Publié par Sherry Cooper
La vente de maisons au Canada faiblit en septembre alors que les nouvelles inscriptions abondent.
Les taux d’intérêt en hausse ralentissent le marché immobilier en septembre
Les taux hypothécaires ont continué d’augmenter en septembre après le resserrement de la Banque du Canada et un des plus grands volumes de ventes d’obligations de tous les temps. Les rendements ont récupéré une partie de leur hausse plus récemment, mais la demande de maisons neuves et existantes a ralenti. Selon les données publiées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes de maisons ont fléchi de 1,9 % d’un mois à l’autre en septembre. C’est la troisième baisse mensuelle consécutive. Du moins, le recul de septembre n’était qu’environ la moitié de celui d’août. Les marchés du Grand Vancouver et du Grand Toronto étaient particulièrement faibles. Les ventes ont en revanche augmenté à Edmonton, à Montréal et dans la région de Kitchener-Waterloo.
Le nombre réel (non désaisonnalisé) de transactions a augmenté de 1,9 % par rapport à septembre 2022, ce qui reste toutefois bien inférieur à la croissance de la population canadienne dans la même période.
L’ACI a révisé ses prévisions des ventes résidentielles et des prix moyens des propriétés pour le reste de cette année et l’année prochaine. Elle note que le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est passé de près de 70 % à 50 % depuis cinq mois, ce qui a ralenti la hausse des prix en avril et mai. L’ACI a réduit ses prévisions des ventes et des prix au vu du ralentissement marqué en Ontario et en Colombie-Britannique. La relance de l’activité attendue l’année prochaine a aussi été mise en doute, les taux d’intérêt restant élevés plus longtemps qu’initialement prévu.
Nouvelles inscriptions
La grande nouvelle de l’heure est la forte montée de nouvelles inscriptions, les vendeurs se décidant enfin à agir. Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a bondi de 6,3 % d’un mois à l’autre en septembre; il affiche un gain cumulatif de 35 % par rapport à mars, quand il avait atteint son plus bas niveau en 20 ans. Les nouvelles inscriptions s’approchent maintenant des niveaux moyens.
Comme les ventes continuent de diminuer et que les nouvelles inscriptions ont encore considérablement augmenté en septembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est établi à 51,4 %, comparativement à 55,7 % en août et à un sommet récent de 67,8 % en avril. C’était la première fois depuis janvier que cette mesure se situait en deçà de la moyenne à long terme de 55,2 %.
On comptait 3,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2023, comparativement à 3,5 mois en août et au creux récent de 3,1 mois en juin. Cette mesure demeure inférieure aux niveaux du deuxième semestre de 2022 et bien en deçà de sa moyenne à long terme d’environ 5 mois.
Prix des maisons
En septembre 2023, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a baissé de 0,3 % d’un mois à l’autre – la première baisse enregistrée depuis mars.
Ce léger recul des prix à l’échelle nationale en septembre était entièrement attribuable aux tendances en Ontario. Dans les autres provinces, les prix continuent d’augmenter, bien que plus lentement qu’auparavant.
Les données des prochains mois permettront de déterminer si l’Ontario fait figure d’exception, ou si elle est seulement la première province à connaître le fléchissement des prix qui est prévu au moins dans certaines autres parties du pays étant donné l’évolution des taux d’intérêt.
L’IPP MLS® global et composé était en hausse de 1,1 % d’une année à l’autre. Si les prix se sont généralement stabilisés ces derniers mois et ont même diminué à l’échelle nationale et en Ontario en septembre, les comparaisons d’une année à l’autre continueront probablement d’augmenter légèrement au cours des prochains mois vu l’effet de base attribuable à la baisse des prix du deuxième semestre de l’année passée.
En somme
Les décideurs de la Banque du Canada doivent se réunir le 25 octobre. Ils soupèseront la forte croissance des salaires et de l’emploi au regard des données de mardi prochain sur l’inflation en septembre. Aux États-Unis, selon les données publiées cette semaine, l’inflation était à peine plus élevée que prévu. Les données canadiennes n’affecteront probablement pas la pause des hausses de taux marquée par la banque centrale.
La guerre inattendue en Israël causera une nouvelle perturbation de l’économie mondiale. Si elle se prolonge, elle pourrait engendrer des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. Les prix du pétrole et l’approvisionnement en produits technologiques (puces semi-conductrices, par exemple) pourraient être touchés. Face à tant d’incertitude et à un net ralentissement dans les données économiques du troisième trimestre, la Banque du Canada restera probablement discrète.