Publié par Sherry Cooper
L’inflation au Canada reste plus élevée qu’on n’espérait en novembre.
La Banque du Canada n’aimera pas ces données de l’inflation
L’inflation de l’indice des prix à la consommation a très peu baissé, à 6,8 %, même si les prix de l’essence ont chuté. Les deux derniers mois, elle était à 6,9 %. Sans les aliments et l’énergie, les prix ont augmenté de 5,4 % d’une année à l’autre le mois dernier, après avoir progressé de 5,3 % en octobre. Les indicateurs des pressions sous-jacentes étaient inégaux, mais ont continué de monter légèrement. La tendance sur trois mois de l’IPC de base, donnée de la première importance, est passée à 4,3 % sur un an contre 4,0 % un mois plus tôt.
Voilà qui n’est pas une bonne nouvelle, et qui ne fera rien pour atténuer l’inquiétude de la banque centrale au sujet de l’inflation. Les pressions sur les prix restent obstinément élevées, même si l’économie ralentit et que les coûts majorés de l’emprunt commencent à amortir la demande intérieure.
Le ralentissement de la croissance des prix de l’essence et des meubles a été partiellement contrebalancé par une croissance plus rapide des coûts de l’intérêt hypothécaire et du loyer. L’inflation globale a très peu baissé, à 6,8 %, après deux mois à 6,9 %. L’inflation de base reste tenace.
En examinant de plus près les données fondamentales, de nouvelles sources d’inquiétude ressortent. Après des années où ils avaient aidé à contenir l’inflation, les services cellulaires ont augmenté de 2,0 % sur un an (moins de promotions), alors que les loyers ont fait un bond en avant pour atteindre 5,9 % sur un an, le plus haut niveau depuis 30 ans (contre 4,7 % le mois dernier). Le coût des intérêts hypothécaires est un autre facteur majeur. Ils ont augmenté de 14,5 %, la plus forte hausse depuis février 1983. Il y a six mois à peine, il était encore sous les niveaux d’un an plus tôt. La transition d’une inflation alimentée par les biens à une inflation alimentée par les services se poursuit. Les prix des services ont grimpé de 5,8 % sur un an, soit deux fois le taux d’il y a un an.
Les prix des aliments achetés en magasin ont augmenté de 11,4 % sur un an, contre 11,0 % en octobre.
En somme
Avant le rapport d’aujourd’hui, les opérateurs boursiers escomptaient une pause lors de de la prochaine décision sur les taux, tout en prévoyant la possibilité d’une hausse de 25 points de base. À moins que les données de décembre sur l’inflation ne soient excellentes, une nouvelle hausse de taux est probable le 25 janvier, probablement de 25 points de base. Étant donné ce qui est arrivé dans les trois premières semaines du mois, il y a une bonne chance que la chute de presque 14 % des prix de l’essence (en comparaison d’une baisse de 4 % en décembre l’année passée) ramène l’inflation globale du mois à 6,5 %. Cependant, de nombreuses composantes de l’inflation de base continuent de monter.
La Banque du Canada ralentira les hausses de taux, mais au moins deux ou trois hausses de plus sont encore possibles, et aucune réduction n’est en vue l’année prochaine. Il faut se rappeler que l’inflation salariale est à 5,6 % sur un an, et que les négociations salariales deviennent de plus en plus ardues.