Publié par Sherry Cooper
Les données sur l’emploi plus faibles que prévu font que la Banque du Canada pourrait encore réduire les taux d’intérêt.
Les données sur l’emploi plus faibles que prévu font que la Banque du Canada pourrait encore réduire les taux d’intérêt
Les données sur l’emploi au Canada que Statistique Canada a publiées aujourd’hui révèlent un net ralentissement. Historiquement, ce serait un signe avant-coureur d’une récession. Dans le présent cycle, l’immigration a alimenté la croissance de la population active et des dépenses de consommation, ce qui repousse tout important ralentissement économique. Quoi qu’il en soit, la Banque du Canada continuera de réduire les taux d’intérêt, d’au moins 175 points de base d’ici la fin de l’année prochaine. Qu’elle le fasse ou non dès sa prochaine réunion, le 24 juillet, dépendra des données sur l’inflation en juin. Celles-ci seront publiées le 16 juillet.
Le Canada a perdu 1400 emplois le mois dernier, après en avoir gagné 26 700 en mai. Les économistes s’attendaient à de meilleurs résultats. L’emploi a augmenté en moyenne d’environ 30 000 par mois dans la dernière année. Cependant, comme la population active progressait de plus de 50 000 par mois, le taux de chômage a grimpé. Le nombre d’emploi à temps plein a quelque peu baissé, tandis que le travail à temps partiel était plutôt en hausse. Les pertes d’emploi en juin ont été constatées surtout dans les transports et l’entreposage, l’information, les loisirs et le commerce de gros et de détail.
Sur le plan régional, l’emploi a diminué au Québec mais augmenté au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador.
La croissance de la population ne ralentira sans doute pas à court terme, de sorte qu’à moins de gains de 45 000 emplois, le taux de chômage grimpera. Il a atteint 6,4 %, deux dixièmes de point de plus qu’un mois plus tôt et 1,6 point de pourcentage de plus que son plus bas niveau du présent cycle, en juillet 2022. Il est aussi à son plus haut niveau depuis 2017 (en excluant la période de pandémie). La hausse du taux de chômage conforte la thèse de la Banque du Canada que les taux d’intérêt majorés ont nui au marché du travail. Elle renforce aussi l’argument en faveur de nouvelles réduction de taux d’intérêt pour soutenir l’économie.
Le total des heures travaillées a diminué de 0,4 % en juin. Par rapport à un an plus tôt, le total des heures travaillées était en hausse de 1,1 %.
En juin, le salaire horaire moyen des employés a progressé de 5,4 % par rapport à un an plus tôt, après avoir augmenté de 5,1 % en mai (données non désaisonnalisées). Voilà qui ne fera pas l’affaire du Conseil de direction de la banque centrale – qui sait toutefois que l’inflation salariale est un indicateur économique tardif et que la hausse rapide du chômage finira par atténuer l’inflation salariale.
Les dernières données ont été publiées en même temps que celles des États-Unis révélant que l’embauche a ralenti en juin et révisant à la baisse les données des mois précédents. Le tout augmente les chances que la Réserve fédérale commencera à réduire les taux d’intérêt dans les prochains mois. Les fluctuations du dollar canadien sont souvent provoquées par l’écart entre les
En somme
Les opérateurs en swaps à un jour misent davantage sur l’hypothèse que la Banque du Canada réduira les coûts des emprunts de nouveau en juillet, établissant la probabilité à environ deux tiers au lieu d’environ 55 % comme avant les nouvelles données.
Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem affirmait la semaine passée qu’il n’est pas étonnant de voir les hausses des salaires ralentir plus lentement que l’inflation, parce que les salaires ont tendance à évoluer avec un retard sur la croissance de l’emploi. Il soutenait également que le taux de chômage pourrait encore augmenter, mais qu’une forte augmentation n’est pas nécessaire pour ramener l’inflation à la cible de 2 %.