Publié par Sherry Cooper
L’inflation au Canada a augmenté en octobre, à 2,0 % sur un an contre 1,6 % en septembre.
L’inflation atteint 2,0 % en octobre, les baisses de prix de l’essence étant plus modestes
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,0 % d’une année à l’autre en octobre, en hausse par rapport à la progression de 1,6 % de septembre. Les prix de l’essence ont reculé dans une moindre mesure en octobre (-4,0 %) qu’en septembre (-10,7 %). L’IPC d’ensemble excluant l’essence a crû de 2,2 % en octobre, tout comme en août et en septembre.
La diminution moins prononcée est en partie attribuable à un effet de glissement annuel : les prix avaient reculé d’un mois à l’autre en octobre 2023 (-6,4 %), en raison de la baisse des marges de raffinage et de l’affaiblissement de la consommation mondiale de pétrole (lien en anglais seulement).
Sur une base mensuelle, les prix de l’essence ont augmenté de 0,7 % en octobre, après avoir diminué de 7,1 % en septembre.
La croissance des prix des logements ralentit
La croissance des prix des logements a continué de ralentir en octobre : ils ont augmenté de 4,8 % d’une année à l’autre, contre 5,0 % en septembre. La hausse moins marquée de l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire en octobre (+14,7 %) qu’en septembre (+16,7 %) a exercé une pression à la baisse sur la composante du logement. La croissance du coût de l’intérêt hypothécaire a ralenti d’une année à l’autre depuis septembre 2023, après avoir atteint un sommet en août 2023 (+30,9 %).
De même, les prix des loyers ont enregistré une hausse plus faible d’une année à l’autre en octobre (+7,3 %) comparativement à septembre (+8,2 %). La croissance a ralenti le plus en Nouvelle-Écosse (+5,2 %) et au Manitoba (+6,5 %). Malgré le ralentissement, les prix des loyers ont continué d’augmenter et demeurent élevés. Ils sont en hausse de 21,6 % par rapport à octobre 2021
Les deux mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la banque centrale ont aussi progressé, atteignant en moyenne 2,55 % sur un an. C’est davantage que prévu et davantage que les 2,35 % d’un mois plus tôt. Selon les calculs de Bloomberg, la moyenne mobile sur trois mois de ces mesures a atteint un taux annualisé 2,8 %, contre 2,1 % en septembre.
À la publication de ces données, les opérateurs en swap à un jour ont révisé à la baisse la probabilité escomptée d’une troisième forte réduction de taux d’intérêt, la situant à environ une chance sur trois, contre plus ou moins une sur deux précédemment.
En somme
La première accélération de l’inflation globale depuis cinq mois pourrait renforcer la justification pour que la Banque du Canada réduise les coûts d’emprunt graduellement. La Banque avait accéléré l’assouplissement monétaire en octobre avec une réduction d’un demi-point. Elle prendra sa prochaine décision, la dernière de l’année, le 11 décembre.
Les dernières données sur l’inflation n’excluent pas la possibilité d’une nouvelle grosse réduction de taux d’intérêt. La raison en est que la banque centrale avait déjà escompté une remontée passagère autour d’une inflation d’environ 2 % des prix à la consommation, les décideurs continuant de réduire les taux pour stimuler la croissance économique.
Quand le gouverneur Tiff Macklem et ses collègues avaient décrété leur forte réduction de taux le mois dernier, ils avaient dit qu’ils voulaient voir une remontée de la croissance et de la demande. Les données préliminaires de l’industrie laissent entrevoir une croissance du PIB de 1 % (taux annualisé) au troisième trimestre, soit moins que l’estimation de 1,5 % de la banque centrale. Les données finales sur le produit intérieur brut selon les dépenses sont attendues à la fin du mois.
Le rapport sur l’emploi en novembre, qui sera publié le 6 novembre, sera un autre facteur déterminant pour la banque centrale. Le taux de chômage a été stable à 6,5 % les deux derniers mois. S’il augmente sensiblement, le Conseil de direction de la Banque du Canada pourrait opter pour une nouvelle baisse de 50 points de base lors de sa prochaine réunion. Ce rapport et les données sur le PIB (qui seront publiées le 29 novembre) seront surveillés étroitement pour tenter d’anticiper la prochaine décision de la Banque du Canada. Une réduction de 25 points de base du taux directeur à un jour est chose certaine. Une réduction de 50 pb est moins sûre.
D’une façon ou d’une autre, le taux directeur à un jour, actuellement à 3,75 %, baissera à plus ou moins 2,5 % d’ici le milieu de l’année prochaine. Voilà qui continuera de stimuler l’activité sur le marché immobilier et pourrait annoncer une forte saison printanière.