Publié par Sherry Cooper
L’inflation ralentit un deuxième mois de suite au Canada.
L’inflation a de nouveau baissé en août, mais on attend encore des hausses de taux d’intérêt
L’inflation globale a encore baissé au Canada en août, et même un peu plus que prévu. L’indice des prix à la consommation était en hausse de 7 % par rapport à un an plus tôt, au lieu des 7,6 % de juillet et du sommet en 40 ans de 8,1 % de juin, principalement par suite de la baisse des prix de l’essence.
L’IPC a reculé de 0,3 % en août, la plus forte baisse mensuelle depuis les premiers mois de la pandémie de COVID-19. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 0,1 %, ce qui correspond à la hausse la plus faible depuis décembre 2020. Le recul mensuel des prix de l’essence enregistré en août par rapport à juillet est principalement attribuable à la production mondiale accrue des pays producteurs de pétrole. Selon les données de Ressources naturelles Canada, les marges de raffinage ont aussi diminué comparativement aux niveaux élevés observés en juillet. Les prix des transports (+10,3 %) et du logement (+6,6 %) sont principalement à l’origine de la décélération des prix à la consommation en août. Le ralentissement de la croissance des prix a été modéré par la hausse soutenue des prix dans les épiceries. Les prix des aliments achetés en magasin (+10,8 %) ont affiché l’augmentation la plus marquée depuis août 1981 (+11,9 %).
La croissance des prix des biens et services s’est atténuée d’une année à l’autre en août. La hausse des prix des biens non durables (+10,8 %) a ralenti en raison de la baisse des prix à la pompe. Les services associés aux voyages et les services de logement ont contribué le plus au ralentissement de l’augmentation des prix des services (+5,5 %). La hausse des prix des biens durables (+6,0 %), comme les véhicules automobiles et les appareils électroménagers, a aussi été inférieure en août.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 5,4 % d’une année à l’autre en août, de sorte que, en moyenne, la hausse des prix dépassait celle des salaires. Même si le pouvoir d’achat des Canadiens a diminué, l’écart a été moins prononcé qu’en juillet.
L’inflation fondamentale – excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie – a aussi baissé, mais reste bien trop élevée aux yeux de la Banque du Canada. La banque centrale analyse trois mesures de l’inflation fondamentale (voir le graphique ci-dessous). La moyenne de ces trois mesures a baissé à 5,23 %, contre les 5,43 % (révisés) de juillet, un niveau record. La Banque vise à ramener ces mesures à sa cible de 2 %.
En somme
Les pressions sur les prix ont peut-être plafonné, mais les données d’aujourd’hui ne changeront pas l’intention de la banque centrale d’augmenter encore les taux d’intérêt. Les marchés prévoient une nouvelle hausse à la fin octobre, lors de la prochaine réunion du Conseil de direction de la Banque du Canada. Cependant, les prochaines hausses seront sans doute moindres que celles de 75 points de base de l’été.
Il y aura encore les données d’un mois de plus avant la décision du 25 octobre. Le rapport de septembre sur l’emploi (qui sera publié le 7 octobre) et l’IPC de septembre (19 octobre) seront des facteurs clés dans la décision de la Banque. Pour le moment, nous nous attendons à une hausse de 50 points de base le mois prochain