Publié par Sherry Cooper
Les ventes résidentielles canadiennes ralentissent encore en juillet.
Le ralentissement se poursuit en juillet sur le marché du logement
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le ralentissement qui a commencé en mars face à des taux d’intérêt majorés s’est poursuivi en juillet, bien qu’à un rythme moindre. Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont reculé de 5,3 % de juin à juillet 2022. Le nombre de ventes résidentielles du mois passé était bien inférieur à sa moyenne mobile sur 10 ans, alors qu’acheteurs et vendeurs prenaient du recul en réaction à la hausse des taux hypothécaires et l’évolution des perspectives. Bien qu’il s’agisse de la cinquième baisse consécutive de l’activité immobilière d’un mois à l’autre, c’est aussi la plus faible des cinq.
Les ventes ont baissé dans les trois quarts de tous les marchés locaux, notamment dans la région du Grand Toronto, dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser, à Calgary et à Edmonton.
Le nombre réel (non désaisonnalisé) de transactions en juillet 2022 était en baisse de 29,3 % par rapport à juillet 2021.
Dans les banques canadiennes, les analystes du marché du logement ont continué de réviser leurs prévisions quant au prix des maisons dans l’année à venir. La Banque Royale, TD, Desjardins et BMO prévoient tous que d’ici la fin de 2023, les prix de référence canadiens baisseront de 20 à 25 % par rapport à leur sommet de février. Évidemment, il y aura des variations d’une région à l’autre. Les régions les plus touchées sont celles où les prix ont le plus augmenté, surtout dans le Grand Golden Horseshoe en Ontario et, dans une moindre mesure, la Colombie-Britannique.
Cependant, même si ces prévisions devaient se révéler exactes, les prix des maisons dans la plupart des régions resteront nettement au-dessus des niveaux d’avant la pandémie au début de 2020. Le logement dans les plus grandes villes canadiennes restera inabordable pour les ménages à revenu moyen.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a baissé de 5,3 % d’un mois à l’autre en juillet. Il s’agit d’une baisse généralisée, les nouvelles inscriptions ayant diminué dans les trois quarts des marchés locaux, y compris dans la plupart des marchés les plus importants.
Comme les ventes et les nouvelles inscriptions affichent toutes les deux une baisse de 5,3 % en juillet, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions demeure inchangé à 51,7 %, soit légèrement moins que la moyenne à long terme nationale de 55,1 %.
On comptait 3,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2022. Ce chiffre demeure historiquement faible, mais est tout de même beaucoup plus élevé que le creux record de 1,7 mois enregistré au début de 2022.
Prix des maisons
En juillet 2022, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a enregistré une baisse de 1,7 % d’un mois à l’autre. La baisse est légèrement moins importante que celle de 1,9 % enregistré en juin.
À l’échelle régionale, la plupart des déclins au cours des derniers mois ont été enregistrés en Ontario et, dans une moindre mesure, en Colombie-Britannique.
Dans les Prairies, les prix demeurent plus ou moins stables, alors qu’ils commencent tout juste à baisser quelque peu au Québec. Sur la côte Est, les prix continuent de grimper, mais beaucoup plus lentement. Halifax-Dartmouth, région relativement plus chère, fait exception : les prix y ont fléchi légèrement.
L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé restait quand même en hausse en juillet, de 10,9 % d’une année à l’autre. Cependant, ces données comparatives d’une année à l’autre ont baissé assez rapidement depuis le record de 30 % d’une année à l’autre enregistré en janvier et février
En somme
La Banque du Canada a augmenté le taux directeur d’un point de pourcentage le 13 juillet, donc le plein effet de cette énorme hausse se répercutera probablement sur les données d’août. L’inflation a baissé un peu plus que prévu le mois passé aux États-Unis. Nous prévoyons un déclin semblable de l’inflation canadienne en juillet, quand les chiffres seront publiés demain matin. Malgré tout, les banques centrales continueront de resserrer la politique monétaire. L’ACI a affirmé aujourd’hui s’attendre à une nouvelle hausse de 100 points de base cette année, ce qui porterait le taux directeur à 3,5 % d’ici la fin de l’année. Le taux préférentiel atteindrait ainsi 5,7 %.
D’un autre côté, le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans reste un peu sous les 2,8 %, reflétant le ralentissement économique au Canada dans la deuxième moitié de l’année. Les taux hypothécaires fixes pourraient ainsi devenir plus attrayants pour les futurs emprunteurs. Si le taux préférentiel atteint les niveaux prévus, de nombreux emprunteurs à taux variable avec paiements fixes qui ont contracté leurs prêts hypothécaires quand le taux préférentiel était à 2,45 % – son plus bas niveau depuis la mi-mars 2020 – pourraient recevoir des avis de leurs prêteurs au sujet de points critiques. Est-ce que pour autant la Banque du Canada modérera ses hausses de taux?
Probablement pas. Le Conseil de direction de la Banque du Canada prendra sa prochaine décision le 7 septembre. Une autre hausse de 50 à 75 points de base semble actuellement être acquise.