Publié par Sherry Cooper
Les données de juillet révèlent une baisse plus faible que prévu de l’emploi net, effaçant une part du gain réalisé en juin.
Les résultats de l’Enquête sur la population active en juillet sont les plus faibles depuis 2022
L’emploi a baissé de 40 800 unités en juillet. Le début du troisième trimestre a souffert de diminutions notamment dans le travail à temps plein, et surtout dans le secteur privé. Le taux de chômage s’est maintenu à 6,9 %, même si le nombre de sans-emploi a chuté. La baisse mensuelle de l’emploi est la plus forte depuis janvier 2022 et, abstraction faite de la période de pandémie, la plus importante depuis sept ans.
La perte d’emplois est concentrée chez les 15 à 24 ans, qui ont eu bien de la peine à trouver des emplois d’été. Le chômage de ce groupe d’âge atteint non moins de 14,6 %, le plus haut niveau depuis septembre 2010 hormis pendant la pandémie. Le taux de chômage des jeunes a reculé de 0,7 points de pourcentage, à 53,6 % en juillet, le taux le plus bas depuis novembre 1998 hormis la période de pandémie.
La tourmente tarifaire du président américain Donald Trump a mené à la suspension de nombreuses décisions financières vitales. Sur le marché immobilier, des acheteurs potentiels craignent d’agir malgré les taux hypothécaires relativement faibles, l’abondante offre de maisons invendues et des prix plus bas. De même, ceux qui voudraient passer à une plus grande demeure hésitent, malgré le pouvoir de négociation relativement fort des acheteurs.
Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a diminué de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 60,7 % en juillet, et il était en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport au début de l’année (61,1 % tant en janvier qu’en février).
Le nombre d’employés dans le secteur privé a diminué de 39 000 (-0,3 %) en juillet, ce qui a contrebalancé en partie la hausse cumulative de 107 000 (+0,8 %) enregistrée en mai et en juin. Le nombre d’employés du secteur public et le nombre de travailleurs autonomes ont peu varié en juillet.
Le taux de chômage s’est maintenu à 6,9 % en juillet, le nombre de personnes à la recherche de travail ou mises à pied temporairement ayant peu varié par rapport au mois précédent. Le taux de chômage avait suivi une tendance à la hausse plus tôt en 2025, passant de 6,6 % en février à un sommet récent de 7,0 % en mai, avant de redescendre de 0,1 point de pourcentage en juin.
Les chômeurs ont continué d’éprouver des difficultés à trouver du travail en juillet. Parmi les 1,6 million de personnes qui étaient au chômage en juillet, 23,8 % étaient des chômeurs de longue durée, ce qui signifie qu’elles avaient été continuellement à la recherche de travail depuis 27 semaines ou plus. Il s’agit de la plus forte proportion de chômeurs de longue durée depuis février 1998 (à l’exception des années 2020 et 2021).
Par rapport à un an plus tôt, les chercheurs d’emploi qui étaient au chômage étaient plus susceptibles de le demeurer d’un mois à l’autre. Près des deux tiers (64,2 %) des personnes qui étaient au chômage en juin le sont demeurées en juillet, ce qui est supérieur à la proportion correspondante enregistrée pour les mêmes mois en 2024 (56,8 %) (données non désaisonnalisées).
En dépit de l’incertitude persistante concernant les droits de douane et le commerce international, le taux de mise à pied (1,1 %) est pratiquement inchangé par rapport à 12 mois plus tôt (1,2 %). Ce taux représente la proportion de personnes qui étaient en emploi en juin, mais qui ont été mises à pied en juillet. À titre de comparaison, le taux de mise à pied pour les mois correspondants de 2017 à 2019, avant la pandémie, était en moyenne de 1,2 %.
Il y avait moins de personnes actives sur le marché du travail en juillet, de nombreux travailleurs découragés ayant décroché. Le taux d’activité – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi ou est à la recherche de travail – a reculé de 0,2 point de pourcentage, à 65,2 %. Malgré la baisse du mois, le taux d’activité a peu varié par rapport à un an plus tôt.
En dépit de l’incertitude persistante concernant les droits de douane et le commerce, le taux de mise à pied en juillet (1,1 %) était pratiquement inchangé par rapport à 12 mois plus tôt (1,2 %). Ce taux représente la proportion de personnes qui étaient en emploi en juin, mais qui ont été mises à pied en juillet. À titre de comparaison, le taux de mise à pied pour les mois correspondants de 2017 à 2019, avant la pandémie, était en moyenne de 1,2 % (données non désaisonnalisées).
Il y avait moins de personnes actives sur le marché du travail en juillet, de nombreux travailleurs découragés ayant décroché. Le taux d’activité – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi ou est à la recherche de travail – a reculé de 0,2 point de pourcentage, à 65,2 %. Malgré la baisse du mois, le taux d’activité a peu varié par rapport à un an plus tôt.
L’emploi dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs a reculé de 29 000 (-3,3 %). Dans le secteur de la construction, l’emploi a diminué de 22 000 (-1,3 %) en juillet, après avoir peu varié pendant cinq mois consécutifs. Le nombre de personnes travaillant dans la construction en juillet était presque inchangé par rapport à 12 mois plus tôt.
L’emploi a diminué dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (-19 000; -2,8 %), en baisse pour une troisième fois au cours des quatre derniers mois. L’emploi a aussi reculé dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (-17 000; -0,6 %), ce qui a contrebalancé la hausse d’ampleur similaire enregistrée en juin. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale était en hausse de 54 000 (+1,9 %) en juillet.
L’emploi a augmenté dans le secteur du transport et de l’entreposage (+26 000; +2,4 %) en juillet, en hausse pour la première fois depuis janvier. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans ce secteur a peu varié en juillet.
L’emploi a reculé en Alberta (-17 000; -0,6 %) et en Colombie-Britannique (-16 000; -0,5 %) alors qu’il a augmenté en Saskatchewan (+3500; +0,6 %). Les autres provinces ont affiché peu de variation.
Le total des heures travaillées en juillet a peu varié, tant au cours du mois (-0,2 %) que par rapport à 12 mois plus tôt (+0,3 %).
En juillet, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,3 % (+1,17 $ pour atteindre 36,16 $) par rapport à un an plus tôt, après avoir progressé de 3,2 % en juin (données non désaisonnalisées).
En somme
Au vu des nouvelles données, le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur deux ans a perdu environ 4 points de base, et le dollar canadien a faibli. Les opérateurs en swaps à un jour ont pleinement escompté une baisse de taux de la Banque du Canada d’un quart de point d’ici la fin de l’année. Ils ont aussi haussé leur estimation de la probabilité d’une baisse de taux en septembre, la portant de 30 % à 40 %.
Curieusement, les listes de paie du secteur manufacturier ont augmenté en juillet malgré les tarifs douaniers. C’était le deuxième mois consécutif de gain, dans un secteur qu’on supposerait être le plus touché par la guerre commerciale. L’emploi manufacturier a baissé par rapport à un an plus tôt.
Le rapport sur l’emploi en juillet est indiscutablement faible, mais il vient à la suite d’un rapport particulièrement fort. Selon la moyenne des deux mois, l’économie serait en situation de demande excédentaire. Il faudra cependant une réduction de l’inflation fondamentale pour que la Banque du Canada recommence à réduire les taux d’intérêt.
Les marchés prévoient maintenant que la banque centrale américaine baissera les taux lors de sa prochaine réunion, en septembre. Avec un peu de chance, la pression augmentera d’autant pour que la Banque du Canada décrète aussi une baisse, mais seulement si les deux rapports sur l’inflation attendus d’ici là indiquent une amélioration et si le marché du travail reste faible. Le prochain rapport sur l’emploi sera publié le 5 septembre. La Banque du Canada tient sa prochaine réunion le 17 septembre.