Les taux d’intérêt et les prix des produits de base grimpent en même temps que l’optimisme en vue de la relance de l’économie.
Flambée du rendement des obligations canadiennes à 5 ans
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Fait sans précédent, les rendements des obligations grimpent partout dans le monde. À l’échelle mondiale, les rendements obligataires sont maintenant à des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis la propagation mondiale du coronavirus. En même temps, les prix des produits de base s’emballent, y compris dans les secteurs de l’énergie, des métaux et minéraux, des produits agricoles et du bois d’œuvre. Le programme de stimulation économique de 1900 milliards de dollars du gouvernement Biden a engendré la crainte qu’un retour trop rapide au plein emploi aux États-Unis pourrait créer de l’inflation.
Les banques centrales ont tenté d’apaiser les marchés. L’économiste en chef de la Banque centrale européenne, Philip Lane, affirme que son institution est prête à acheter des obligations de façon flexible. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a affirmé que la récente montée des rendements est un témoignage de confiance dans les perspectives économiques. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, nous a dit cette semaine qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour rétablir l’économie du Canada. La Banque du Canada continuera d’offrir son soutien jusqu’au bout. De nombreux économistes de Bay Street y voient la confirmation de l’engagement de la Banque du Canada à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher effective de 25 points de base jusqu’en 2023.
Tout ceci a eu des répercussions au Canada. Mardi, j’ai fait remarquer que le rendement des obligations gouvernementales sur cinq ans avait grimpé de 27 points, jusqu’à 0,69 %, depuis le début du mois (voir le premier graphique ci-dessous). Aujourd’hui, l’augmentation est devenue exponentielle, atteignant 1,00 % (voir le deuxième graphique). |
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Il faut retenir que l’économie du Canada dispose d’amples capacités excédentaires. Le chômage a augmenté ces derniers mois, et le confinement continuera au moins encore quelques semaines dans le Grand Toronto. Par ailleurs, le Canada a pris un retard considérable sur d’autres pays en matière de vaccination. Cependant, il reste qu’il y a une forte demande refoulée au Canada. Les ventes de maisons ont fracassé des records, et les ventes d’autos ainsi que tout ce qui concerne l’habitation – comme les revenus de Home Depot – ont connu une hausse spectaculaire.
Les taux d’épargne sont élevés, et les grandes banques ont fait état d’une forte augmentation des dépôts où les consommateurs accumulent leurs économies. On peut rappeler que l’effervescence des années 1920 était par-dessus tout une réponse à la pandémie de 1918.
L’indice des prix des matières premières CRB (voir ci-dessous) s’est envolé, grâce à des gains dans tous les secteurs, sauf l’or et le jus d’orange. Par conséquent, les coûts de construction de maisons augmentent aussi, alors que les ventes restent bien supérieures aux nouvelles |
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En somme
C’est le moment de profiter des taux hypothécaires actuels. Pour ceux qui sont en voie d’acheter, il est judicieux d’obtenir une préapprobation. Des hausses des taux entraîneront sans doute davantage d’activité sur le marché. Ceux qui hésitaient d’acheter pourraient se décider, ce qui fera encore grimper les prix au cours du premier semestre.
La montée des taux d’intérêt serait certainement plafonnée ou inversée s’il arrive une troisième vague de cas de COVID, avec de nouveaux variants, avant que la vaccination soit complétée au Canada. Cependant, il y a tant de mesures monétaires et budgétaires de stimulation sur les marchés mondiaux, et les prix pétroliers devraient si bien continuer de remonter qu’une hausse des taux d’intérêt ne peut pas être très lointaine. Signe avant-coureur, le dollar canadien s’approche de son niveau le plus élevé en trois ans. |
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