Publié par Sherry Cooper
Les ventes résidentielles au Canada ont augmenté de 3,6 % d’un mois à l’autre.
L’incertitude liée aux tarifs douaniers mondiaux retient les acheteurs
Les ventes de maisons existantes enregistrées sur le système MLS® ont augmenté de 3,6 % entre avril et mai, qui est habituellement un mois de forte activité immobilière. C’est la première hausse depuis novembre dernier.
Cette hausse est observée principalement dans le Grand Toronto, à Calgary et à Ottawa.
« En mai 2025, non seulement les ventes résidentielles ont augmenté au niveau national pour la première fois en plus de six mois, mais les prix ont également cessé de baisser, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Il ne s’agit que d’un mois de données, alors ce n’est pas encore une tendance, mais on a le sentiment que la reprise attendue de l’activité immobilière cette année a peut-être été retardée de quelques mois par le chaos et l’incertitude initiaux liés aux tarifs douaniers. »
Nouvelles inscriptions
La nouvelle offre a augmenté de 3,1 % d’un mois à l’autre en mai. Compte tenu d’une hausse semblable des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est établi à 47 %, demeurant pratiquement inchangé par rapport à 46,8 % en avril. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin de mai 2025, 201 880 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 13,2 % par rapport à la même période l’année dernière, mais qui demeure un résultat inférieur d’environ 5 % à la moyenne à long terme pour ce mois, qui est d’environ 211 500 inscriptions.
« En mai, le nombre de nouvelles inscriptions sur le marché a augmenté au début du mois, puis le nombre de transactions a subi une hausse au cours de la deuxième moitié du mois, ce qui signifie qu’il y a eu plus de vendeurs et d’acheteurs qu’en avril, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Il semble que cette hausse puisse se prolonger en juin. »
On comptait 4,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2025, soit près de la moyenne à long terme qui se situe autour de 5 mois. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national est demeuré relativement inchangé (-0,2 %) entre avril et mai 2025. Cette pause fait suite à trois baisses consécutives de près de 1 % d’un mois à l’autre. L’IPP MLS® composé national non désaisonnalisé a baissé de 3,5 % par rapport à mai 2024.
En somme
Le remboursement de la TPS pour les acheteurs d’une première habitation (First-Time Homebuyers GST Rebate), valable pour une habitation neuve, est entré en vigueur pour les achats conclus à partir du 27 mai. Voilà qui pourrait motiver de nouveaux acheteurs, mais il faudra du temps avant que des projets se matérialisent et viennent gonfler les statistiques des mises en chantier.
Sur le marché de la revente, le mois de mai a révélé les premiers signes d’optimisme en six mois. Les ventes restent toutefois au bas de la plage des normes pour la saison. L’incertitude liée à la guerre commerciale persiste, et les prix moyens et de référence sont à quelque 17 % sous leurs sommets du début de 2022. Pour certains acheteurs, l’occasion paraissait peut-être irrésistible.
Les nouvelles inscriptions ont grimpé d’environ 3 % par rapport à avril, alors que l’inventaire restait stable, à environ 5 mois. Avec cette offre excédentaire sur le marché, les prix de vente moyens n’ont augmenté que légèrement en mai, mais restent stables par rapport à un an plus tôt. Le prix de référence a légèrement baissé.
Il reste de grandes différences entre les régions. Les ventes résidentielles ont évolué à Québec, mais le prix de vente moyen a augmenté, atteignant un nouveau sommet. Malgré une hausse des ventes à Toronto et Vancouver, ces villes restent nettement des marchés favorables aux acheteurs.
Un bon mois de ventes résidentielles n’annonce pas nécessairement une tendance, mais il pourrait y avoir des signes d’un optimisme prudent pour le marché de la revente chez les acheteurs qui ne sont guère touchés par l’actuelle guerre commerciale. La combinaison de prix en baisse, d’un inventaire en hausse et d’une moindre incertitude économique devrait continuer d’inciter davantage d’acheteurs à agir cet été. Ce sera d’autant plus probable si la Banque du Canada réduit de nouveau les taux d’intérêt. Elle pourrait très bien le faire en juillet si l’inflation diminue, surtout l’inflation fondamentale.