Publié par Sherry Cooper
Le rapport de mai sur l’emploi indique un fléchissement deux jours après la hausse de taux d’intérêt de la Banque du Canada.
La baisse des données sur l’emploi en mai marque la fin de la plus longue série de hausses depuis 2017
Ironiquement, l’Enquête sur la population active révèle un léger ralentissement en mai, deux jours après que la Banque du Canada a surpris les marchés en haussant les taux d’intérêt. L’emploi a peu varié en mai; il a baissé de 17 300, entièrement parmi les jeunes de 15 à 24 ans. Tous les autres groupes d’âge ont continué de connaître des gains rapides. Le total des heures travaillées a diminué de 0,4 %, mais il était en hausse de 2,2 % par rapport à un an plus tôt.
Les salaires étaient en augmentation de 5,1 % le mois dernier, soit un peu moins que les trois mois précédents.
Le taux d’emploi – le pourcentage de personnes âgées de 15 ans et plus occupant un emploi – a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 62,1 % en mai. Cette baisse reflète une forte croissance démographique au cours du mois (+83 000) et peu de variation en matière d’emploi.
Après cinq mois consécutifs à 5 % à peine, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage, à 5,2 % le mois dernier. Il s’agit de la première hausse mensuelle depuis août 2022. Selon l’estimation médiane d’un sondage Bloomberg, on attendait plutôt un gain de 21 300 emplois et un taux de chômage de 5,1 %.
Les données de mai ont mis fin à la plus longue série d’augmentations de l’emploi depuis 2017, quand un total de 423 900 emplois avaient été créés. Cependant, la baisse de l’emploi est considérée comme statistiquement négligeable, ne contrant pas même la moitié de la hausse enregistrée en avril. Malgré le recul, les salaires ont continué de grimper, progressant de plus de 5 % sur une base annuelle pour un quatrième mois de suite. Le marché du travail reste donc serré, et l’économie reste résiliente, nonobstant la hausse des coûts d’emprunt.
En somme
Après un début d’année extrêmement vigoureux, le marché de l’emploi au Canada est resté dynamique au deuxième trimestre. Une confluence de facteurs – y compris un marché du travail serré, une forte croissance économique, une inflation persistante et une relance sur le marché de l’habitation – a incité le gouverneur Tiff Macklem et son équipe à hausser le taux d’intérêt à un jour mercredi, le portant à 4,75 %. Une pause dans la hausse de taux avait été annoncée en janvier. Les décideurs ont perçu que « la demande excédentaire dans l’économie paraît plus persistante qu’anticipé ».
Il semble improbable que la Banque du Canada renoncerait à la pause dans la hausse des taux qui a commencé en janvier pour s’en tenir à une augmentation de seulement 25 points de base. Une seule baisse des chiffres sur l’emploi ne constitue pas une nouvelle tendance, d’autant que les marchés du travail restent exceptionnellement serrés. Avant la prochaine décision sur les taux d’intérêt, le 12 juillet, nous aurons un nouveau rapport sur l’emploi, le rapport de mai sur l’Indice des prix à la consommation (IPC) et l’enquête très attendue de la Banque sur les perspectives des entreprises. Nous prévoyons que la tendance à un affaiblissement des données se poursuivra, mais il faudrait sans doute d’autres ralentissements inattendus pour éviter une nouvelle hausse de taux en juillet.