logement sont maintenant plus favorables. Un relâchement des prix des logements et une rare accalmie dans les coûts d’assurance habitation ont réduit les coûts du logement en propriété de 0,1 % d’un mois à l’autre, et ce, pour un deuxième mois consécutif, ce qui ne s’était pas vu depuis 2020. Le loyer reste le facteur le plus important alimentant l’inflation globale, bien que sa hausse ait ralenti, à 4,5 % sur un an (au lieu de 5,1 % précédemment), et qu’elle semble destinée à baisser encore.
L’inflation fondamentale était essentiellement au niveau prévu. La plupart des principaux indicateurs ont grimpé d’à peine 0,2 % d’un mois à l’autre, bien que les mesures de prédilection de la Banque du Canada restent obstinément autour de 3 % sur un an. Le médian est stable à 3,1 %, alors que le tronqué a baissé légèrement, à 3,0 %.
Cependant, les mesures à plus court terme de la plupart des indicateurs de base étaient plus favorables. La tendance sur trois mois du tronqué et du médian est en moyenne à 2,5 %. On se rappellera que la Banque du Canada a récemment indiqué que les tendances inflationnistes sous-jacentes se situent autour de 2-1/2 %, et l’IPC excluant l’alimentation et l’énergie était à 2,4 % sur un an, avec une tendance sur trois mois à 1,6 % à peine. (En comparaison, l’IPC américain excluant l’alimentation et l’énergie était à 3,1 % sur un an le mois passé.)
Dans le contexte de guerre commerciale, les biens excluant l’énergie et l’épicerie ont progressé légèrement moins, soit de 1,7 % sur un an, contre 2,0 % en juillet. C’est encore un peu plus que la norme d’avant la pandémie, mais moins que pendant la pandémie, en 2022-2023. Les prix des automobiles alimentaient les hausses ces derniers mois, mais ils ont légèrement modéré, à 4,0 % sur un an, contre 4,5 % le mois précédent.
En somme
Ces nouvelles données indiquent que les mesures de l’inflation n’augmentent que d’un modeste 0,2 % d’un mois à l’autre, en termes de données désaisonnalisées. Ce rythme ne troublera guère la Banque du Canada, de sorte qu’une réduction de taux d’intérêt reste prévisible lors de sa décision de demain.
Les tendances à court terme plus modérées pour l’inflation fondamentale, ainsi que le récent affaiblissement de l’emploi, sont de bon augure pour un nouvel allégement de taux cet automne. Cependant, nous soupçonnons que la Banque continuera d’y aller une réunion à la fois, étant incitée à la prudence par les tendances de certaines mesures de base indiquant une inflation annuelle de 3 %. En outre, l’inflation globale augmentera probablement le mois prochain, du moins temporairement, par suite de l’effet de l’année de référence.