Le communiqué d’aujourd’hui de Statistique Canada indique qu’au dernier trimestre de 2020, la croissance économique a atteint un taux étonnamment fort de 9,6 % (annualisé). En janvier, la poussée de la croissance a été encore plus intéressante, s’établissant à 0,5 % (taux non annualisé). Si ces chiffres se confirment, le Canada n’aura pas souffert de contraction pendant la deuxième vague de la pandémie et le confinement en découlant.
Les données de janvier sont intéressantes du fait que les ventes au détail ont chuté vu la fermeture des commerces non essentiels dans des régions clés du pays face à la flambée des cas de COVID. La vigueur économique est venue des ressources, du logement et des dépenses gouvernementales, et la météo clémente y a sans doute contribué.
À sa dernière réunion en janvier, la Banque du Canada estimait que la croissance serait de 4,8 % au quatrième trimestre (la moitié du taux réel de 9,6 %), et qu’il y aurait une contraction au premier trimestre de cette année. Les bons résultats du quatrième trimestre découlent d’une activité exceptionnelle dans le secteur du logement, d’investissement des entreprises dans les machines, des dépenses gouvernementales et d’une résurgence de l’accumulation des stocks. L’accumulation de stocks est souvent considérée comme un signe négatif, conséquence d’une faiblesse des dépenses de consommation. Cependant, il se peut que les entreprises se préparent à une forte reprise de la demande.
Les économistes de Bay Street révisent leurs prévisions de croissance à la hausse pour cette année, et la Banque du Canada fera sans doute de même à nouveau lors de sa réunion de mercredi prochain. De toute évidence, l’économie est plus résiliente que prévu. Cela changera-t-il l’évaluation que fait la Banque de la nécessité de poursuivre la stimulation monétaire? Probablement pas. Il est toutefois probable qu’elle reconsidérera son opinion que la prochaine hausse des taux ne surviendra pas avant 2023, comme elle l’a affirmé plusieurs fois. |