Publié par Sherry Cooper
Nouvelles données positives sur l’emploi au Canada – Nous sommes au plein emploi.
Le marché du travail continue à se resserrer
Statistique Canada vient de publier les résultats de l’Enquête sur la population active de mars, indiquant encore un gain de 72 500 emplois après les 337 000 de février. L’emploi a progressé tant dans le secteur des biens que dans le secteur des services. Les hausses sont concentrées en Ontario et au Québec. Le taux de chômage a baissé à 5,3 %, son niveau le plus bas depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 1976. Il était à 5,5 % en février.
Il semble d’autant plus que la Banque du Canada a du retard à rattraper et qu’elle augmentera probablement le taux directeur à un jour de 50 points de base la semaine prochaine. De fait, le rendement des obligations du gouvernement du Canada de deux ans a bondi jusqu’à 2,49 %, en hausse de 2,38 % à la clôture hier.
Les marchés des swaps escomptent maintenant avec une probabilité de 75 % une hausse d’un demi-point la semaine prochaine, et un taux à un jour de 3 % d’ici un an. Le taux à un jour était à 1,75 % en février 2020 juste avant le début de la pandémie. Depuis lors, l’inflation a grimpé, passant d’à peine plus de 2 % à 5,7 % en février. Les données sur l’inflation de mars seront publiées le 20 avril, et on s’attend généralement à ce qu’elle augmente encore. De fait, l’indicateur clé de l’inflation des prix des aliments est actuellement à un niveau record, aggravé par les perturbations associées à la guerre en Ukraine.
Un autre élément contribue à la pression inflationniste : la hausse des salaires au Canada par suite de la demande excédentaire de main-d’œuvre. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,3 % en mars. Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,4 % (+1,03 $) sur 12 mois, contre 3,1 % en février. Un exemple qui illustre les déséquilibres entre l’offre et la demande de main-d’œuvre est que les hausses de l’emploi depuis septembre (+463 000; +2,4 %) ont dépassé la croissance de la taille de la population âgée de 15 ans et plus (+236 000; +0,8 %) au cours de la même période.
En somme
La dernière Enquête sur la population active a été menée à la mi-mars, après le début de la guerre en Ukraine (le 24 février). Depuis lors, les prix de nombreux produits de base ont bondi, en particulier le pétrole, l’essence, l’aluminium, le blé et les engrais. L’inflation a ainsi augmenté à l’échelle mondiale, ce qui mine la confiance des consommateurs et des entreprises, et qui réduit le pouvoir d’achat des familles. Selon la récente enquête de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises, les entreprises prévoient maintenant que l’inflation se poursuivra pendant deux ans.
La Banque du Canada vient de publier son Enquête sur les attentes des consommateurs au Canada, révélant que les attentes quant à l’inflation à court terme n’ont jamais été aussi hautes. Même si l’inflation suscite davantage d’inquiétude aujourd’hui, les attentes quant au long terme sont restées stables, sous les niveaux d’avant la pandémie. Les attentes d’inflation à long terme seraient donc encore bien ancrées, les répondants à l’enquête croyant que la hausse actuelle ne durera pas.
Ce point de vue est fondé sur l’hypothèse que la Banque du Canada resserra sensiblement la politique monétaire. Tous les messages de la Banque confirment qu’elle le fera, en augmentant le taux à un jour jusqu’à environ 3 % dans l’année à venir et en pratiquant un resserrement quantitatif par la réduction de son portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada.
Selon certaines indications, les marchés de l’habitation ont déjà commencé à réagir à la hausse des taux hypothécaires. L’offre a augmenté, et les surenchères ont baissé.