Publié par Sherry Cooper
Le marché du travail en plein essor malgré les hausses de taux d’intérêt.
Les données de janvier de l’Enquête sur la population active, publiées aujourd’hui, sont de nouveau beaucoup plus fortes que prévu et soulèvent de nouveau des doutes sur la durée de la pause marquée par la Banque du Canada. Elles ne donnent aucune indication que le marché du travail se calme à la suite de la hausse importante et rapide des taux d’intérêt.
L’emploi a bondi de 150 000, soit 10 fois plus que prévu, et ce, surtout sous forme d’emplois à temps plein. Le taux d’emploi est revenu aux niveaux d’avant la pandémie. Le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans suit une forte tendance à la hausse depuis l’été 2022, ce qui rend compte de la hausse de l’emploi observée dans la plupart des groupes démographiques au cours de cette période.
L’immigration est toujours un facteur vital dans les embauches. Selon les plus récentes estimations de la population, au troisième trimestre de 2022, la population du Canada a enregistré son taux de croissance le plus élevé en plus de 50 ans, et cette croissance a été essentiellement attribuable à la hausse du nombre de résidents non permanents. Dans l’Enquête sur la population active, les résidents non permanents représentent la majorité d’un groupe plus vaste qui comprend toutes les personnes qui ne sont pas nées au Canada et qui n’ont jamais été des immigrants reçus. Les résidents non permanents peuvent détenir divers types de permis de travail, d’études ou de séjour. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi parmi les personnes qui ne sont pas nées au Canada et qui n’ont jamais été des immigrants reçus était en hausse de 13,3 % (+79 000) en janvier, comparativement à une croissance de l’emploi total de 2,8 % (+536 000).
Le salaire horaire moyen a augmenté de 4,5 % sur 12 mois en janvier, en baisse par rapport à la hausse de 4,8 % enregistrée en décembre. Voilà qui est une bonne nouvelle pour les perspectives quant à l’inflation, qui reste toutefois bien au-delà de la cible de 2 %. La croissance du salaire sur 12 mois s’est établie à 5,0 % en juin 2022 et elle a atteint un sommet de 5,8 % en novembre (données non désaisonnalisées).
Le taux de chômage s’est maintenu à un niveau très bas, soit 5,0 % en janvier, ce qui est tout près du creux record de 4,9 % observé en juin et en juillet l’année passée.
La croissance de l’emploi a été particulièrement forte dans les secteurs du commerce de gros et de détail, des soins de santé, de l’éducation, des « autres services » et de la construction.
En somme
Le marché canadien du travail ne montre aucune indication d’un ralentissement. La Banque du Canada en est certainement du moins un peu inquiète. Aux États-Unis aussi, les données de janvier sur l’emploi étaient fortes. Le président de la Fed, Jay Powell, a assuré les marchés que les taux d’intérêt augmenteront sans doute encore.
Le présent rapport sur l’emploi est le dernier avant la prochaine réunion de la Banque du Canada, le 8 mars. Les données de janvier sur l’IPC seront publiées le 21 février, et elles seront le principal facteur déterminant la décision de la Banque. Si l’inflation continue de s’atténuer, comme on le prévoit, la pause des hausses de taux tiendra. Sinon…