Publié par Sherry Cooper
La Banque du Canada réduit le taux directeur de 25 points de base, à 2,5 %.
La Banque du Canada réduit le taux directeur à 2,5 %
Aujourd’hui, la Banque du Canada a réduit le taux directeur de 25 pb, à 2,5 %, comme on s’y attendait généralement. Le rapport d’hier sur l’inflation était meilleur que prévu, et la Banque croit que l’inflation sous-jacente était de 2,5 % sur un an.
Pendant la récente période de bouleversements tarifaires, le Conseil de direction a surveillé étroitement les risques et les incertitudes pour l’économie canadienne. Trois développements ont amené la Banque à réduire le taux directeur. Le marché du travail canadien s’est encore assoupli. La pression haussière sur l’inflation sous-jacente a baissé. Les risques à la hausse de l’inflation future ont diminué après la suppression de la plupart des droits de douane de rétorsion.
Il reste un degré considérable d’incertitude. Cependant, étant donné que l’économie s’est affaiblie et que les risques à la hausse entourant l’inflation ont diminué, le Conseil de direction a jugé qu’une réduction du taux directeur était appropriée pour mieux équilibrer les risques dans l’avenir.
« La Banque va continuer d’évaluer les risques, de faire porter ses analyses sur un horizon plus court que d’ordinaire et d’être prête à réagir à de nouveaux renseignements. »
Le communiqué d’aujourd’hui note que l’économie mondiale a ralenti par suite des différends commerciaux. Aux États-Unis, les investissements des entreprises ont été solides, alimentés surtout par les dépenses consacrées à l’intelligence artificielle. Cependant, les consommateurs se font prudents, et la croissance de l’emploi a ralenti. Il est presque certain que la Réserve fédérale américaine abaissera son taux directeur cet après-midi.
« Dans la zone euro, la croissance s’est modérée, avec les droits de douane américains qui nuisent au commerce. En Chine, l’économie est restée stable dans la première moitié de l’année, mais la croissance semble s’affaiblir à mesure que les investissements diminuent. Les prix mondiaux du pétrole sont près des niveaux postulés dans le Rapport sur la politique monétaire [RPM] de juillet. Les conditions financières se sont encore assouplies, les prix des actions ayant augmenté et les rendements obligataires, diminué. Le taux de change Canada–États-Unis est demeuré stable. »
L’économie canadienne s’est contractée au deuxième trimestre, affichant une progression de -1,6 %. Les exportations ont chuté de 27 % au T2 après avoir connu une forte hausse au T1 en anticipation des droits de douane. Les investissements des entreprises ont aussi baissé au T2. « Dans les mois à venir, la faiblesse à la fois de la croissance démographique et du marché du travail viendra vraisemblablement freiner les dépenses des ménages. »
L’emploi a diminué ces deux derniers mois. « Les pertes se sont surtout concentrées dans les secteurs sensibles au commerce et la croissance de l’emploi a ralenti dans le reste de l’économie, reflétant de faibles intentions d’embauche. Le taux de chômage a augmenté depuis mars, atteignant 7,1 % en août, et la croissance des salaires a continué de se modérer. »
En somme
La Banque du Canada reste très discrète quant à de futures réductions de taux d’intérêt. Cependant, au vu de la trajectoire actuelle, nous prévoyons une nouvelle baisse cet automne. La Banque tiendra sa prochaine réunion le 29 octobre, et la suivante, le 10 décembre. Nous prévoyons au moins une réduction de taux de plus cette année, avec un taux directeur de 2,0 ou 2,25 % à la fin de l’année. Voilà qui devrait aider à stimuler les dépenses sensibles au taux d’intérêt, en particulier dans l’habitation où la demande refoulée est considérable.
La Banque fera preuve de prudence, mais elle aura de la marge si la Fed réduit encore les taux cette année. Certains ont exprimé des réserves quant à l’assouplissement de la Banque alors que l’inflation fondamentale est à 3 %, mais d’autres mesures indiquent que l’inflation sous-jacente est d’environ 2,5 %. Le ralentissement de l’économie et du marché du travail laisse augurer une réduction de taux supplémentaire.
Les opérateurs en swaps à un jour continuent d’escompter une nouvelle réduction de taux de la banque centrale dans le présent cycle, avec une probabilité d’environ 50 % que ce soit dès octobre.
Les communications de la banque centrale indiquent que si elle a recommencé à assouplir la politique monétaire pour soutenir l’économie, elle reste soucieuse de ne pas baisser les taux d’intérêt trop rapidement, compte tenu des risques d’inflation causés par la montée mondiale du protectionnisme et des tarifs douaniers.