Publié par Sherry Cooper
L’inflation annuelle au Canada baisse à 1,8 % en décembre.
Nouvelles encourageantes au sujet de l’inflation
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,8 % d’une année à l’autre en décembre, soit un peu moins que la hausse de 1,9 % enregistrée en novembre. Les principaux éléments ayant contribué à ce ralentissement sont les aliments achetés au restaurant et les boissons alcoolisées achetées en magasin. L’IPC excluant les aliments a progressé de 2,1 % en décembre.
Le 14 décembre 2024, un congé de TPS/TVH temporaire pour certains biens est entré en vigueur. Les principales catégories bénéficiant de ce congé fiscal sont les suivantes : aliments; boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif; loisirs, formation et lecture; vêtements et chaussures.
Sur une base mensuelle, l’IPC a diminué de 0,4 % en décembre, après avoir été stable en novembre. Cependant, sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 0,2 %.
Les prix des articles touchés par le congé de TPS/TVH diminuent
Environ 10 % du panier de l’IPC d’ensemble est touché par le congé de taxes.
En décembre, les Canadiens ont payé moins pour les aliments achetés au restaurant en décembre, soit -1,6 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit d’une première baisse annuelle pour l’indice, ainsi que de sa plus forte diminution mensuelle (-4,5 %), attribuable au congé de TPS/TVH.
D’une année à l’autre, les prix des boissons alcoolisées achetées en magasin ont reculé de 1,3 % en décembre; ils s’étaient accrus de 1,9 % en novembre. Les prix ont aussi diminué sur une base mensuelle, de 4,1 %, ce qui représente près du triple de la plus importante baisse mensuelle enregistrée dans la série, en décembre 2005 (-1,4 %).
Les prix des jouets, jeux (excluant les jeux vidéo) et matériel pour passe-temps ont diminué de 7,2 % d’une année à l’autre en décembre 2024, une baisse considérable en comparaison du recul de 0,6 % observé en novembre. De plus, l’indice des prix des vêtements pour enfants a chuté de 10,6 % en décembre comparativement au même mois en 2023.
Dans la composante du logement de l’IPC, les prix ont affiché une progression légèrement moindre de la croissance en décembre; ils ont augmenté de 4,5 % d’une année à l’autre, contre 4,6 % en novembre. La croissance annuelle des prix des loyers a ralenti en décembre (+7,1 %) par rapport à novembre (+7,7 %). Les prix des loyers ont crû de 22,1 % depuis décembre 2021.
L’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a enregistré un ralentissement de la croissance pour un 16e mois consécutif. Il était en hausse de 11,7 % d’une année à l’autre en décembre 2024, ce qui est la plus faible hausse depuis octobre 2022 (+11,4 %), lorsque les taux d’intérêt continuaient à augmenter.
Par ailleurs, les prix de l’essence ont augmenté en raison de l’effet de l’année de référence, et les consommateurs ont payé davantage pour les services de voyage.
Les deux mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la banque centrale ont baissé en décembre, à 2,55 % d’une année à l’autre. En termes de données désaisonnalisées, les deux mesures ont fléchi d’un mois à l’autre, et sont à 3 % ou plus depuis trois mois.
En somme
Le rapport sur l’inflation en décembre 2024 révèle une baisse trompeuse du fait du congé de taxe de vente qui touchera aussi les données de janvier. Cependant, cet effet s’inversera dans les mois suivants. Les mesures de l’inflation fondamentale sont préoccupantes. La moyenne mobile sur 3 mois de l’IPC moyen tronqué et de l’IPC médian a dépassé les 3,0 %.
Ces données sur l’inflation suffisent pour que la Banque du Canada réduise le taux d’intérêt à un jour de 25 points de base, à 3,0 %, lors de sa prochaine décision, le 29 janvier.
Il reste une question de toute importance concernant les tarifs douaniers que pourrait imposer le président Trump. Ils ont été reportés pour que les agences fédérales puissent analyser les politiques commerciales, frontalières et monétaires de la Chine, du Canada et du Mexique. Le président Trump a indiqué hier qu’un tarif de 25 % serait appliqué d’ici le 1er février. Cependant, les agences gouvernementales ne travaillent pas habituellement si rapidement. De plus, le président vise à maintenir la pression pour que le Mexique et le Canada agissent décisivement en matière de contrôle frontalier et pour réduire l’influence de la Chine dans leurs secteurs manufacturiers. La nouvelle administration souhaite aussi éviter que le Mexique et le Canada ne vendent des produits d’importance stratégique à la Chine.
Je crois que Trump veut renégocier l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Le Canada s’est déjà engagé à resserrer ses frontières, et a rejeté la prétention de Trump que le pays exporte du fentanyl aux États-Unis. Je ne m’attends pas à des tarifs douaniers de 25 % sur le Canada. Et s’ils étaient imposés, il y aurait sans doute des représailles canadiennes, de sorte qu’ils ne dureraient pas. Il s’agit tout de même d’une menace importante.
Certains ont soutenu que des tarifs amèneraient la Banque du Canada à augmenter les taux d’intérêt pour combattre l’inflation. S’il est possible que l’inflation augmente initialement en raison de tarifs, les effets à long terme comprendraient probablement des mises à pied et un net ralentissement des dépenses des entreprises et des consommateurs, donc une augmentation du chômage. La Banque du Canada s’inquiéterait surtout du risque de récession, pas de l’inflation.