Publié par Sherry Cooper
Le PIB au T3 est plus faible que prévu, ouvrant la voie à des baisses de taux d’intérêt.
La table est mise pour des baisses de taux d’intérêt en 2024
L’économie canadienne a faibli bien davantage que prévu au troisième trimestre, affichant un recul de 1,1 % sur un an. Cependant, les chiffres du T2 ont été révisés à la hausse, passant d’une baisse de 0,2 % à une croissance de 1,4 %. Tels sont les aléas des données économiques. L’économie canadienne se contracte malgré l’impulsion fournie par une forte croissance démographique. Les dépenses de consommation des ménages ont stagné et le taux d’épargne a augmenté, confirmant que les hausses de taux décisives de la banque centrale produisent l’effet voulu, de calmer l’activité économique.
Statistique Canada a aussi publié des données préliminaires indiquant que le PIB a progressé de 0,2 % en octobre, grâce à la construction résidentielle et à une augmentation de l’extraction de pétrole et de gaz ainsi que du commerce de détail. En septembre, la progression de 0,1 % surpassait déjà les attentes.
La contraction économique est généralisée. Les dépenses des ménages n’ont pas été si faibles depuis 2009, hormis pendant les périodes de confinement pour la pandémie. De plus, l’investissement des entreprises a été particulièrement faible, en baisse de 14,4 % pour l’équipement et de 7,7 % pour la construction non résidentielle. Les exportations ont aussi baissé dans la même période, de 5,1 %. L’investissement dans la construction résidentielle a augmenté pour la première fois depuis le début de 2022, progressant de 8,3 % (taux annualisé).
Les données sur les emplois vacants, aussi publiés aujourd’hui, étaient de nouveau en baisse. Elles confirment que l’économie a faibli et que la demande excédentaire a été éliminée. Au prorata de la population, l’économie du Canada est en contraction pour un deuxième trimestre consécutif.
Demain, Statistique Canada publiera le rapport sur le marché du travail de novembre.
En somme
Les nouvelles d’aujourd’hui sont bonnes pour la Banque du Canada. Son gouverneur, Tiff Macklem, avait dit la semaine passée que les hausses de taux d’intérêt produisaient l’effet voulu, c’est-à-dire de ramener l’inflation vers sa cible de 2 %. Le Conseil de direction tient sa prochaine réunion le 6 décembre. Nous prévoyons un communiqué plus réservé, donnant à croire que le taux directeur a probablement plafonné. Les taux d’intérêt déterminés par le marché ont nettement chuté depuis le début d’octobre, entraînant une baisse sensible des taux hypothécaires fixes (voir le graphique ci-dessous).
Les opérateurs en swaps à un jour parient que la Banque du Canada assouplira la politique monétaire dès avril 2024. Je m’attends à ce que la Banque du Canada réduise graduellement les taux d’intérêt à partir du deuxième trimestre de l’année prochaine, rabotant le taux à un jour de 200 points de base pour l’amener à 3,0 % à la fin de l’année.