Le marché canadien de l’emploi a poursuivi sa relance en juillet alors que les restrictions sanitaires étaient assouplies, mais les gains restent inférieurs aux attentes. Les données indiquent que la reprise économique est intacte et que les entreprises parviennent à trouver des travailleurs à mesure que les restrictions liées à la pandémie sont levées. Cependant, l’augmentation plus faible que prévu laisse un doute sur le rythme des embauches. Les gains du mois passé se situent surtout dans l’emploi à temps plein dans le secteur privé, en particulier pour les jeunes et les femmes.
Selon l’Enquête sur la population active (EPA), l’emploi a progressé de 94 000 (+0,5 %) en juillet, après avoir augmenté de 231 000 (+1,2 %) en juin. Les deux mois ont compensé les 275 000 pertes d’emploi enregistrées pendant les confinements en avril et mai. Des 3 millions d’emplois perdus au début de la crise, 2,74 millions ont maintenant été récupérés. Le taux d’emploi s’est établi à 60,3 % en juillet, soit encore 1,5 point de pourcentage de moins qu’avant la pandémie.
Le taux de chômage a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 %, le même niveau que le creux d’après février 2020, vu plus tôt cette année.
La croissance de l’emploi observée en juillet est presque entièrement survenue en Ontario. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les femmes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans ont été à l’origine de la majeure partie des hausses enregistrées au cours du mois. Les femmes ont été plus durement touchées par la pandémie en raison de la fermeture des services de garde et des écoles, donc la remontée de l’emploi leur profitera probablement davantage.
Le nombre de personnes en emploi travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles a diminué de 116 000 (‑10,1 %) en juillet. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,3 %, et il restait en baisse de 2,7 % par rapport à son niveau prépandémique.
Le travail autonome a peu varié en juillet; il était en baisse de 7,1 % (‑205 000) par rapport à février 2020. Le nombre de travailleurs autonomes n’a pratiquement pas augmenté depuis le début de la pandémie.
Le nombre d’employés dans le secteur public a diminué de 31 000 (‑0,7 %) en juillet, ce qui représente la première baisse depuis avril 2020. Près de la moitié de la diminution mensuelle est survenue au Québec (‑15 000; ‑1,5 %), et elle était en partie attribuable à une baisse plus marquée que d’habitude du nombre de travailleurs dans les services d’enseignement durant l’été. Malgré ce recul, l’emploi dans le secteur public à l’échelle nationale était en hausse de 150 000 (+3,8 %) par rapport à février 2020.
Parmi les provinces, l’Ontario représentait la majorité des gains de juillet : l’emploi y a augmenté de 72 000. Le Manitoba (+7000), la Nouvelle-Écosse (+4000) et l’Île-du-Prince-Édouard (+1000) ont aussi vu l’emploi augmenté au cours du mois. Le Nouveau-Brunswick (‑3000), la Saskatchewan (+5000) et la Colombie-Britannique (‑3000) ont perdu des emplois en juillet.
Il reste que le total des heures travaillées a bien augmenté (+1,3 %), mais il était encore 2,7 % sous le niveau d’avant la pandémie.
Le rapport sur l’emploi au Canada a coïncidé avec la publication, vendredi, de données étonnamment positives aux États-Unis, où 943 000 emplois se sont ajoutés le mois dernier. |