Publié par Sherry Cooper
L’inflation au Canada ralentit, à 2,7 %.
L’inflation a baissé au Canada en juin, ouvrant la voie à une réduction de taux de la Banque du Canada
L’inflation a fléchi de 0,1 % (données non désaisonnalisées) en juin, après l’augmentation de 0,6 % en juin. C’est la première baisse en six mois. Elle est principalement attribuable au recul des prix des voyages organisés (-11,1 %) et de l’essence (-3,1 %).
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,7 % d’une année à l’autre en juin, en baisse par rapport à la hausse de 2,9 % observée en mai. Le ralentissement de l’inflation a été en grande partie attribuable à l’augmentation moins marquée, d’une année à l’autre, des prix de l’essence, lesquels ont crû de 0,4 % en juin, contre 5,6 % en mai. Sans l’essence, l’IPC a augmenté de 2,8 % en juin.
D’une année à l’autre, la baisse des prix des biens durables (-1,8 %) a également contribué au ralentissement de la croissance de l’IPC d’ensemble en juin. Ils avaient décliné de 0,8 % en mai. Le ralentissement a été atténué par la hausse des prix des aliments achetés en magasin (+2,1 %) et par le recul moins prononcé des prix des services de téléphonie cellulaire en juin (-12,8 %) par rapport à mai (-19,4 %).
Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque du Canada, les taux dits tronqué et médian, excluent les fluctuations plus volatiles. L’IPC tronqué n’a pas bougé en juin, restant à 2,9 % alors que le marché s’attendait à 2,8 %. L’IPC médian a perdu deux dixièmes de point, à 2,6 %.
Le troisième graphique ci-dessous indique les moyennes mobiles sur 3 mois et sur 6 mois de l’IPC médian et tronqué, en termes de variation annualisée. La moyenne mobile sur 3 mois a accéléré, jusqu’à environ 3 %, et la moyenne mobile sur 6 mois a baissé, presque à 2 %.
En somme
Les données d’aujourd’hui sur l’inflation sont de bonnes nouvelles pour la Banque du Canada. Elles lui donnent la latitude de réduire les taux d’intérêt la semaine prochaine. Voilà maintenant six mois consécutifs où l’inflation globale est dans la plage cible de la Banque du Canada, ramenant le rythme annuel des pressions haussières à leurs niveaux les plus bas depuis 2021.
Les nouveaux chiffres rassureront la banque centrale que la hausse de l’inflation constatée en mai était temporaire. L’inflation annuelle atteindra la cible de 2 % de la Banque du Canada au courant de l’année prochaine. Cela étant, la Banque pourrait réduire le taux directeur le 24 juillet, de 25 points de base, à 4,5 %.
D’après Bloomberg News, les opérateurs en swaps à un jour misent davantage sur l’hypothèse que la Banque du Canada réduira les taux mercredi prochain, estimant que la probabilité en est de 90 %, contre 80 % avant les nouvelles données.
Les enquêtes d’hier sur les perspectives des entreprises et les attentes des consommateurs laissent entrevoir une réduction des prix des intrants et des prix de vente des entreprises, dans une conjoncture économique plus faible. Les attentes d’inflation ont chuté en juin, se trouvant maintenant dans la fourchette cible de la Banque du Canada. Les entreprises prévoient une demande affaiblie. Le taux de chômage est à la hausse, et le pourcentage d’entreprises signalant des pénuries de main-d’œuvre est presque aussi bas qu’il ne l’a jamais été. Les entreprises prévoient un ralentissement des augmentations de salaire dans l’année à venir. Dans l’ensemble, les contraintes de capacité « sont revenues près de leur moyenne historique ».
La banque centrale fait remarquer que les répondants à l’enquête auprès des consommateurs pensent encore que des facteurs propres au pays, y compris les dépenses publiques et les coûts élevés du logement, contribuent à la forte inflation. Les intentions d’acheter un logement frisent les moyennes historiques, rapporte la Banque, et elles sont soutenues par les « fortes intentions d’achat des nouveaux arrivants ».
Une nouvelle réduction de taux d’intérêt s’annonce la semaine prochaine, ce qui aidera à stimuler l’activité immobilière.