Publié par Sherry Cooper
Le marché canadien de l’habitation continue de se modérer en mai.
Le ralentissement s’est poursuivi en mai sur le marché canadien du logement
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 7,4 % d’avril à mai 2021, après l’avoir fait de 11 % en avril. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 6,4 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 1,0 %, soit sensiblement moins que les mois précédents.
Les ventes demeurent historiquement élevées, mais elles s’éloignent des nouveaux records établis en mars pour se rapprocher des niveaux observés au second semestre de 2020 (voir le graphique ci-dessous). Les ventes ont baissé d’un mois à l’autre dans près de 80 % de tous les marchés locaux. Les résultats étaient variés, mais on a observé un ralentissement des ventes dans la plupart des grands marchés du Canada.
« Bien que les marchés de l’habitation canadiens demeurent très actifs, on enregistre désormais deux mois de ralentissement tant pour la demande que pour l’offre et les prix, explique Cliff Stevenson, président de l’ACI. De plus en plus, on observe des indices de lassitude de l’offre et de mécontentement chez les acheteurs; de plus, la nécessité de se trouver rapidement un endroit où attendre la fin de la COVID-19 devrait bientôt s’estomper compte tenu de la situation actuelle. »
Nouvelles inscriptions
En mai, les nouvelles inscriptions étaient en baisse de 6,4 % par rapport à avril, ayant diminué dans environ 70 % des marchés locaux.
Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a accusé un léger recul en mai 2021 (75,4 % comparativement à 76,2 % en avril). La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,6 %, donc il reste historiquement élevé; toutefois, on observe une baisse depuis janvier, où il avait atteint un sommet (90,7 %).
Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, on constate qu’environ un quart seulement des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en mai. Les trois autres quarts des marchés se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.
Comme l’indique le graphique ci-dessous, le marché d’Edmonton était en équilibre et le marché du Grand Vancouver s’en approchait, mais les autres restent favorables aux vendeurs.
On comptait 2,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2021, ce qui représente une hausse par rapport au creux record de 1,7 mois enregistré en mars, mais qui demeure bien en dessous de la moyenne à long terme de plus de 5 mois pour cette mesure.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1 % d’un mois à l’autre en mai 2021 – un ralentissement notable. Le ralentissement récent de la croissance d’un mois à l’autre des prix a surtout été observée dans le segment des maisons unifamiliales par rapport aux maisons en rangée et aux appartements, dont les prix sont plus abordables.
L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a affiché une hausse d’une année à l’autre de 24,4 % en mai. Selon les données remontant à 2005, il s’agit d’une autre hausse record d’une année à l’autre; il est toutefois peu probable que ce pourcentage augmente encore de façon importante.
Même si l’Ontario a connu la plus forte augmentation d’une année à l’autre, la province a aussi enregistré le plus fort ralentissement de la croissance des prix d’un mois à l’autre. Toutefois, l’augmentation des prix continue de s’accentuer ailleurs au pays, ce qui réduit l’écart entre l’Ontario et les autres provinces en ce qui concerne l’augmentation d’une année à l’autre.
En somme
Le fait que l’activité sur le marché du logement est pratiquement uniforme (alors que le marché est habituellement très régionalisé) reste un aspect caractéristique du présent cycle. En effet, 22 des 26 marchés suivis par l’ACI ont vu les ventes baisser en mai, alors que tous – sauf un, Thunder Bay – voyaient le prix moyen des transactions grimper de plus de 10 % par rapport à un an plus tôt. Parmi les marchés les plus serrés au pays selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se trouvent Okanagan et Kawartha Lakes : la ruée vers les régions des chalets se poursuit.
Le ralentissement de deux mois sur le marché canadien du logement est une bonne nouvelle. L’OCDE a récemment publié un rapport selon lequel la Nouvelle-Zélande, le Canada et la Suède ont les marchés du logement les plus effervescents au monde. Le Royaume-Uni et les États-Unis sont aussi près du sommet. De toute évidence, la COVID en a amené plusieurs, dans le monde entier, à changer de demeure. Les prix ont ainsi grimpé presque partout