Publié par Sherry Cooper
L’inflation de l’IPC au Canada a faibli en avril, augmentant les chances d’une réduction des taux d’intérêt en juin.
L’inflation au Canada a encore faibli en avril, augmentant les chances d’une réduction des taux d’intérêt en juin
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a affiché une hausse de 2,7 % d’une année à l’autre en avril, en baisse par rapport à l’augmentation de 2,9 % observée en mars. C’est le quatrième mois consécutif de baisse de l’inflation fondamentale. L’évolution des prix des aliments, des services et des biens durables a mené à un ralentissement généralisé de l’IPC global.
Le ralentissement de la croissance de l’IPC a été atténué par les prix de l’essence, qui ont augmenté davantage en avril (+6,1 %) qu’en mars (+4,5 %). Sans l’essence, l’IPC d’ensemble a crû de 2,5 % d’une année à l’autre, en baisse par rapport à la hausse de 2,8 % enregistrée en mars.
L’IPC a affiché une hausse de 0,5 % d’un mois à l’autre en avril, principalement en raison des prix de l’essence. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, il a augmenté de 0,2 %.
Bien que les prix des aliments achetés en magasin continuent d’augmenter, l’indice a crû de façon moins prononcée d’une année à l’autre en avril (+1,4 %) par rapport à mars (+1,9 %). La croissance des prix des aliments achetés au restaurant a également ralenti d’une année à l’autre, soit de 4,3 % en avril 2024, contre 5,1 % en mars.
Selon les calculs de Bloomberg, la moyenne mobile sur trois mois du taux annualisé est passée à 1,64 %, contre 1,35 % en mars. Il s’agit de la première hausse depuis décembre.
Les mesures de l’inflation sous-jacente privilégiées par la Banque du Canada, les taux dits tronqué et médian, excluent les fluctuations plus volatiles. L’IPC tronqué a baissé à 2,9 % d’une année à l’autre en avril, et l’IPC médian, à 2,6 %, comme l’indiquent les graphiques ci-dessous. Les loyers et les coûts d’intérêt hypothécaire représentent une part disproportionnée de la hausse des prix, le logement coûtant 6,4 % de plus qu’un an plus tôt. L’augmentation des coûts d’intérêt hypothécaire a légèrement ralenti en avril, mais était encore à 24,5 % sur un an.
L’étendue des pressions inflationnistes s’est de nouveau réduite en avril : la proportion du panier de l’IPC augmentant de plus de 3 % est maintenant de 34 %, au lieu des 38 % de mars.
En somme
Les données sur l’inflation en avril ont largement répondu aux attentes, mais des détails sous-jacents (comme le ralentissement continu des mesures de l’inflation fondamentale surveillées par la Banque du Canada) indiquent une nouvelle réduction des pressions inflationnistes. La Banque du Canada se préoccupe autant de l’évolution future de l’inflation que de son niveau actuel. Quoi qu’il en soit, le contexte économique obstinément morose du Canada (baisse du PIB par habitant et hausse du taux de chômage) augmente les chances que la croissance des prix continuera de ralentir. Les arguments en faveur de réductions des taux d’intérêt de la Banque du Canada continuent de s’accumuler. La banque centrale a toutes les raisons de réduire les taux à sa prochaine réunion, le 5 juin. Pourtant, vu l’extrême prudence de la Banque du Canada, il faut prévoir la possibilité qu’elle attendra la réunion de juillet avant d’agir, et alors seulement si l’inflation continue de régresser.