Publié par Sherry Cooper
Le marché canadien du logement reste faible.
Les données de décembre sur le marché du logement marquent une fin 2022 en douce
Selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI), les ventes résidentielles de janvier étaient à leur plus bas niveau depuis 2009 pour ce mois et à 37,1 % de moins qu’un an plus tôt. Le marché canadien du logement est en baisse depuis 11 mois de suite, alors que la hausse inédite des taux d’intérêt éloignait les acheteurs. Le taux directeur est passé de 0,25 points de base à 4,5 %. La vente de maisons, qui a atteint un rythme effréné pendant la pandémie, connaît ainsi un grand revirement de situation.
La hausse rapide des taux d’intérêts destinée à combattre l’inflation a fait reculer de nombreux acheteurs. Les coûts d’emprunt majorés ont réduit l’abordabilité malgré la forte baisse des prix dans de nombreuses régions.
Les hausses enregistrées à Hamilton-Burlington et à Québec ont été plus que compensées par des baisses dans le Grand Vancouver, à Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, à Calgary, à Edmonton, et à Montréal.
Nouvelles inscriptions
Le mois dernier, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 3,3 % d’un mois à l’autre, les hausses les plus importantes étant enregistrées en Colombie-Britannique. Malgré cette légère hausse, les nouvelles inscriptions demeurent historiquement faibles à l’échelle nationale. Il s’agit du plus important creux enregistré sur cette mesure pour un mois de janvier depuis 2000.
Étant donné l’augmentation du nombre de nouvelles inscriptions et la baisse des ventes en janvier, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé pour s’établir à 50,7 %, ce qui est sensiblement où il se situait pendant tout le deuxième semestre de 2022. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 55,1 %.
On comptait 4,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin janvier 2023. Cette mesure se rapproche de celle enregistrée dans les mois précédant les premiers confinements dus à la COVID-19, qui étaient considérés comme particulièrement lents.
Prix des maisons
Les prix des maisons au Canada ont connu en 2022 la plus forte baisse jamais vue, l’augmentation rapide des taux d’intérêt entraînant un ajustement du marché qui n’est pas encore fini.
L’IPP MLS® global et composé se situe maintenant à 15 % en dessous du sommet enregistré en février 2022. De nombreuses régions de l’Ontario et certaines régions de la Colombie-Britannique ont connu une chute des prix plus élevée que la moyenne nationale, alors que les prix ont diminué dans une moindre mesure partout ailleurs. Malgré cette baisse presque généralisée, les marchés de Calgary, Regina, Saskatoon et St. John’s se démarquent avec des prix restant très près de leurs sommets.
Par ailleurs, certains marchés de la côte Est ont touché le fond et semblent être en voie de remonter.
Chute des mises en chantier
La SCHL rapporte que le taux annuel de mises en chantier a baissé de 13 % en janvier. L’organisme national de logement affirme que le taux désaisonnalisé de mises en chantier au premier mois de l’année était de 215 365 unités, contre 248 296 en décembre.
Voilà qui est inquiétant puisque la population canadienne devrait connaître une très forte croissance et que l’offre de propriétés locatives est très faible. La pénurie de logements ne fera qu’augmenter. Les loyers ont monté en flèche dans de nombreuses régions du pays pour les nouveaux résidents, mettant à mal les budgets des ménages.
Vu les taux d’intérêt élevés et la flambée des coûts de construction, de nombreux promoteurs immobiliers restent à l’écart.
Le tableau ci-dessous montre la baisse du prix des habitations au Canada selon l’IPP MLS et dans certaines villes, depuis les sommets de mars avant que la Banque du Canada commence à hausser les taux d’intérêt. Le deuxième tableau est plus détaillé. Les plus fortes baisses de prix ont été constatées dans le Grand Toronto et le Grand Vancouver, où les hausses de prix avaient été spectaculaires pendant le confinement lié à la COVID.
Malgré ces fortes baisses, les prix restent environ 33 % au-dessus des niveaux d’avant la pandémie.
En somme
La Banque du Canada a promis de suspendre les hausses de taux pourvu que l’inflation continue de s’atténuer. Nous ne verrons pas de mouvement en mars. Cependant, le chemin à parcourir pour parvenir à une inflation de 2 % sera tortueux. Je ne m’attends à aucune baisse de taux cette année, et il pourrait encore y avoir des augmentations. Les marchés escomptent de nouvelles mesures de resserrement de la part de la Fed.
Rien ne garantit que les taux d’intérêt ont atteint leur sommet au Canada. Nous surveillerons attentivement le marché du travail et les dépenses de consommation.