Publié par Sherry Cooper
Les bonnes données sur l’emploi au Canada augmentent les chances d’une hausse de taux de 25 pb le 25 janvier.
Les données sur l’emploi achèvent 2022 en force
Les données de décembre de l’Enquête sur la population active, publiées aujourd’hui, sont beaucoup plus fortes que prévu. Il est d’autant plus probable que la Banque du Canada augmentera son taux directeur de 25 points de base (pb) le 25 janvier. La Banque a déjà haussé le taux de 400 pb, à 4,25 %, mais l’inflation fondamentale reste tenace. Les salaires ont augmenté de plus de 5 % pour un septième mois consécutif en décembre, et le PIB du quatrième trimestre est bien au-delà de la prévision de 0,5 % de la Banque.
L’emploi a augmenté de 104 000 (+0,5 %) le mois dernier, et le taux de chômage a diminué pour s’établir à 5,0 %, juste au-dessus du 4,9 % de juin et juillet qui était le plus bas niveau en 50 ans. De fait, le taux de chômage aurait été encore plus bas si le taux de participation au marché du travail n’avait pas grimpé du fait que des travailleurs précédemment découragés sont attirés par l’abondance d’emplois vacants. L’emploi a augmenté le plus chez les jeunes et les personnes de 55 ans et plus.
Tout au long de 2022, le taux d’emploi des femmes du principal groupe d’âge actif s’est maintenu près de niveaux records. En moyenne, au cours de l’année, 81,0 % des femmes du principal groupe d’âge actif étaient en emploi, ce qui représente le taux annuel le plus élevé depuis 1976, en hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à 2019.
La majeure partie de cette augmentation a été enregistrée chez les femmes ayant de jeunes enfants. En moyenne, au cours de 2022, 75,2 % des femmes du principal groupe d’âge actif ayant au moins un enfant de moins de 6 ans occupaient un emploi, soit 3,3 points de pourcentage de plus qu’en 2019.
La croissance de l’emploi en décembre a été principalement attribuable au travail à temps plein, qui a augmenté pour un troisième mois consécutif. Le travail à temps plein a aussi contribué le plus à la croissance de l’emploi au cours de 2022.
L’emploi a augmenté dans plusieurs secteurs, notamment la construction, le transport et l’entreposage.
L’emploi a progressé en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique, au Manitoba, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan. Il a peu varié dans les autres provinces.
En somme
L’économie canadienne a été stimulée par la vigueur constatée aux États-Unis, où le nombre d’employés salariés non agricoles a augmenté de 223 000 en décembre et le taux de chômage a chuté à son plus bas niveau depuis 50 ans, soit 3,5 %.
Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a ralenti les hausses de taux (passant de 75 pb à 50 pb) et indiqué que les décisions futures seraient fonction des données économiques. Or, les plus récentes données sur le PIB et sur l’emploi confirment la vigueur de l’économie. Les gains du PIB en octobre et en novembre donnent à croire que la croissance du Canada se poursuit mieux que prévu. L’économie est en voie de croître à un taux annualisé de 1,2 % au quatrième trimestre, surpassant les attentes de la Banque.
Le rapport de décembre sur l’indice des prix à la consommation sera publié le 17 janvier, soit avant la décision du 25 janvier de la Banque du Canada. Il recevra aussi une grande attention.
Par ailleurs, l’activité sur le marché du logement a continué de baisser en décembre. Les ventes de logements ont chuté de 30 % à 50 % dans les plus grands centres métropolitains du pays, les acheteurs autant que les vendeurs prenant du recul. Le secteur du logement est le plus sensible au taux d’intérêt, et il ralentit depuis que la Banque a commencé à hausser les taux en mars dernier.
Le Grand Vancouver a connu la plus forte baisse des ventes, soit de 52 % sur un an. Le déclin est de 48 % dans la région du Grand Toronto, de 39 % à Montréal et de 30 % à Calgary et à Ottawa.
Les prix moyens ont continué de baisser aussi, dans la plupart des centres urbains. L’Indice des prix des propriétés MLS est maintenant 9 % sous le niveau d’un an plus tôt dans la région du Grand Toronto. À Calgary cependant, les prix moyens restent presque 8 % plus élevés qu’il y a un an.