Publié par Sherry Cooper
Les ventes d’habitations baissent en août au Canada après les hausses de taux de la Banque du Canada.
Les ventes d’habitations ont de nouveau baissé le mois dernier dans la foulée des deux hausses de taux consécutives de la Banque du Canada
Sans surprise, les acheteurs se sont montrés réticents le mois dernier alors que la banque centrale portait le taux directeur à 5,0 %. Les ventes d’habitations ont baissé de 4,1 % entre juillet et août, passant nettement sous la moyenne mobile de 10 ans (voir le graphique ci-dessous). Cependant, d’une année à l’autre, le nombre de transactions est en hausse de 5,3 %.
Les ventes nationales ont diminué en août en raison de baisses dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser, à Montréal, à Ottawa, à Hamilton-Burlington et à London-St. Thomas.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 0,8 % d’un mois à l’autre en août, après avoir déjà progressé de plus de 24 % entre mars et juillet. Au début de 2023, les nouvelles inscriptions étaient à leur plus bas niveau en 20 ans, mais elles sont maintenant plus près des niveaux moyens. Selon de récents sondages, l’offre augmentera encore : de nombreux propriétaires indiquent qu’ils prévoient vendre leur maison dans les trois années à venir.
Comme les ventes ont diminué et que les nouvelles inscriptions ont légèrement augmenté en août, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 56,2 %, comparativement à 59 % en juillet et à un sommet de 67,4 % en avril. Cette mesure est maintenant tout près de sa moyenne à long terme de 55,2 %.
On comptait 3,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2023, une hausse par rapport aux 3,2 mois enregistrés à la fin de juillet. Bien que cette mesure affiche une légère hausse par rapport à son creux récent de 3,1 mois en mai et en juin, elle demeure inférieure à son niveau du deuxième semestre de 2022 et bien en deçà de sa moyenne à long terme d’environ cinq mois.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® global et composé enregistrait une légère hausse de 0,4 % d’un mois à l’autre en août 2023, ce qui n’est qu’environ la moitié de la hausse enregistrée en juillet, qui n’était qu’environ la moitié des hausses enregistrées en avril, mai et juin. Cette stabilisation des prix est attribuable à un ralentissement des ventes et à un rebond des inscriptions.
Bien que les prix se stabilisent à l’échelle nationale, des différences régionales réapparaissent. La croissance des prix est demeurée la plus forte au Québec et sur la côte Est, suivie de la Colombie-Britannique et des Prairies. La situation est plus mitigée en Ontario, avec certaines des plus fortes augmentations, mais aussi certaines des plus fortes baisses.
L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé était en hausse de 0,4 % d’une année à l’autre en août. Il s’agit de la première hausse d’une année à l’autre depuis septembre 2022. Même si les prix semblent se stabiliser près des niveaux actuels, les comparaisons d’une année à l’autre continueront probablement d’augmenter au cours des prochains mois en raison de la baisse continue des prix au deuxième semestre de 2022.
En somme
Comme la Banque du Canada prend du recul et que l’offre va augmenter graduellement, l’activité immobilière va probablement accélérer dans les prochains mois. Les prix des maisons montreront une augmentation annuelle du fait qu’ils étaient en baisse à l’automne et à l’hiver l’année passée. Nous ne souhaitons pas une poussée subite de l’activité, car la banque centrale pourrait alors remettre en cause sa pause dans la hausse des taux d’intérêt.
L’abordabilité du logement reste un problème majeur pour les acheteurs, mais les données récentes pour le deuxième trimestre révèlent malgré tout une légère hausse des achats d’une première maison.
La pénurie de logements et le coût élevé de la location et de l’achat qui en résulte sont des enjeux pour tous les ordres de gouvernement. Jeudi, le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à éliminer la TPS sur la construction de nouveaux immeubles locatifs, dans le cadre d’une série de mesures promises face au problème de l’abordabilité. Les Canadiens ont déjà vu de telles mesures fédérales, mais la pénurie de logements ne fera que s’aggraver tant que les municipalités n’auront pas réglé les problèmes des obstacles à la densification, des longs délais de la construction et des coûts des projets immobiliers.