Publié par Sherry Cooper
L’inflation de l’IPC canadien a baissé, à 1,7 % en juillet contre 1,9 % en juin, principalement grâce à des prix pétroliers plus bas..
Le rapport d’aujourd’hui sur l’IPC montre que l’inflation globale ralentit, mais que l’inflation fondamentale reste inquiétante
La hausse de l’Indice des prix à la consommation (IPC) au Canada a ralenti, à 1,7 % d’un an à l’autre. C’est un peu mieux que prévu et deux dixièmes de point de moins qu’en juin.
Les prix de l’essence ont contribué le plus au ralentissement de la croissance de l’IPC d’ensemble, ayant reculé de 16,1 % d’une année à l’autre en juillet après avoir diminué de 13,4 % en juin. Sans l’essence, l’IPC a enregistré une augmentation de 2,5 % en juillet, qui correspond à la progression observée en mai et en juin.
D’un mois à l’autre, les prix de l’essence ont diminué de 0,7 % en juillet. La baisse des prix du pétrole brut à la suite du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël a contribué à la baisse. De plus, l’offre accrue de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (OPEP+) a exercé une pression à la baisse sur l’indice.
Le ralentissement de l’inflation en juillet a été atténué par la hausse des prix dans les épiceries et par la baisse moins marquée d’une année à l’autre des prix du gaz naturel comparativement à juin.
L’IPC a augmenté de 0,3 % d’un mois à l’autre en juillet. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a progressé de 0,1 %.
En juillet, les prix du logement ont augmenté de 3,0 % d’une année à l’autre, après avoir progressé de 2,9 % en juin. La pression à la hausse exercée sur les prix est surtout attribuable aux indices du gaz naturel et des loyers. Il s’agit de la première accélération de la croissance des prix des logements depuis février 2024.
Les prix du gaz naturel ont affiché une baisse moins prononcée en juillet (-7,3 %) par rapport à juin (-14,1 %). Le recul plus faible est principalement attribuable aux prix observés en Ontario, qui ont augmenté de 1,8 % en juillet après avoir diminué de 14,0 % en juin.
L’augmentation des prix des loyers s’est accélérée d’une année à l’autre; elle est de 5,1 % en juillet, contre 4,7 % en juin. Les plus fortes augmentations des prix des loyers ont été enregistrées à l’Île-du-Prince-Édouard (+5,6 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (+7,8 %) et en Colombie-Britannique (+4,8 %).
La croissance des prix des loyers a été atténuée par le ralentissement soutenu de la croissance du coût de l’intérêt hypothécaire, qui a progressé de 4,8 % d’une année à l’autre en juillet après avoir augmenté de 5,6 % en juin. L’indice du coût de l’intérêt hypothécaire affiche un ralentissement de la croissance d’une année à l’autre depuis septembre 2023.
Les deux mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque du Canada ont augmenté légèrement. Elles dépassent les projections médianes des économistes, atteignant en moyenne 3,05 %, contre 3 % en mai. Les marchés perçoivent la vigueur soutenue de l’inflation fondamentale comme une indication de dépenses des ménages relativement robustes.
Il y a encore un autre signe important de pressions plus fermes sur les prix : la part des composantes du panier de l’IPC qui augmentent de 3 % ou plus – un indicateur de plus que la banque centrale surveille étroitement – est passée de 39,1 % en juin à 40 %.
La croissance de l’IPC excluant les taxes s’est atténuée, à 2,3 %. Pour l’IPC excluant le logement, elle a baissé à 1,2 %. Pour l’IPC excluant l’alimentation et l’énergie, le taux est de 2,5 %, et pour l’IPC excluant les éléments volatils et les taxes indirectes, il est de 2,6 %.
L’étendue de l’inflation est aussi en évolution. La part des composantes du panier de l’IPC qui augmentent de 3 % ou plus – un indicateur de plus que la banque centrale surveille étroitement – est tombée à 37,3 %, contre 39,1 % en juin.
En somme
Comme le rapport d’aujourd’hui sur l’IPC présente un bilan mitigé, le rapport suivant sera d’autant plus important pour le Conseil de direction de la Banque du Canada. Les données sur l’IPC en août seront publiées la veille de sa réunion du 17 septembre. D’ici là, il y aura aussi un nouveau rapport sur l’emploi, le 5 septembre.
Les marchés escomptent une probabilité de 84 % d’une réduction de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion, le 17 septembre – le même jour que la réunion de la Banque du Canada. Actuellement, la probabilité estimée d’une réduction de taux par la Banque du Canada est de 34 %. À moins que le rapport sur l’inflation en août ne révèle une amélioration, la Banque continuera de s’abstenir.