Publié par Sherry Cooper
Les ventes de logements au Canada ont continué d’augmenter en janvier alors que les marchés se resserraient.
Les ventes de logements au Canada étaient encore en hausse et les prix ont légèrement baissé en janvier
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a annoncé aujourd’hui que les ventes de logements des deux derniers mois montrent des signes d’une reprise. Les ventes nationales étaient en hausse de 3,7 % entre décembre 2023 et janvier 2024 après la hausse de 7,9 % enregistrée en décembre. Le graphique ci-dessous indique que malgré les deux mois d’augmentation, les ventes restent à 9 % sous la moyenne décennale. « Les ventes sont en hausse, les conditions du marché se sont considérablement resserrées, et des indices laissent entrevoir une concurrence renouvelée entre les acheteurs, affirme l’économiste principal de l’ACI, Shaun Cathcart. Cependant, dans les secteurs où les ventes ont le plus augmenté au cours des deux derniers mois, les prix suivent toujours une tendance à la baisse. Dans l’ensemble, les tendances suggèrent un marché qui commence à se redresser, mais qui doit encore surmonter les faiblesses des deux dernières années. »
Les hausses nationales ont encore une fois été menées par des gains enregistrés dans la région du Grand Toronto, ainsi qu’à Hamilton-Burlington, à Montréal, dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser, à Calgary et dans la plupart des secteurs du Grand Golden Horseshoe et des régions de villégiature de l’Ontario.
Le nombre réel (non désaisonnalisé) de transactions a augmenté de 22 % par rapport à janvier 2023. Il s’agit de la plus importante hausse d’une année à l’autre depuis mai 2021. Bien que la hausse de l’activité semble décisive, le niveau des transactions de janvier 2023 était à son plus bas niveau en presque 20 ans.
Il y a une demande refoulée de logements, et les récents acheteurs ont été incités à agir par la baisse des prix et la crainte qu’ils pourraient augmenter fortement quand la Banque du Canada commencera à réduire les taux d’intérêt.
Nouvelles inscriptions
En janvier, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 1,5 % d’un mois à l’autre, mais elles demeurent toujours près du niveau le plus bas depuis juin.
« Le marché a montré quelques signes précurseurs de reprise au cours des deux derniers mois, ce qui n’est probablement pas une surprise étant donné l’ampleur de la demande refoulée », a déclaré Larry Cerqua, président de l’ACI.
Les ventes ayant augmenté davantage que les nouvelles inscriptions en janvier, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré davantage, à 58,8 % comparativement à moins de 50 % il y a trois mois. Notons que la moyenne à long terme est de 55 %. On parle normalement d’un marché du logement équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %; les résultats au-dessus ou en dessous de cette plage indiquent qu’il s’agit d’un marché favorable soit au propriétaire-vendeur, soit à l’acheteur.
On comptait 3,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2024, soit une baisse par rapport à 3,8 mois à la fin de décembre et 4,1 mois à la fin de novembre. La moyenne à long terme de cette mesure est de cinq mois.
Prix des maisons
En janvier 2024, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a enregistré une baisse de 1,2 % d’un mois à l’autre; il s’agit d’une accélération de la baisse de 1,1 % enregistrée en décembre.
Dernièrement, les baisses de prix ont surtout touché les marchés de l’Ontario, en particulier la région élargie du Golden Horseshoe et, dans une moindre mesure, la Colombie-Britannique. Ailleurs au Canada, les prix se maintiennent en général ou, dans certains cas (Alberta et Terre-Neuve-et-Labrador), continuent de grimper.
L’IPP MLS® global et composé a augmenté de 0,4 % d’une année à l’autre en janvier 2024; il demeure relativement stable par rapport aux résultats des six derniers mois.
En somme
Les ventes de décembre et janvier sont habituellement à environ la moitié du niveau de la haute saison du printemps. Ce sera peut-être d’autant plus le cas cette année, puisque les taux d’intérêt commenceront probablement à baisser d’ici le milieu de l’année. Une forte reprise du marché se dessine. Les marchés ont touché le fond, la confiance des acheteurs s’améliore, et les taux hypothécaires fixes ont commencé à baisser.
Les marchés immobiliers de Toronto, Vancouver et Montréal sont de nouveau plutôt équilibrés, et nous verrons sans doute une hausse des nouvelles inscriptions à l’arrivée du printemps.
Par ailleurs, selon les données publiées hier, l’inflation aux États-Unis reste plus élevée que prévu. Les réductions des taux d’intérêt pourraient en être retardées. L’économie américaine affiche une belle vigueur, et le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans a augmenté de plus de 50 points de base cette année.
Le ministre du Logement du Canada, Sean Fraser, s’attend à ce que la chute des taux d’intérêt qui surviendra cette année encourage les constructeurs à augmenter leur activité, ce qui aidera à pallier la pénurie de logements au pays. Hier, en conférence de presse, le ministre a rapporté que si les taux d’intérêt baissent au cours de l’année, bon nombre de promoteurs immobiliers se disent prêts à lancer des projets qui sont aujourd’hui incertains.
Interrogé sur le risque que les réductions de taux de la Banque du Canada libèrent la demande refoulée et mènent à une hausse des prix, le ministre a fait valoir que la réduction des coûts d’emprunt devrait aussi mener à une augmentation de l’offre. Il a maintenu que quoi qu’il arrive avec les taux, la politique du gouvernement restera la même. « Nous devons tout faire, aussi rapidement que possible, pour construire autant de logements que possible, a-t-il dit. C’est le cas aujourd’hui et ce le sera encore dans six mois, peu importe ce qui arrive avec les taux d’intérêt. »
Lors d’une conférence de presse la semaine passée, le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a affirmé que si les promoteurs immobiliers retardent des projets en raison de taux plus élevés, l’abaissement des taux aura un plus grand effet sur la demande.
« Les données indiquent très clairement que les effets des taux d’intérêt sur la demande sont beaucoup plus grands que sur l’offre », a-t-il soutenu.