Publié par Sherry Cooper
Les pressions inflationnistes s’atténuent en décembre au Canada.
Bonnes nouvelles au sujet de l’inflation en décembre
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 6,3 % d’une année à l’autre en décembre, au lieu des 6,8 % de novembre. La baisse de l’inflation est largement attribuable à la chute des prix de l’essence. Un ralentissement de la croissance du coût de remplacement par le propriétaire, des prix du mazout et des autres dépenses pour le logement en propriété ainsi que des prix de divers biens durables a également été observé. Ce ralentissement de la croissance des prix a été contrebalancé par les hausses associées au coût de l’intérêt hypothécaire, aux prix des vêtements et chaussures, ainsi qu’aux prix des articles et accessoires de soins personnels.
Sans les aliments et l’énergie, les prix ont progressé de 5,3 % d’une année à l’autre en décembre, contre 5,4 % en novembre.
Le ralentissement mondial et la montée des cas de COVID en Chine ont contribué au déclin des prix du pétrole brut, qui s’est répercuté dans le prix de l’essence et du mazout.
L’atténuation des pressions exercées sur la chaîne d’approvisionnement, la diminution des coûts d’expédition et un affaiblissement de la demande ont contribué au ralentissement de l’inflation des prix des électroménagers et des meubles.
Pour un troisième mois consécutif, la croissance des prix annuelle a ralenti pour les véhicules automobiles (+7,2 %), ce qui pourrait s’expliquer par la baisse de la demande pour les véhicules d’occasion.
D’une année à l’autre, le coût de remplacement par le propriétaire (+4,7 %) et les autres dépenses pour le logement en propriété (+2,5 %) ont continué de ralentir au moment où le marché du logement a continué de ralentir, ce qui a exercé une pression à la baisse sur l’IPC.
L’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a continué d’exercer une pression à la hausse sur l’IPC dans le contexte de l’augmentation constante des taux d’intérêt, progressant de 18,0 % par rapport à un an plus tôt en décembre, après avoir augmenté de 14,5 % en novembre.
L’inflation des prix des aliments est restée élevée le mois dernier, à 11 %, contre 11,4 % en novembre. Elle est restée autour de 11 % au cours des cinq derniers mois.
Les indicateurs de l’IPC de base ont baissé (voir le graphique ci-dessous), mais à peine. Deux importantes mesures annuelles surveillées de près par la banque centrale – les taux dits tronqué et médian – ont diminué légèrement, soit à en moyenne 5,15 % au lieu de la mesure révisée de 5,25 % d’un mois plus tôt. Les économistes prévoyaient 5,05 %.
Un des éléments qui inquiètent la Banque du Canada est l’attente d’inflation qui incite les travailleurs à demander des hausses salariales et les entreprises à refiler des coûts majorés au consommateur. Les plus récentes enquêtes de la Banque indiquent que les attentes d’inflation des consommateurs et des entreprises restent élevées.
Selon l’enquête de la Banque auprès des consommateurs : « Les consommateurs restent néanmoins préoccupés par l’inflation, et certains doutent de l’efficacité du resserrement de la politique monétaire. Plus des trois quarts des répondants comprennent que la Banque augmente son taux directeur pour faire baisser l’inflation. Cela dit, environ deux cinquièmes d’entre eux pensent que les hausses de taux atteindront cet objectif, une proportion qui reste faible. » Les consommateurs semblent croire que l’inflation sera d’un peu plus de 5 % dans deux ans, soit bien au-delà de la cible de 2 %.
En somme
Le resserrement radical de la politique monétaire des neuf derniers mois a ralenti l’inflation globale. Cependant, le déclin de décembre est surtout dû à l’effet des saisons et à une forte baisse des prix de l’essence. L’inflation de base n’a que très peu baissé. Les pressions sous-jacentes sur les prix restent tenaces. La Banque du Canada augmentera sans doute encore les taux d’intérêt de 25 points de base lors de sa réunion de la semaine prochaine. Par la suite, elle pourrait marquer une pause, du moins temporairement, tout dépendant des prochaines données.
Je ne m’étonnerais pas si elle resserrait de nouveau sa politique plus tard dans l’année. Je ne prévois pas de réduction des taux en 2023.