Publié par Sherry Cooper
La vigueur du marché de l’habitation en mai a sans doute provoqué la récente hausse de taux d’intérêt.
La vigueur du marché de l’habitation en mai a incité la Banque du Canada à hausser le taux d’intérêt
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) rapporte que les ventes d’habitations ont augmenté de 5,1 % d’un mois à l’autre en mai, après le gain de 11,1 % enregistré en avril. Les ventes ont maintenant progressé de 1,4 % sur un an, la première hausse annuelle depuis presque deux ans. Les ventes du printemps ont commencé à s’emballer (en comparaison de l’année passée), bien que l’étonnante hausse de 25 points de base du taux directeur de la Banque du Canada ait certainement modéré l’enthousiasme en juin. La vigueur du marché de l’habitation a peut-être été le facteur déterminant dans la décision de la Banque.
Les ventes ont augmenté dans environ 70 % des marchés locaux, notamment dans les marchés plus importants du Canada, à savoir le Grand Toronto, Montréal, le Grand Vancouver, Calgary, Edmonton et Ottawa.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 6,8 % d’un mois à l’autre en mai, mais dans l’ensemble l’offre demeure à des niveaux historiquement faibles.
Les ventes et les nouvelles inscriptions ayant augmenté dans des proportions semblables en mai, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situait à 67,9 %, soit guère moins que les 69 % d’avril. La moyenne à long terme de cette mesure est de 55,1 %.
On comptait 3,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2023, soit une baisse par rapport aux 3,3 mois enregistrés à la fin d’avril, et une baisse de plus d’un mois complet par rapport au récent sommet enregistré à la fin de janvier. La moyenne à long terme de cette mesure est d’environ cinq mois.
Le peu de propriétaires se décidant à vendre est peut-être attribuable à une réticence à renoncer à des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt.
Prix des maisons
En mai 2023, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,1 % d’un mois à l’autre, ce qui représente une forte augmentation pour un seul mois et fait suite à une augmentation semblable en avril. Encore une fois, cette augmentation était aussi généralisée. D’avril à mai, une augmentation mensuelle des prix a été observée dans la plupart des marchés locaux.
L’IPP MLS® global et composé se situe maintenant à 8,6 % sous les niveaux d’il y a un an, ce qui représente une baisse moins importante que dans les quatre premiers mois de l’année. Le deuxième graphique indique les prix ont augmenté sur un an à l’échelle nationale ainsi qu’en Colombie-Britannique, en Alberta et en Nouvelle-Écosse. Au vu de l’évolution dans le Grand Toronto, la variation des prix sur un an y sera bientôt positive.
En somme
La hausse de taux décrétée par la Banque du Canada a refroidi les ardeurs sur le marché de l’habitation. Il semble que l’activité ait ralenti et que la demande de prêts hypothécaires à taux fixe ait fortement augmenté. De nombreux ménages doivent maintenant composer avec des mensualités majorées dans les deux prochaines années. La Banque du Canada le sait, et voudrait voir un ralentissement des dépenses des ménages par rapport au niveau élevé du premier trimestre. La confiance des consommateurs a nettement augmenté depuis mars. Cependant, ayant un ratio dette-revenu près de niveaux records, les ménages sont extrêmement sensibles aux taux d’intérêt.
Ironiquement, au moment où la Banque du Canada se remettait à hausser les taux après des mois de pause, la Réserve fédérale américaine décidait au contraire de faire une pause des hausses pour la première fois dans le cycle actuel. Aux États-Unis, l’inflation a culminé à plus de 9,1 % et était retombée à 4,0 % en mai. Au Canada, l’inflation a grimpé jusqu’à 8,1 %, et elle était à 4,4 % en avril. Les données canadiennes de mai seront publiés le 27 juin.
Les opérateurs boursiers s’attendent à une hausse de taux supplémentaire au Canada cette année. L’idée que la Banque pourrait réduire les taux cette année s’est évanouie. La plupart des observateurs prévoient que la première réduction viendra plus probablement à la mi-2024. Nous avons appris que l’incertitude règne, mais pour ma part, je gagerais que nous ne reverrons pas les taux d’intérêt d’avant la COVID avant très longtemps.