Publié par Sherry Cooper
L’inflation ralentit au Canada en janvier, ce qui incitera la Banque du Canada à laisser les taux tels quels à sa réunion du 8 mars.
Une nouvelle baisse de l’inflation en janvier incitera la Banque du Canada à marquer une pause en mars
L’inflation au Canada a sensiblement ralenti en janvier, malgré la vigueur soutenue de l’économie. Les marchés du travail restent très serrés, et les ventes au détail restent fortes. Malgré tout, les énormes hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada depuis 11 mois ont atténué l’inflation, passée d’un sommet de 8,1 % sur 12 mois en juin 2022 à 5,9 % en janvier.
La croissance sur trois mois des mesures de l’inflation que privilégie la Banque du Canada – les taux dits médian et tronqué, qui permettent de mieux jauger les pressions sous-jacentes au-delà des variations des prix de produits individuels – tournent autour de 3,5 % sur trois mois en taux annuel. Voilà qui est encore supérieur à la cible de 2 % de la Banque, mais nettement inférieur aux niveaux de l’année passée.
La baisse des prix des services de téléphonie cellulaire et des véhicules automobiles a contribué au ralentissement de la croissance de l’IPC d’ensemble. Cependant, le coût de l’intérêt hypothécaire et les prix des aliments ont continué d’augmenter.
Le mois passé, l’inflation excluant les aliments et l’énergie était de 4,9 % sur 12 mois. Les prix excluant les coûts des intérêts hypothécaires ont augmenté de 5,4 %. Dans les deux cas, la croissance des prix d’une année à l’autre était plus faible qu’en décembre. Une partie de la baisse de l’inflation est attribuable aux effets de l’année de référence. En janvier 2022, les tensions grandissantes dans le contexte d’une menace d’invasion de l’Ukraine par la Russie, combinées aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et aux prix plus élevés du logement, exerçaient une pression à la hausse sur les prix.
Sur une base mensuelle, l’IPC a progressé de 0,5 % en janvier 2023 après avoir reculé de 0,6 % en décembre. L’augmentation des prix de l’essence a contribué le plus à la croissance d’un mois à l’autre, suivie de la hausse du coût de l’intérêt hypothécaire et des prix de la viande.
Autre facteur vital dans les données d’aujourd’hui, l’inflation des prix des services a baissé, de 5,6 % à 5,3 %.
Cependant, les prix des aliments sont restés élevés en janvier (+10,4 %) par rapport à décembre (+10,1 %). L’accélération de la croissance des prix des produits d’épicerie en janvier est en partie attribuable à la hausse d’une année à l’autre des prix de la viande (+7,3 %), sous l’effet de l’augmentation la plus marquée d’un mois à l’autre depuis juin 2004. Les prix des aliments achetés au restaurant ont également augmenté à un rythme plus rapide : 8,2 % en janvier, après les 7,7 % de décembre.
En somme
La Banque du Canada doit être assez satisfaite des données d’aujourd’hui sur l’inflation. Elles confirment le bien-fondé de la pause dans les hausses de taux annoncée lors de la réunion de janvier. Malgré la vigueur soutenue du marché du travail et des ventes au détail en janvier, les mesures de l’inflation globale et de l’inflation fondamentale ont de nouveau baissé, avec un taux global maintenant dans les 5 points. C’est encore loin des 3,0 % prévus d’ici la fin de cette année, mais les chiffres évoluent dans le bon sens.
La Banque du Canada ne prendra pas de nouvelles mesures lors de sa prochaine réunion, le 8 mars. Son communiqué sera scruté pour déterminer si elle entend adopter la manière forte ou la manière douce. Quelles que soient les données à venir, il n’y a pratiquement aucune chance que les taux baissent cette année.