Publié par Sherry Cooper
L’inflation annuelle globale chute à 1,7 % en avril grâce à la fin de la taxe carbone et à la baisse des prix de l’énergie..
Le rapport d’aujourd’hui sur l’inflation pose un dilemme pour la Banque du Canada
La hausse des prix des voyages organisés (+6,7 %) et des aliments achetés en magasin (+3,8 %) a atténué le ralentissement de la croissance de l’IPC en avril.
La hausse de l’IPC a diminué de 0,1 % en avril, ou 0,2 % sur une base mensuelle désaisonnalisée.
Les prix de l’essence ont contribué le plus à la baisse des prix à la consommation de l’énergie; ils étaient en baisse de 18,1 % d’une année à l’autre en avril, après avoir reculé de 1,6 % en mars. La baisse des prix en avril est principalement attribuable à l’élimination de la tarification du carbone. La diminution des prix du pétrole brut a aussi contribué au recul. La demande mondiale de pétrole a reculé sous l’effet du ralentissement du commerce international, lié aux droits de douane. De plus, l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (OPEP+) a augmenté.
D’une année à l’autre, les prix du gaz naturel ont diminué de 14,1 % en avril, après avoir augmenté de 6,4 % en mars. L’élimination de la tarification du carbone a contribué à la baisse d’avril.
Le déclin marqué des prix de l’énergie reflète le ralentissement économique mondial causé par la pagaille des tarifs douaniers du président Donald Trump.
Les mesures de l’inflation sous-jacente ont surpassé les attentes le mois dernier. Le taux tronqué a grimpé à 3,1 % sur un an, et le taux médian, à 3,2 % – au-delà de la fourchette cible d’inflation. La moyenne mobile sur trois mois du taux sous-jacent est passée à 3,4 %, contre 2,9 % précédemment.
Forte hausse des prix des aliments
En avril, la croissance des prix des aliments achetés en magasin s’est accélérée. Elle a atteint 3,8 % d’une année à l’autre, alors qu’elle était de 3,2 % en mars. La progression des prix des aliments achetés en magasin dépasse celle de l’IPC d’ensemble depuis trois mois.
Les hausses des prix des légumes frais (+3,7 %), du bœuf frais ou surgelé (+16,2 %), du café et du thé (+13,4 %), du sucre et des confiseries (+8,6 %) et des autres préparations alimentaires (+3,2 %) ont contribué le plus à l’accélération de la croissance d’une année à l’autre observée en avril.
La croissance des prix des aliments achetés au restaurant s’est aussi accélérée en avril. Elle était de 3,6 % d’une année à l’autre, contre 3,2 % en mars.
La mesure de l’inflation sous-jacente excluant les aliments et l’énergie est moins inquiétante : elle est passée de 2,4 % à 2,6 % sur un an.
L’IPC excluant les aliments et l’énergie a connu une hausse moins inquiétante, de 2,6 % sur un an (contre 2,4 %).
Un autre domaine montre des signes des pressions causées par la guerre tarifaire. Les prix des véhicules ont grimpé de 0,9 % sur un mois, haussant le taux annuel à presque 3 %, alors qu’ils avaient baissé de 0,1 % sur l’ensemble de 2024. L’assurance automobile a aussi augmenté, sa hausse de 0,9 % sur un mois portant la progression annuelle à 7,7 %. Par ailleurs, les coûts du logement ont généralement ralenti, en partie par suite de la chute des prix du gaz naturel, mais aussi en raison d’une nouvelle modération des coûts de l’intérêt hypothécaire (6,8 % sur un an, contre 7,9 %). En revanche, la hausse des loyers s’est remise à augmenter légèrement, à 5,2 % sur un an, après avoir baissé une bonne part de la dernière année depuis un sommet de presque 9 %.
En somme
Les dernières données renforceront la volonté de la Banque du Canada d’agir prudemment pour atténuer les répercussions des tarifs douaniers. Les opérateurs en swaps à un jour ont réduit leurs attentes d’une réduction de taux d’intérêt de la Banque du Canada lors de sa prochaine réunion, estimant que la probabilité en est de 40 %, contre presque 70 % avant les nouvelles données.
Ce sera une décision difficile pour la Banque du Canada, mais même si elle ne réduit pas les taux en juin, il est probable qu’il y aura de nouvelles baisses cette année.