Publié par Sherry Cooper
Croissance du PIB canadien plus faible que prévu au T1 2024; réduction de taux d’intérêt d’autant plus probable la semaine prochaine..
Réduction de taux d’intérêt plus probable la semaine prochaine vu la croissance décevante du PIB canadien
La probabilité d’une réduction de taux d’intérêt la semaine prochaine a augmenté en raison de la croissance décevante du PIB canadien. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté d’à peine 1,7 % (taux annuel désaisonnalisé) au premier trimestre de l’année, soit sensiblement moins que les 2,2 % attendus et les 2,8 % prévus par la Banque du Canada. Le taux de croissance économique du quatrième trimestre de 2023 a été révisé : 0,1 % au lieu de 1,0 %. Ces chiffres ont amené les opérateurs boursiers à parier d’autant plus que la Banque du Canada réduira les taux lors de sa réunion de la semaine prochaine.
Au premier trimestre de 2024, la croissance des dépenses des ménages en services – en particulier services de télécom, loyer et transport aérien – a été le principal facteur à l’origine de la hausse du PIB, tandis que le ralentissement de l’accumulation des stocks a atténué l’augmentation globale. Les dépenses des ménages en biens ont augmenté légèrement, notamment pour des camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport neufs.
Les dépenses de consommation finale des ménages, mesurées par habitant, ont augmenté modérément au premier trimestre, après trois trimestres de baisse. Les dépenses en services par habitant ont progressé, tandis que les dépenses en biens par habitant ont diminué pour un 10e trimestre consécutif.
L’investissement des entreprises en immobilisations s’est accru au premier trimestre, en raison surtout de la hausse des dépenses en ouvrages de génie, principalement dans le secteur du pétrole et du gaz. L’investissement des entreprises en machines et matériel s’est aussi accru, ce qui a coïncidé avec une augmentation des importations de machines, de matériel et de pièces industriels.
L’activité de revente a accéléré au premier trimestre, stimulant l’investissement en logements, tandis que la construction à neuf était stable. L’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec ont affiché les plus fortes progressions des volumes de reventes, alors que les prix, dans ces provinces, ont diminué au premier trimestre.
La construction de logements neufs (+0,1 %) a peu varié au premier trimestre, les travaux de mise en place ayant ralenti pour tous les types de logements, à l’exception des logements jumelés. Les coûts associés à la construction de logements neufs, comme les taxes et les frais de clôture pour le transfert de propriété, ont augmenté durant le trimestre, et l’augmentation était principalement attribuable aux appartements nouvellement absorbés en Ontario.
Le taux d’épargne des ménages s’est élevé à 7,0 % au premier trimestre – le plus haut niveau depuis le premier trimestre de 2022 –, la progression du revenu disponible ayant surpassé la hausse des dépenses de consommation nominales. L’augmentation du revenu est principalement attribuable aux salaires et aux revenus de placements nets.
Les revenus de placements ont affiché une forte hausse au premier trimestre de 2024, attribuable à la croissance généralisée des instruments porteurs d’intérêts et des dividendes. Les ménages à revenu élevé ont tendance à profiter davantage de l’augmentation des taux d’intérêt par le biais des revenus de la propriété qu’ils perçoivent.
Les revenus de la propriété payés par les ménages, lesquels comprennent les dépenses hypothécaires et non hypothécaires, ont connu les taux de croissance les plus faibles depuis le premier trimestre de 2022, lorsque la Banque du Canada a amorcé une série d’augmentations de son taux directeur.
En somme
Les données d’aujourd’hui représentent le dernier rapport majeur sur l’économie avant la prochaine réunion de la Banque du Canada, le 5 juin. Les opérateurs sur les marchés à un jour estiment que la probabilité d’une réduction de taux lors de la réunion de la semaine prochaine est maintenant d’environ 75 %, contre 66 % un jour plus tôt. En conséquence, les obligations ont repris de la vigueur, et le rendement des obligations de deux ans du gouvernement canadien a chuté.
La Banque du Canada a de bonnes raisons de réduire le taux directeur la semaine prochaine. L’inflation fondamentale a nettement ralenti ces derniers mois, et l’économie croît bien plus lentement que la banque centrale ne le prévoyait. La Banque a été très prudente, et il reste possible qu’elle attendra encore un mois avant de déclencher des réductions de taux, mais nous ne voyons actuellement aucune raison de retarder l’échéance.