Publié par Sherry Cooper
Le marché canadien du logement est peut-être en train d’effectuer un virage, avec une hausse des ventes en juin et une stabilisation des prix.
Les ventes résidentielles ont augmenté alors que les prix se sont stabilisés – Le marché prend un tournant
En juin 2025, les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont augmenté de 2,8 % d’un mois à l’autre, après la hausse de 3,5 % enregistrée en mai.
Au cours des deux derniers mois, la reprise des ventes a été propulsée en grande partie par la région du Grand Toronto, où les transactions, même si elles restent à des niveaux historiquement bas, ont rebondi de 17,3 % depuis avril.
« À l’échelle nationale, juin a été pratiquement identique à mai, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Les ventes ont augmenté d’environ 3 % d’un mois à l’autre et les prix sont demeurés stables. Nous enregistrons un autre mois de données qui suggèrent que la reprise attendue sur les marchés de l’habitation canadiens n’a peut-être été retardée que de quelques mois, après un début d’année chaotique. Cependant, compte tenu de la nouvelle menace de tarifs douaniers de 35 %, nous ne sommes pas sortis du bois. »
Nouvelles inscriptions
La nouvelle offre a baissé de 2,9 % d’un mois à l’autre en juin. Les ventes ayant augmenté alors que les nouvelles inscriptions ont baissé, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a atteint 50,1 %, comparativement à 47,3 % en mai. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin de juin 2025, 206 435 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 11,4 % par rapport à la même période l’année dernière, et un résultat à peine 1 % sous la moyenne à long terme pour cette période de l’année.
« La plupart des marchés de l’habitation ont continué de se redresser en juin, même si les conditions varient encore considérablement d’une région à l’autre du Canada, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Si le marché au printemps a été principalement freiné par l’incertitude économique, à moins que d’autres chocs importants se produisent, ce retard pourrait très bien être rattrapé cet été et à l’automne. »
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national est resté presque inchangé (-0,2 %) entre mai et juin 2025, après trois baisses d’un mois à l’autre consécutives de près de 1 % en février, mars et avril.
L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) a baissé de 3,7 % par rapport à juin 2024. Compte tenu de l’ampleur de la baisse des prix au second semestre de 2024, il est prévu que les baisses d’une année à l’autre ralentissent dans les mois à venir.
En somme
Tout indique que les marchés résidentiels du Grand Toronto et du Grand Vancouver commencent à s’activer après un printemps décevant. Les ventes ont généralement augmenté en mai et juin, et les nouvelles inscriptions ont baissé le mois dernier. Les données sur les prix indiquent une stabilisation. L’incertitude liée aux tarifs douaniers a troublé de nombreux acheteurs potentiels, devenus réticents. La dernière menace de tarifs américains de 35 % n’arrange rien.
Alors que la banque centrale semblait prête à réduire encore les taux d’intérêt, elle a évité de le faire à ses deux dernières réunions et ce sera sans doute le cas encore à sa réunion du 30 juillet. Les données de ce matin sur l’inflation en juin révèlent une hausse continue de l’inflation fondamentale, ce qui exclut pratiquement une baisse de taux de la Banque du Canada.
Par ailleurs, les taux d’intérêt à long terme, qui sont dictés par les marchés, sont à la hausse depuis mars quand les menaces tarifaires ont commencé à être brandies. Le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans a dépassé son niveau de soutien de 3 % dans la dernière semaine. Il pourrait bien en découler une nouvelle hausse des taux hypothécaires fixes. En outre, le rendement canadien sur deux ans est de 2,83 %, ce qui est supérieur aux 2,75 % du taux à un jour de la Banque. Par conséquent, il se peut que ce soit la fin de l’assouplissement monétaire au Canada dans le présent cycle, tant que l’économie reste résiliente. Évidemment, compte tenu des incessants va-et-vient de la politique tarifaire du président Trump, toute prévision est plus incertaine que d’habitude.