Publié par Sherry Cooper
Les ventes de maisons existantes au Canada ont baissé légèrement en décembre.
Le marché immobilier canadien boucle 2024 sur une note faible
Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont faibli en décembre, perdant 5,8 % par rapport à novembre. Il reste qu’elles étaient quand même supérieures de 13 % à leur niveau de mai, juste avant que la Banque du Canada commence à réduire les taux d’intérêt.
Le quatrième trimestre de 2024 a connu une hausse des ventes de 10 % par rapport au troisième trimestre et a figuré parmi les trimestres où les ventes ont été les plus fortes au cours des 20 dernières années, si l’on ne tient pas compte de la pandémie.
« Le nombre de propriétés vendues au Canada a diminué en décembre par rapport à octobre et à novembre, qui avaient été plus vigoureux, mais il s’agissait probablement davantage d’une question d’offre que de demande, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Nous continuons de prévoir une importante manifestation de la demande refoulée au printemps 2025, le niveau des taux d’intérêt le plus bas attendu coïncidant avec la mise en vente d’un grand nombre de propriétés par les vendeurs une fois que la neige aura fondu. »
Les nouvelles inscriptions ont diminué de 1,7 % d’un mois à l’autre en décembre, ce qui fait trois baisses mensuelles consécutives après une augmentation de l’offre en septembre dernier.
« Bien que l’activité sur le marché de l’habitation puisse prendre une pause au cours de l’hiver et qu’il y ait moins de propriétés à vendre, le rebond du marché à l’automne donne un bon aperçu de ce qui pourrait se produire au printemps, a déclaré James Mabey, président de l’ACI. En immobilier, le printemps arrive toujours plus tôt que ne le prévoient les vendeurs et les acheteurs. Les acheteurs devraient commencer à se manifester en grand nombre d’ici quelques mois. »
Les ventes ayant diminué davantage que les nouvelles inscriptions d’un mois à l’autre en décembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 56,9 %, contre 59,3 % en novembre, son plus haut niveau depuis 17 mois. La moyenne à long terme de ce ratio est de 55 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin de 2024, 128 000 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 7,8 % par rapport à l’année précédente, mais qui demeure un résultat inférieur à la moyenne à long terme, qui est d’environ 150 000 inscriptions.
On comptait 3,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de 2024, soit davantage qu’au creux de 15 mois qui s’établissait à 3,6 mois à la fin de novembre, mais encore nettement moins que la moyenne à long terme de 5 mois. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,5 mois. Cela signifie que l’équilibre actuel de l’offre et de la demande à l’échelle nationale tend toujours vers un marché favorable aux vendeurs.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a augmenté de 0,3 % de novembre à décembre 2024, soit la deuxième hausse mensuelle consécutive.
L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) était à peine inférieur de 0,2 % à celui de décembre 2023, soit la plus faible baisse depuis que les prix ont baissé d’une année à l’autre en avril dernier.
Le prix moyen non désaisonnalisé des propriétés à l’échelle nationale était de 676 640 $ en décembre 2024, en hausse de 2,5 % par rapport à décembre 2023.
En somme
Les réductions de taux d’intérêt décisives de la Banque du Canada et les changements à la réglementation rendant le logement plus abordable ont stimulé le marché canadien. Le nouvel élan ne culminera probablement qu’au printemps, haute saison sur le marché, mais l’activité a déjà commencé à accélérer au quatrième trimestre de 2024.
Aujourd’hui, nous avons pris connaissance d’une baisse bienvenue de l’inflation américaine en décembre. Cette accalmie de l’inflation donnera une marge de manœuvre à la Réserve fédérale américaine, face à l’incertitude quant aux effets de tarifs douaniers. À l’approche de l’investiture de Donald Trump, la période est particulièrement incertaine. Si le président Trump impose d’emblée des tarifs douaniers au Canada, l’économie canadienne ralentirait considérablement, et l’inflation augmenterait. La Banque du Canada pourrait alors atténuer l’assouplissement de la politique monétaire, voire la resserrer si l’inflation augmente trop.
Les taux d’intérêt du marché ont nettement grimpé ces dernières semaines, entraînant une hausse du taux d’intérêt des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans. Aux États-Unis, les rendements sur 10 ans sont à 4,67 %, en forte hausse depuis début décembre. Les rendements canadiens sur 10 ans ont augmenté aussi, mais à 3,44 %, ils sont plus de 120 points de base sous les rendements américains, ce qui est bien au-delà des normes historiques.
La banque centrale tient sa prochaine réunion le 29 janvier, et réduira sans doute le taux directeur de 25 pb, à 3,0 %. L’incertitude politique qui touche aussi le Canada complique la situation. Le Parlement est prorogé jusqu’en mars, tandis que les libéraux choisissent un nouveau chef. L’élection qui suivra ajoute encore de la volatilité et de l’incertitude. Nous continuons de croire que le taux directeur baissera jusqu’à 2,5 % au milieu de l’année, et que les ventes seront fortes au printemps.