Publié par Sherry Cooper
Les données positives sur l’emploi en septembre éprouveront la patience de la Banque du Canada.
Les nouvelles données positives sur l’emploi éprouvent la patience de la Banque du Canada
Le Canada a gagné non moins de 63 800 emplois en septembre, trois fois plus que n’en prévoyait le marché. Les données sous-jacentes mettent la forte croissance de l’emploi en perspective. La plupart des gains se situent dans l’emploi à temps partiel; le nombre total d’heures travaillées a baissé de 0,2 %. Par ailleurs, le taux de chômage est resté stable pour un troisième mois consécutif, à 5,5 %, en raison de l’augmentation de la population active.
La population du pays a progressé de 2,9 % dans l’année se terminant le 1er juillet. C’est un des plus forts taux de croissance au monde, qui porte la population à 40,1 millions. La hausse est surtout attribuable à la plus forte augmentation de résidents temporaires constatée depuis 1971. Bon nombre de ces travailleurs temporaires, étudiants étrangers et immigrants choisiront de rester au Canada, accroissant la pression sur les marchés du logement. Le nombre de résidents non permanents au Canada – y compris les titulaires de permis de travail ou d’étude et les réfugiés – est maintenant de 2,2 millions, soit plus de 5 % du total.
Fait encore plus notable pour la Banque du Canada, les salaires continuent d’être soumis à des pressions haussières. Le mois passé, les gains horaires moyens étaient en hausse de 5,0 % par rapport à un an plus tôt. Les travailleurs réclament de meilleurs salaires dans de nombreux secteurs, les augmentations ne compensant pas l’inflation jusqu’à présent. De grands syndicats, par exemple dans les secteurs de l’automobile et des soins de santé, font grève aux États-Unis. L’entente favorable conclue à l’issue de la grève des scénaristes laisse entrevoir davantage de revendications sur le marché du travail.
Les responsables des politiques surveillent les données économiques pour déterminer si les taux d’intérêt actuels sont suffisamment élevés pour ramener l’inflation à 2 %. Ils s’inquiètent en particulier du risque que l’importance des gains salariaux perpétue la spirale salaire-prix.
En somme
La Banque du Canada continuera de privilégier un resserrement lors de sa prochaine réunion, le 25 octobre. Le rapport d’aujourd’hui sur l’emploi ne va probablement pas susciter une nouvelle hausse de taux, mais fera que la banque centrale reste aux aguets.
La hausse récente des taux d’intérêt du marché, surtout à plus long terme, reflète la vigueur de l’économie américaine et la nervosité persistante au sujet de l’inflation et de la situation chaotique au Congrès américain. Le rapport d’aujourd’hui sur l’emploi aux États-Unis était très fort.
Les données américaines de l’emploi concordent avec une accélération sensible de la croissance du PIB américain au troisième trimestre. Les rendements des obligations américaines sont dans la zone supérieure de leur plage de la dernière année, et les obligations du gouvernement canadien suivent habituellement les tendances américaines. Le observateurs s’attendent largement à ce que la Fed augmente les taux au moins une ou deux fois de plus.