Publié par Sherry Cooper
Le PIB du Canada a nettement faibli au T4 de 2022 – une autre raison pour que la Banque du Canada ne hausse pas les taux en mars.
Une mauvaise nouvelle qui rassure la Banque du Canada
Statistique Canada a publié ce matin les données du produit intérieur brut (PIB) réel au dernier trimestre de 2022, et elles traduisent un ralentissement marqué de l’activité économique. Voilà qui incitera assurément la banque centrale à faire preuve de retenue lors de sa prochaine décision, le 8 mars. La Banque du Canada avait estimé que le taux de croissance au T4 serait de 1,3 %. Au lieu, le taux du T4 est de 0,0 %, ce qui est le taux le plus faible depuis le deuxième trimestre de 2021.
L’accumulation des stocks de biens fabriqués et de biens durables a diminué au quatrième trimestre dans les secteurs du commerce de gros et de détail, faisant baisser de 29,8 milliards de dollars l’investissement dans les stocks. Par ailleurs, les taux d’intérêt majorés par la Banque du Canada ont nui à l’investissement en logement (-8,8 %, taux annualisé), et les investissements des entreprises dans les machines et le matériel étaient aussi affaiblis (-5,5 %). En revanche, les dépenses personnelles dans l’économie canadienne ont progressé de 2,0 % (contre -0,4 % au T3), à la faveur d’un marché du travail surchauffé. Les dépenses gouvernementales ont aussi augmenté. En même temps, la demande étrangère nette a soutenu le PIB, les exportations augmentant de 0,8 % alors que les importations régressaient de 12,0 %.
La faiblesse des résultats du T4 ont réduit la hausse du PIB sur l’ensemble de 2022 à 3,4 %, comparativement à 2,1 % aux États-Unis, 4,0 % au Royaume-Uni et 3,6 % dans la zone euro.
L’estimation préliminaire de la croissance du PIB en janvier est de +0,3 %, ce qui pourrait annoncer une relance pour le premier trimestre de cette année. Cependant, les estimations préliminaires sont toujours incertaines. Quoi qu’il en soit, la croissance du PIB sera sans doute bien plus modérée cette année, soit moins de 1 %.
En somme
Pour la Banque du Canada, la faiblesse des données économiques d’aujourd’hui sera une bonne nouvelle, car elle a promis une pause dans les hausses de taux d’intérêt en attendant de jauger l’effet de l’augmentation cumulative de la dernière année. Compte tenu du rapport d’aujourd’hui sur le PIB et des données de janvier montrant un ralentissement de l’inflation, on peut supposer qu’il n’y aura pas de hausse des taux d’intérêt le 8 mars.
Maintenant, la Banque voudra voir une baisse des pressions sur le marché du travail.