Publié par Sherry Cooper
Les ventes de logements au Canada augmentent légèrement en octobre, alors que les prix continuent de baisser.
La correction se poursuit en octobre sur le marché du logement
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont augmenté de 1,3 % d’un mois à l’autre en octobre. Il reste que l’activité du mois est non moins de 36 % sous le niveau d’octobre 2021. La correction se poursuit sur le marché du logement, à la suite de fortes hausses de taux de la Banque du Canada. La vitesse de la correction s’est toutefois atténuée.
« Les données d’octobre semblent confirmer que le ralentissement du marché de l’habitation canadien tire à sa fin, a déclaré l’économiste principal de l’ACI, Shaun Cathcart. Les ventes ont en fait augmenté de septembre à octobre, et pour le quatrième mois consécutif, la baisse des prix enregistrée d’un mois à l’autre est de moins en moins prononcée. »
Le graphique ci-dessous indique que l’augmentation des ventes résidentielles a été bien faible en octobre, mais aussi qu’il n’y a pas d’effondrement du marché.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 2,2 % d’un mois à l’autre en octobre; les gains enregistrés dans la région du Grand Toronto et dans le Lower Mainland ont compensé les baisses à Montréal et à Halifax-Dartmouth.
Comme la hausse des ventes est légèrement inférieure à la hausse des nouvelles inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé pour s’établir à 51,6 % en octobre, comparativement à 52 % en septembre. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 55,1 %.
On comptait 3,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’octobre 2022, une légère hausse par rapport aux 3,7 mois de la fin septembre. Si ce nombre reste inférieur à la moyenne à long terme, qui se situe autour de 5 mois, il demeure nettement supérieur au creux record de 1,7 mois du début de 2022.
Prix des maisons
En octobre 2022, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a baissé de 1,2 % d’un mois à l’autre, soit la plus petite baisse enregistrée depuis juin.
La moyenne nationale du prix des transactions a chuté de 9,9 % d’une année à l’autre en octobre, tandis que l’IPP MLS baissait de 0,8 % d’une année à l’autre, la tendance à la baisse se poursuivant d’un mois à l’autre. Voilà maintenant huit mois que l’IPP baisse, soit de 10 % depuis le sommet de février. Comme l’ensemble des taux hypothécaires passent le cap des 5 % à la suite du resserrement de la Banque du Canada, la baisse des prix continuera probablement l’année prochaine.
En Ontario par exemple, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions n’est plus qu’à peine supérieur à 40 %. Dans certains marchés à l’extérieur du Grand Toronto, les prix de référence sont déjà aisément de 15 à 20 % sous leurs sommets du début de l’année. La situation est semblable en Colombie-Britannique : il y a une correction à Vancouver, mais elle est bien plus rapide dans les marchés de 1 à 2 heures au-delà du centre. Il n’y a là rien d’étonnant vu à quel point ces marchés exurbains s’étaient enflammés pendant la pandémie. Le Canada atlantique se maintient relativement bien, grâce à un afflux de population. L’Alberta (comme les Prairies en général) est encore très solide.
Le tableau ci-dessous montre la baisse du prix moyen des habitations au Canada et dans certaines villes, depuis les sommets de mars avant que la Banque du Canada commence à hausser les taux d’intérêt. Le deuxième tableau est plus détaillé. Les plus fortes baisses de prix ont été constatées dans le Grand Toronto et le Grand Vancouver, où les hausses de prix étaient spectaculaires pendant le confinement lié à la COVID.
En somme
La Banque du Canada a ralenti le rythme du resserrement, s’en tenant à 50 points de base lors de sa réunion de la fin octobre. Depuis lors, l’inflation a un peu ralenti aux États-Unis, entraînant une baisse notable du rendement des obligations à long terme. Demain, le Canada publiera un nouveau rapport sur l’inflation. Tout le monde surveille l’inflation de base (excluant les aliments et l’énergie), espérant que les données confirmeront aussi un ralentissement.
La Banque du Canada ne fera sa prochaine annonce sur le taux directeur que le 7 décembre, quand les observateurs attendent une nouvelle hausse. À la lumière du rapport de demain sur l’inflation, on saura mieux si une hausse de 25 points de base est possible.