Publié par Sherry Cooper
Mise à jour économique et budgétaire du Canada.
Mise à jour budgétaire fédérale : Le Canada a relativement bien survécu à la pandémie
La ministre des Finances Chrystia Freeland a applaudi aux bons résultats de l’économie canadienne en réponse au soutien inédit assuré par les mesures fédérales et la Banque du Canada depuis 21 mois. La reprise économique est la deuxième plus forte du G7, et le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 est le deuxième plus faible. Le gouvernement fédéral a consacré d’énormes sommes à des mesures d’urgence, mais a conservé la cote de crédit triple A. Mardi, le gouvernement canadien a révisé à la baisse le déficit prévu pour l’exercice en cours, grâce à des recettes fiscales plus élevées et des dépenses moindres pour l’aide d’urgence, tout en réservant des fonds pour lutter contre le variant Omicron du coronavirus.
« Alors que nous nous tournons vers le futur, nous sommes conscients de l’inflation élevée, a dit la ministre Freeland en prologue de la mise à jour. Nous savons que l’inflation est un phénomène mondial qui découle du défi sans précédent que représente la réouverture de l’économie mondiale. Il est beaucoup plus compliqué de redémarrer l’économie mondiale que de l’arrêter. À l’instar d’autres pays, nous subissons les conséquences d’une époque unique. »
Voici quelques points saillants de la mise à jour budgétaire :
- Le déficit budgétaire est de 327,7 milliards de dollars pour 2020-2021 – presque 27 milliards de moins que le budget du printemps ne le prévoyait. Les recettes ont été supérieures de 20 milliards de dollars, et les dépenses ont été inférieures de 6 milliards de dollars.
- Le déficit prévu de l’exercice actuel est de 144,5 milliards de dollars, au lieu des 154,7 milliards qui étaient prévus en avril.
- Le ratio de la dette au PIB du Canada, qui était de 47,5 % l’exercice passé, plafonnera à 48 % dans l’exercice actuel au lieu des 51,2 % qui étaient prévus en avril, puis il baissera à 44 % en 2026-2027. Avant la pandémie, il était autour de 31 %.
« Ces 21 mois ont été difficiles, a dit la ministre Freeland. Alors que nous nous préparons à la vague croissante attribuable au variant Omicron, nous savons que personne ne souhaite subir de nouveaux confinements. »
Le gouvernement libéral souligne les améliorations du marché de l’emploi, des revenus personnels et des bénéfices des entreprises, et prévoit des dizaines de milliards de dollars de recettes supplémentaires par année d’ici 2026.
Par rapport au budget, des dépenses supplémentaires de 13 milliards de dollars ont été prévues pour parachever la lutte contre la COVID-19, et 4,5 milliards de dollars de plus ont été prévus pour toute mesure qui serait nécessaire face à Omicron dans l’exercice en cours. La mise à jour budgétaire réserve 1,7 milliard de dollars pour des tests de dépistage rapide de la COVID, et 2 milliards de dollars pour des produits thérapeutiques et des traitements face à la COVID. Reconnaissant la persistance de la COVID, la mise à jour ajoute encore 6,7 milliards de dollars pour le prolongement annoncé précédemment des prestations pour les salaires, les loyers et la relance.
Pour alimenter la croissance économique dans les années à venir, Ottawa insiste sur l’importance de l’immigration afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre. La mise à jour budgétaire affecte 85 millions de dollars en 2022-2023 afin d’accélérer le processus d’entrée de travailleurs étrangers pour d’importantes industries manquant de main-d’œuvre au sortir de la pandémie.
La « taxe sur les logements sous-utilisés »
Dans le budget de 2021, le gouvernement a annoncé son intention de mettre en œuvre une taxe nationale annuelle de 1 % sur la valeur des biens immobiliers résidentiels du Canada qui sont considérés comme vacants ou sous-utilisés et qui appartiennent à des personnes non résidentes et non canadiennes. Il est proposé que la taxe soit en vigueur pour l’année civile 2022.
En somme
La mise à jour budgétaire d’aujourd’hui est peut-être surtout remarquable pour ce qui n’y figure pas. Il ne s’y trouve aucune mention des nombreuses promesses coûteuses qui faisaient partie du programme électoral libéral de l’été dernier. Elles représentaient jusqu’à 78 milliards de dollars sur cinq ans.
Les partis de l’opposition à la Chambre des communes ont insisté sur l’inflation en hausse et ses effets négatifs sur les ménages et les entreprises du Canada. Certes, le gouvernement Trudeau n’est pas responsable de la poussée mondiale d’inflation découlant des perturbations de l’offre, de pénuries de main-d’œuvre et d’une énorme demande refoulée. Néanmoins, alors que la Banque du Canada se prépare à augmenter les taux d’intérêt l’an prochain, les libéraux pourraient bien être accusés d’alimenter l’inflation avec des mesures supplémentaires de stimulation budgétaire. Nous entendrons sûrement reparler des promesses électorales lorsque le gouvernement présentera le budget de 2022, probablement au printemps.