Publié par Sherry Cooper
Les données de mai sur l’emploi au Canada restent faibles.
Statistique Canada vient de publier l’édition de mai 2021 de l’Enquête sur la population active, révélant une nouvelle contraction de l’emploi, quoique moins prononcée qu’en avril. En mai, alors que davantage de régions étaient soumises à des mesures de confinement, l’emploi a baissé de 68 000 (‑0,4 %), mais presque entièrement dans le travail à temps partiel.
Le nombre de travailleurs autonomes était pratiquement inchangé en mai, mais il est demeuré 5,0 % (‑144 000) en deçà de son niveau observé avant la pandémie.
Parmi les personnes ayant travaillé à temps partiel en mai, près du quart (22,7 %) voulaient un emploi à temps plein, en hausse par rapport à 18,5 % en février 2020 (données non désaisonnalisées).
Le nombre de Canadiens qui ont travaillé à domicile s’est maintenu à 5,1 millions. Voilà qui est semblable au nombre de télétravailleurs au printemps l’an dernier.
Après avoir reculé en avril, le total des heures travaillées a peu varié en mai.
L’emploi dans le secteur des biens a diminué pour la première fois depuis avril 2020, et des baisses ont été observées dans les secteurs de la fabrication et de la construction. L’Ontario et la Nouvelle-Écosse sont les seules provinces à avoir enregistré une baisse de l’emploi total.
L’emploi a augmenté en Saskatchewan, tandis qu’il a peu varié dans les autres provinces.
Le chômage varie peu
Le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 8,2 % en mai, le nombre de personnes à la recherche d’un emploi ou ayant été mises à pied temporairement s’étant maintenu. Le taux de chômage est demeuré inférieur au récent pic de 9,4 % enregistré en janvier 2021, et il était considérablement inférieur au sommet de 13,7 % atteint en mai 2020.
Le taux de chômage des Canadiens âgés de 15 à 69 ans appartenant à une minorité visible a augmenté de 1,5 point de pourcentage pour atteindre 11,4 % en mai (données non désaisonnalisées).
Le chômage de longue durée – le nombre de personnes au chômage depuis 27 semaines ou plus – est demeuré relativement stable en mai, s’établissant à 478 000.
Le travail à temps plein a peu varié en mai, après avoir diminué de 129 000 (-0,8 %) en avril. Avant le mois d’avril, le travail à temps plein avait affiché une tendance à la hausse constante à la suite du creux enregistré en avril 2020. En mai 2021, le nombre de travailleurs à temps plein était en baisse de 1,9 % (-303 000) par rapport à son niveau d’avant la pandémie.
Les employés du secteur privé travaillant dans la vente et les services sont les plus touchés par les restrictions
Le nombre d’employés du secteur privé a diminué de 60 000 en mai (-0,5 %), et cette baisse s’est ajoutée au recul observé en avril (-204 000; -1,7 %). Cela a fait suite aux hausses de l’emploi totalisant 427 000 en février et en mars 2021 et démontre la mesure dans laquelle l’emploi dans ce groupe de travailleurs a été touché par l’assouplissement et le resserrement des mesures de santé publique instaurées pour contrôler la pandémie de COVID-19.
Par rapport à février 2020, le nombre d’employés du secteur privé a reculé de 564 000 (-4,6 %), et l’écart est principalement attribuable à la baisse du nombre de personnes travaillant dans les services d’hébergement et de restauration, en particulier dans la vente et les services (données non désaisonnalisées).
L’emploi dans la construction baisse en raison du resserrement des restrictions de santé publique en Ontario
L’emploi dans la construction a diminué de 16 000 (-1,1 %) en mai, surtout en raison des baisses survenues en Ontario, où des restrictions de santé publique touchant les activités de construction non essentielles ont été imposées le 17 avril. La baisse a ramené le nombre de travailleurs dans la construction à un niveau inférieur de 3,7 % (-55 000) à celui observé avant la COVID-19
En somme
Avec l’assouplissement des restrictions liées à la COVID à partir de ce mois-ci, nous prévoyons une nette reprise de la création d’emplois à partir du prochain rapport sur l’emploi. La perspective d’une telle reprise et d’une relance complète plus rapide que prévu a déjà incité la Banque du Canada à commencer à atténuer ses mesures de stimulation, réduisant ses achats d’obligations. Les marchés s’attendent à des hausses de taux de la part de la Banque à partir de l’an prochain.
L’économie du Canada reste à 571 100 emplois de moins qu’avant la pandémie. Le taux de chômage était inférieur à 6 % avant la pandémie.
Le rapport sur l’emploi au Canada a coïncidé avec la publication des données américaines, qui révèlent une augmentation de 559 000 le mois passé – moins que les 675 000 prévus, mais bien davantage que les données étonnamment faibles d’avril.