Publié par Sherry Cooper
L’inflation annuelle au Canada augmente à 3,4 % en décembre.
Le chemin vers la cible d’inflation est semé d’embûches
L’inflation globale au Canada a grimpé de 3 points de base en décembre 2023, atteignant 3,4 %. C’est ce qui était prévu, étant donné que les prix de l’essence n’ont pas baissé aussi vite qu’il y a un an. Les mêmes effets de glissement annuel étaient évidents dans les récentes données sur l’inflation de décembre aux États-Unis.
L’augmentation des tarifs aériens et des prix du mazout, des véhicules automobiles et des loyers a également contribué à la progression. Les prix des aliments achetés en magasin ont crû de 4,7 % d’une année à l’autre en décembre, comme ils l’avaient fait en novembre (+4,7 %). La baisse des prix des voyages organisés a atténué la croissance de l’IPC d’ensemble.
Sur une base mensuelle, l’IPC a reculé de 0,3 % en décembre, après avoir augmenté de 0,1 % en novembre. La diminution des variations de prix d’un mois à l’autre observée pour les voyages organisés (-18,2 %) et l’essence (-4,4 %) a contribué au recul mensuel. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a affiché une hausse de 0,3 % en décembre.
Deux importantes mesures annuelles de l’inflation qui sont surveillées de près par la Banque du Canada et qui excluent des éléments connaissant des fluctuations volatiles – les taux dits tronqué et médian – ont augmenté. Elles sont à en moyenne 3,65 % au lieu des 3,55 % (taux révisé à la hausse) d’un mois plus tôt. Les économistes prévoyaient 3,35 %. Le taux tronqué a augmenté en raison de l’évolution des loyers et des prix des automobiles.
Selon les calculs de Bloomberg, une autre mesure importante, la moyenne mobile sur trois mois des pressions sous-jacentes sur les prix, a augmenté pour atteindre un taux annualisé 3,63 % en décembre au lieu de 2,94 % un mois plus tôt. La Banque du Canada porte une grande attention à cet indicateur, car il révèle les tendances inflationnistes à court terme.
D’après Bloomberg News, à la lumière des données d’aujourd’hui sur l’IPC, « le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur deux ans a progressé de 4 points de base, à 3,857 %. […] Les opérateurs en swaps à un jour ont révisé leurs attentes quant au moment où la Banque du Canada commencera à réduire les taux d’intérêt, pensant qu’elle le fera en juillet plutôt que dès avril. »
En somme
Il n’y aura pas d’autres données notables avant la prochaine réunion de la Banque du Canada, le 24 janvier. Je suis d’accord avec l’opinion répandue selon laquelle la Banque maintiendra la pause dans les taux d’intérêt malgré les signes que l’économie ralentit. Le gouverneur Tiff Macklem pêchera plutôt par excès de prudence avant de commencer à réduire les taux à un jour. Les dernières données sur les salaires indiquaient une hausse de 5,4 % sur un an, et les données d’hier sur le logement révélaient une reprise des ventes. Le gouverneur Macklem et ses collègues préserveront leurs munitions jusqu’à ce que l’inflation soit ramenée durablement sous les 3 %.