Publié par Sherry Cooper
Le rapport sur l’emploi plus fort que prévu écarte la possibilité d’une réduction de taux de la Banque du Canada en décembre..
Fini l’espoir d’une réduction de taux de la Banque du Canada en décembre : L’emploi est bien plus fort que prévu en octobre
Les résultats de l’Enquête sur la population active d’octobre révèlent un gain net de 66 000 emplois, plus que prévu, dans la foulée de la hausse inattendue de septembre. L’augmentation cumulative enregistrée en septembre et en octobre (+127 000; +0,6 %) a contrebalancé la baisse cumulative observée en juillet et en août (-106 000; -0,5 %).
Plus étonnant encore, le taux de chômage a baissé, de 7,1 % en août et septembre à 6,9 % en octobre. La Banque du Canada avait déjà laissé entendre qu’à 2,25 %, le taux directeur était suffisamment bas pour stimuler la croissance et mater l’inflation.
Le taux d’emploi a grimpé à 60,8 % en octobre. Il est inchangé par rapport à un an plus tôt, restant inférieur au sommet récent de 61,1 % enregistré en janvier et en février 2025.
Le nombre de travailleurs a augmenté dans le commerce de gros et de détail (+41 000; +1,4 %), dans le transport et l’entreposage (+30 000; +2,8 %), dans l’information, la culture et les loisirs (+25 000; +3,0 %) et dans les services publics (+7600; +4,6 %). En revanche, l’emploi a diminué de 15 000 dans la construction (-0,9 %).
L’emploi a progressé en Ontario (+55 000; +0,7 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (+4400; +1,8 %), alors qu’il a reculé en Nouvelle-Écosse (-4400; -0,8 %) et au Manitoba (-4000; -0,5 %).
En octobre, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,5 % (+1,27 $ pour atteindre 37,06 $) par rapport à un an plus tôt, après avoir progressé de 3,3 % en septembre (données non désaisonnalisées).
L’augmentation de l’emploi observée en octobre est attribuable au travail à temps partiel (+85 000; +2,3 %). Elle fait suite à la hausse enregistrée dans le travail à temps plein en septembre (+106 000; +0,6 %). Par rapport à un an plus tôt, l’emploi était en hausse tant dans le travail à temps plein (+199 000; +1,2 %) que dans le travail à temps partiel (+101 000; +2,7 %).
L’emploi dans le secteur privé a progressé de 73 000 (+0,5 %) en octobre, en hausse pour la première fois depuis juin. Le nombre d’employés du secteur public et le nombre de travailleurs autonomes ont peu varié en octobre.
Malgré la hausse de l’emploi observée en octobre, le total des heures travaillées a reculé légèrement (-0,2 %) au cours du mois, étant donné qu’un nombre élevé d’employés ont perdu des heures de travail en raison de conflits de travail survenus pendant la semaine de référence de l’Enquête sur la population active (du 12 au 18 octobre).
Environ 87 000 employés dans l’ensemble des provinces ont perdu des heures de travail en raison de conflits de travail au cours de cette période (données non désaisonnalisées). Cette situation était particulièrement marquée en Alberta, où une grève des enseignants, suivie d’un lock-out, a entraîné la fermeture de la plupart des écoles primaires et secondaires dans la province.
Par rapport à un an plus tôt, le total des heures travaillées était en hausse de 0,7 % en octobre.
Même avec les plus récentes données sur l’emploi, l’économie canadienne reste vulnérable à l’attitude déroutante des États-Unis envers l’ACEUM. La renégociation de l’accord est programmée d’ici juillet 2026. Cependant, le gouverneur Tiff Macklem a affirmé qu’une stimulation budgétaire serait plus efficace qu’une stimulation monétaire face à la faiblesse découlant des tarifs douaniers. Au vu des annonces du budget fédéral de 2025 présenté cette semaine, il faudra beaucoup de temps pour que la stimulation budgétaire se répercute sur l’économie.
Le taux de chômage a reculé de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 % en octobre. Avant cette baisse, le taux de chômage avait atteint 7,1 % en août et en septembre, ce qui représentait son plus haut niveau depuis mai 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie de COVID-19).
Parmi les personnes qui étaient au chômage en septembre, près de 1 personne sur 5 (19,8 %) avait trouvé un emploi en octobre. Cette proportion (appelée le taux d’obtention d’un emploi) était en hausse par rapport à 12 mois plus tôt (16,5 %), mais elle était inférieure à la moyenne enregistrée pour les mêmes mois de 2017 à 2019 (24,6 %) (données non désaisonnalisées).
En somme
La Banque du Canada a indiqué clairement qu’elle portera surtout attention à l’inflation, comptant que la politique budgétaire s’attaquera à l’écart de production. D’ici le début de l’année prochaine, la Banque du Canada constatera que la stimulation budgétaire au moyen de grands projets d’immobilisations est tout simplement trop lente. Je prévois que la Banque du Canada réduira le taux directeur à 2 % au début de 2026.