Publié par Sherry Cooper
Répercussions des tarifs douaniers du président Trump sur l’activité immobilière au Canada.
Les répercussions des tarifs sur les marchés immobiliers canadiens
Le président Trump vient d’être assermenté aux États-Unis, et contrairement à ce qu’il avait menacé de faire, des responsables ont annoncé qu’il n’imposera pas de nouveaux tarifs douaniers dès son premier jour en fonction. Au lieu, le président émettra des directives demandant que des agences fédérales évaluent les relations commerciales avec la Chine, le Canada et le Mexique.
Le président s’était précédemment engagé à imposer des tarifs douaniers de 10 % sur les importations mondiales, de 60 % sur les biens chinois et de 25 % sur les biens canadiens et mexicains. De tels tarifs perturberaient probablement le commerce international, augmenteraient les coûts et les prix, ralentiraient l’activité économique et provoqueraient des mesures de représailles.
Un responsable a affirmé que le président Trump chargera des agences de faire enquête sur les déficits commerciaux persistants et de se pencher sur les pratiques commerciales et monétaires déloyales d’autres nations – deux domaines qui préoccupent le président depuis longtemps. Les directives présidentielles visent en particulier la Chine, le Canada et le Mexique. Elles pressent les agences d’évaluer le respect par Pékin de son entente commerciale de 2020 avec les États-Unis et d’examiner l’état de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), dont une révision est prévue en 2026.
Les directives n’imposent pas de nouveaux tarifs douaniers, mais offrent un sursis temporaire à Ottawa et aux autres capitales étrangères qui se préparaient à des tarifs immédiats et élevés. Au lieu, les directives indiquent que la nouvelle administration débattra de la façon de donner suite aux promesses faites en campagne électorale d’imposer des tarifs généralisés sur les importations et d’augmenter les droits de douane pour des adversaires, notamment la Chine.
Un conseiller haut placé a qualifié les directives de tentative de présenter la vision de Trump en matière de commerce international « d’une manière mesurée », donnant à croire que le nouveau président adopte une stratégie plus réfléchie sur un thème qui a alimenté sa campagne politique. Le conseiller a expliqué que les directives constituent une référence pour d’éventuelles mesures exécutives.
Ces directives figurent parmi les nombreuses décisions exécutives que Trump prendrait en prenant ses fonctions. Selon des sources informées, ces décisions comprendraient la déclaration d’une urgence nationale à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, la révocation des directives de l’administration Biden en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, et l’annulation des restrictions du président Biden visant le forage en mer et le forage sur les terres fédérales.
Depuis des semaines, certains des conseillers économiques plus traditionnels de Trump, comme Scott Bessent, proposé comme secrétaire au Trésor, ont soutenu que des tarifs ne devraient pas être appliqués universellement – et que des exemptions pourraient être envisagées pour des secteurs particuliers, ou que les tarifs pourraient être imposés graduellement. Des conseillers davantage protectionnistes, comme le nouveau chef de cabinet adjoint aux politiques Stephen Miller, ont pressé Trump d’adopter une politique plus décisive en déclarant une urgence nationale, ce qui l’autoriserait à augmenter radicalement les tarifs. Des discussions se poursuivent sur les dispositions de loi américaines à utiliser en plus d’une éventuelle déclaration d’urgence.
Les directives alertent aussi le Canada et le Mexique en vue de l’examen programmé en 2026 de l’accord signé en 2020 pour remplacer l’ALENA. Depuis des mois, Trump a exprimé son intention de renégocier cet accord, cherchant des assurances de ses voisins continentaux qu’ils limiteront le rôle de la Chine dans leurs économies – surtout dans des secteurs importants comme l’automobile. Le sommaire des directives affirme que les agences fédérales « évalueront les répercussions de l’ACEUM pour les travailleurs et les entreprises des États-Unis, et formuleront des recommandations quant à la participation de l’Amérique à l’accord ».
Les secteurs canadiens les plus vulnérables à des tarifs
Les économistes de Desjardins ont récemment réalisé une analyse détaillée des secteurs les plus susceptibles de souffrir de tarifs américains. Ils concluent que les secteurs de l’énergie et de l’automobile seront probablement exemptés des tarifs, parce qu’il n’y a pas d’autres sources pour satisfaire à la demande américaine. Les secteurs les plus susceptibles d’être affectés par les tarifs sont ceux des métaux primaires (y compris l’aluminium), de la fabrication d’aliments et de boissons, des produits chimiques, de la machinerie et de l’aérospatiale. Les secteurs des transports et du commerce de gros subiraient d’importants effets indirects des tarifs éventuels, de même que ceux de l’agriculture, de la pêche et de la foresterie. Des industries moins exposées au commerce international s’en tireraient mieux, y compris de nombreux secteurs de services. Cependant, ils pourraient quand même connaître des effets découlant de tout ralentissement économique causé par les tarifs.
Plus de 70 % des biens et services du Canada sont vendus aux États-Unis. Desjardins prédit que Trump réalisera sa promesse, mais sans doute avec de multiples exceptions.
L’Administration de l’information sur l’énergie des États-Unis désigne le Canada comme son premier fournisseur de pétrole, suivi du Mexique, de l’Arabie saoudite, de l’Irak et de la Colombie. Le Canada représente presque 60 % des importations de pétrole. Imposer une taxe sur ces importations ferait sans doute augmenter les coûts d’énergie aux États-Unis, ce qui irait à l’encontre de la promesse de Trump de prix énergétiques plus bas.
Dans le secteur fortement intégré de l’automobile, la menace de tarifs pourrait créer d’importants problèmes. L’industrie automobile nord-américaine est tellement imbriquée que les tarifs nuiraient en fin de compte aux fabricants américains. La moitié des camionnettes pick-up General Motors vendues aux États-Unis viennent du Canada ou du Mexique.
Il se pourrait bien qu’une approche plus ciblée des tarifs soit adoptée. Ce serait comme dans le premier mandat présidentiel de Trump, quand les exportateurs canadiens ont vu l’imposition de tarifs temporaires sur l’aluminium, le fer et l’acier avant que l’ACEUM entre en vigueur.
Actuellement, les importateurs américains se préparent à des changements en accumulant des réserves de biens du Canada et d’autres pays. Cette tendance devrait se poursuivre au premier trimestre, tandis qu’importateurs américains et exportateurs canadiens attendent des nouvelles de Washington et d’Ottawa.
Incidence fortement négative
La mise en œuvre des tarifs nuirait aux secteurs des métaux primaires, des aliments et boissons, des produits chimiques, de la machinerie, de l’aérospatiale et des pièces.
Les fabricants dans ces secteurs et les producteurs du secteur des matières premières exigent une attention particulière. Environ la moitié de la valeur de la production intérieure du Canada dans les secteurs des mines, du pétrole et du gaz est exportée aux États-Unis. Dans le secteur manufacturier, c’est environ le tiers. Pour l’automobile, c’est plus de 50 %, et pour l’aérospatiale, plus de 40 %.
Plusieurs autres secteurs sont aussi à surveiller. En font partie ceux des produits de pâtes et papiers, de bois, de plastique et de caoutchouc, de la production agricole et de la production animale, des produits métalliques ouvrés, des mines et des carrières, des produits minéraux non métalliques, de la pêche, de la chasse et du piégeage, du transport et de l’entreposage, du commerce de gros, de la foresterie et de l’exploitation forestière ainsi que des produits du pétrole et du charbon.
De plus, il pourrait y avoir des répercussions touchant le transport et l’entreposage, le commerce de gros et les services professionnels.
Si certaines des multinationales dans ces secteurs ont le choix d’investir dans l’augmentation de la production au Canada ou dans leurs installations aux États-Unis, il devient plus facile de décider d’en faire moins au Canada, parce que si elles doivent ensuite importer à partir du Canada, elles auraient des coûts supplémentaires. Le risque d’investissements réduits au Canada est très réel.
Parmi les exportations canadiennes vers les États-Unis, 63 % sont des intrants intermédiaires, et 21 %, des produits finis. Les États-Unis comptent sur des intrants importés surtout dans trois industries : la fabrication automobile; la fabrication de produits pétroliers (faits de pétrole brut, surtout du Canada); et les métaux primaires, tributaires de minerai importé. Même des industries comme le transport aérien et la construction utilisent largement des intrants importés (carburant, métal et bois d’œuvre).
En considérant à la fois les importations directes et les intrants intermédiaires, nous voyons qu’une grande part de l’approvisionnement intérieur et de la production des États-Unis sont tributaires d’importations, en particulier dans les secteurs de l’automobile, des ordinateurs et des produits électroniques, des appareils électriques, de l’habillement, de la machinerie industrielle et des métaux primaires. Cependant, la moindre dépendance des États-Unis à l’égard des importations de certains produits fait que ceux-ci sont plus vulnérables à des tarifs. C’est le cas par exemple des produits de bois et de papier, des produits minéraux non métalliques (à certaines exceptions près, comme la potasse), du matériel de transport autre qu’automobile (y compris l’aérospatiale) et des produits agricoles et agroalimentaires.
Heureusement pour le Canada, il serait plus difficile pour les États-Unis de trouver d’autres sources pour l’aluminium, les pâtes et papiers, les céréales et les oléagineux et les produits de boulangerie, car presque la moitié de ces importations viennent du Canada. D’autres secteurs sont dans une situation intermédiaire, avec 30 à 35 % d’importations du Canada et du Mexique. Tel est le cas pour les produits de fer et d’acier, les métaux non ferreux (sauf l’aluminium), les produits de plastique et les résines synthétiques. Le secteur de l’aérospatiale est relativement vulnérable, puisqu’il y a des sources de remplacement en Europe et en Asie. La dynamique de chaque industrie changerait encore si les États-Unis imposent des tarifs aussi à d’autres pays fournisseurs.
Divers produits vitaux sont importés du Canada, comme le minerai d’uranium, la potasse, le cobalt et le graphite.
Selon toute attente, le minerai d’uranium serait exempté de tarifs. Presque toute la demande américaine est fournie par des importations, le Canada en fournissant 27 %. Tout l’uranium canadien provient de mines en Saskatchewan.
La potasse, essentielle pour les engrais agricoles, pourrait aussi être exemptée puisqu’elle n’est pas produite aux États-Unis, et il y a peu d’autres sources. Le Canada est le plus grand producteur de potasse, représentant 33 % du total mondial. Toute la potasse canadienne provient de la Saskatchewan.
Le cobalt et le graphite sont essentiels pour les batteries au lithium-ion et le matériel électronique. La Chine assure 77 % de la production mondiale de graphite, et la République démocratique du Congo, 74 % de la production mondiale de cobalt. Au Canada, le cobalt est extrait surtout en Ontario, et le graphite, au Québec. Le département de la Défense des États-Unis a investi dans des projets canadiens pour s’assurer une source de ces métaux, ce qui mènera sans doute à des exemptions de tarifs pour le Canada (Bloomberg, 2024).
La réaction du Canada à des tarifs américains
Le choix des biens que le Canada pourrait soumettre à des tarifs est stratégique, visant à créer un impact politique. Les responsables canadiens prévoient se concentrer sur des produits provenant d’États républicains ou d’États pivots, où les implications de tarifs – perte d’emplois et perte de revenus pour des entreprises locales – pourrait toucher directement des partisans de Trump. Ils espèrent que ces alliés de Trump, y compris des gouverneurs et des membres du Congrès, militeraient auprès du président en faveur d’une désescalade.
Le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres se réunissent lundi et mardi afin de pouvoir réagir rapidement si des tarifs américains sont annoncés. La liste détaillée des biens visés est confidentielle, mais elle pourrait comprendre des biens de consommation, y compris des aliments et boissons, ainsi que des produits du quotidien comme des lave-vaisselle et des biens en porcelaine comme des baignoires et des toilettes.
Selon les biens Canadiens sur lesquels Trump décidera d’imposer des tarifs et selon le niveau des tarifs, le Canada pourrait dans un deuxième temps élargir ses propres tarifs pour viser des produits américains supplémentaires pour une valeur de 150 milliards de dollars canadiens. Le gouvernement canadien examine d’autres mesures qui limiteraient l’exportation de biens vers les États-Unis. Par exemple, il pourrait y avoir des contingents d’exportation ou des droits de douane que les importateurs américains devraient payer, en particulier pour des exportations canadiennes vitales pour les États-Unis – comme l’hydroélectricité du Québec qui alimente la Nouvelle-Angleterre.
Pour tout ce que les États-Unis produisent en abondance relative et n’ont guère besoin d’importer, il serait plus difficile de négocier des exemptions. Tel est le cas des produits en bois (fait à noter, le bois d’œuvre canadien est déjà frappé de droits compensateurs de 14,54 %), le matériel de transport autre que les automobiles, les produits de papier et de carton, les produits agroalimentaires et les produits dérivés du pétrole. Dans ces catégories, moins de 15 % des approvisionnements américains proviennent directement de l’importation.
Par contre, il semble moins probable qu’un tarif soit imposé pour les véhicules et les pièces automobiles, puisque 35 % du volume sur le marché américain est constitué de biens directement importés, dont 14 % du Canada et 38 % du Mexique. Il en va de même pour la machinerie industrielle et le pétrole brut, avec respectivement 34 % et 31 % d’importations.
Les tarifs douaniers sont des taxes sur les biens, qui sont habituellement refilées aux consommateurs. Les biens importés sont ainsi plus chers, ce qui mène souvent les consommateurs à cesser de les acheter et nuit en fin de compte aux entreprises qui les exportent. Les restrictions au commerce, comme les contingents d’exportation, visent à limiter l’offre de biens exportés. Elles ont tendance à être particulièrement efficaces quand le pays importateur manque de sources de remplacement accessibles ou suffisantes pour les biens visés.
Peu importe comment le Canada instaurera des contre-tarifs ou des restrictions à l’exportation, le but principal sera d’exercer une pression pour que l’administration Trump renonce à son engagement de lancer une guerre commerciale dommageable avec son voisin.
Le Canada et les États-Unis ont une forte relation commerciale, avec presque 1000 milliards de dollars de biens échangés chaque année. Le Canada et le Mexique s’échangent fréquemment le titre de plus grand partenaire commercial des États-Unis, largement selon l’évolution des prix pétroliers.
Certaines industries transfrontalières sont profondément interreliées, de sorte que les tarifs douaniers sont un épineux obstacle réglementaire pour de nombreuses entreprises. Par exemple, un véhicule en cours de production peut franchir la frontière canado-américaine jusqu’à huit fois avant d’être achevé. L’imposition de tarifs perturberait les opérations de montage automobile aux États-Unis et en Ontario, le centre du secteur automobile canadien.
Le Canada exporte des ressources critiques aux États-Unis, destination de 80 % de son pétrole et de 60 % de son gaz naturel. Plus de la moitié du pétrole importé par les États-Unis vient du Canada. Si le conflit commercial s’amplifie sensiblement, le gouvernement canadien est prêt à prendre des mesures supplémentaires.
Dans l’éventuel troisième niveau d’escalade d’une guerre commerciale, que le Canada cherche à éviter, des restrictions pourraient être imposées à l’égard de produits sensibles, à hauteur de centaines de milliards de dollars. Il s’agirait de produits – tels que pétrole, gaz, potasse, uranium et minéraux critiques – dont les exportations sont vitales pour les États-Unis.
L’Alberta, la grande exportatrice de pétrole du Canada, s’est opposée à toute mesure qui nuirait à son industrie. La division entre les dirigeants de la province et le reste du Canada pourrait s’aggraver si le Canada utilise le pétrole pour faire pression sur les États-Unis.
Un haut responsable a révélé que le gouvernement canadien se prépare à l’éventualité d’une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis en prévoyant un soutien aux industries canadiennes. Pour les entreprises canadiennes gravement affectées par des tarifs douaniers, le gouvernement envisage une aide financière qui serait probablement fournie au cas par cas. Il n’est peut-être pas réaliste de prévoir des grands programmes de renflouement ou de financement de secteurs entiers de l’industrie, mais le même haut responsable a insisté qu’il ne serait pas acceptable qu’une guerre tarifaire avec les États-Unis mène à la perte de milliers d’emplois et d’entreprises sans que le gouvernement intervienne pour amortir le coup.
Répercussions économiques de tarifs et autres restrictions au commerce pour le Canada
Le Canada et le Mexique sont beaucoup plus tributaires du commerce international que ne le sont les États-Unis. Le Mexique, en particulier, produit de nombreux bien manufacturés destinés aux États-Unis.
Cependant, il y a des motifs de croire que Trump ne mettra pas ses menaces à exécution. Dans sa campagne électorale de 2016, Trump avait maintes fois répété son intention d’imposer des tarifs douaniers de 30 % au Mexique. Une fois au pouvoir cependant, au lieu de le faire, il a exigé – et obtenu – une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Résultat, le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) a été adopté, modernisant l’entente en resserrant les règles d’origine et en prolongeant les délais d’élimination de tarifs douaniers, s’éloignant d’un libre-échange et se valant le sobriquet moqueur d’ALENA 0.7.
Par la suite, en 2019, Trump a menacé le Mexique d’un tarif douanier de 5 % qui augmenterait graduellement jusqu’à 25 % si le Mexique ne mettait pas fin à l’immigration illégale à la frontière américaine. Il n’en a rien fait.
Une révision de l’ACEUM est prévue en 2026, mais si elle était devancée en 2025, les tarifs pourraient être évités si des concessions étaient accordées pour apaiser les Américains. Si Trump imposait les tarifs annoncés, il torpillerait (pour des raisons non économiques) le contrat que sa première administration a signé. Le 27 novembre, une conversation téléphonique avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, que Trump a qualifiée de « conversation très productive » a semblé faire baisser la température. D’un autre côté, les élucubrations publiques de Trump quant au recours à la coercition économique pour faire du Canada « le 51e État » ont contribué à la démission du premier ministre canadien Justin Trudeau. Le tollé soulevé dans le milieu politique canadien peut avoir compliqué toute résolution par le truchement de l’ACEUM.
Des tarifs douaniers font monter les prix et baisser l’activité économique. Les entreprises qui sont fortement touchées réagissent souvent en éliminant des emplois, ce qui ralentit encore la croissance économique. Les effets négatifs peuvent entraîner des difficultés financières pour des entreprises locales et dissuader l’investissement d’entreprises dans la machinerie, les installations et l’équipement. Bien que ce soit peu probable, des prix plus élevés pourraient inciter la banque centrale à inverser temporairement ses politiques d’assouplissement monétaire. La Banque du Canada sait que les effets sur les prix sont temporaires, mais le ralentissement économique pose un problème plus grave et plus durable.
En somme
Le fait que les tarifs douaniers annoncés soient reportés donne à croire que des conseillers de Trump comprennent que l’imposition de tarifs sur le Canada et le Mexique pourrait avoir des effets négatifs quant à la disposition du Canada d’accepter de renforcer sa frontière avec les États-Unis. Le Mexique fait face à de plus grandes difficultés que le Canada, parce que sa frontière est plus poreuse. Il est encourageant que le nouveau président américain ait commencé à reculer sur l’engagement qu’il avait maintes fois répété avant son assermentation. Il reste à voir si les tarifs seront complètement abandonnés ou simplement reportés, mais entre-temps, la situation nous donne du temps pour renforcer encore notre frontière et revoir nos engagements financiers envers l’OTAN – deux enjeux qui sont des priorités pour Trump.
Si des tarifs finissent par être imposés, ce dont je doute, nous verrons un ralentissement de l’activité économique, une hausse du chômage et une incertitude qui nuira probablement à la vigueur du marché immobilier que nous prévoyons ce printemps. L’approche plus mesurée de la nouvelle administration à l’égard du commerce international est assurément une bonne nouvelle. Il est probable que l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique sera de nouveau renégocié.