Publié par Sherry Cooper
La faiblesse des données sur l’emploi réduit la nécessité de nouvelles hausses de taux de la Banque du Canada.
La faiblesse du rapport sur l’emploi en octobre écarte sans doute la perspective de nouvelles hausses de taux d’intérêt
Les données d’octobre de l’Enquête sur la population active publiées aujourd’hui par Statistique Canada sont faibles sur toute la ligne. Le nombre total d’emplois a peu augmenté, les emplois à temps plein ont baissé, les heures travaillées n’ont pas changé, l’inflation salariale s’est atténuée (légèrement) et le taux de chômage a grimpé.
L’emploi a peu varié en octobre (+17 500; +0,1 %), après avoir augmenté de 64 000 en septembre et de 40 000 en août. Le taux d’emploi – la proportion de la population en âge de travailler qui occupe un emploi – a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 61,9 % en octobre, la population âgée de 15 ans et plus ayant augmenté de 85 000 (+0,3 %).
Fait à noter, le taux de chômage a grimpé de 0,2 points de pourcentage, à 5,7 %. C’est la quatrième augmentation mensuelle depuis six mois. Elle porte le taux à son plus haut niveau en 21 mois et constitue une indication de plus d’un affaiblissement de l’économie. Les plus récentes données mensuelles sur le PIB, publiées cette semaine, laissent entrevoir un taux de croissance nul ou négatif au troisième trimestre de l’année. Les données finales seront publiées d’ici la fin du mois, mais les chiffres d’aujourd’hui permettent de croire que le taux directeur de financement à un jour a atteint son sommet, à 5,0 %. La croissance de l’emploi est inférieure à la croissance de la population active, alors que la population totale augmente à un rythme record. Il semble donc que la demande de main-d’œuvre fléchit, tandis que l’offre augmente rapidement. La Banque du Canada prévoit que l’économie passera en situation de légère offre excédentaire au quatrième trimestre, ce qui aidera à réduire l’inflation des prix à la consommation.
À mesure que le chômage a augmenté et que le nombre de postes vacants a diminué au cours des derniers mois, le taux d’activité – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupait un emploi ou était à la recherche de travail – est demeuré relativement élevé. Le taux d’activité en octobre (65,6 %) était inchangé par rapport au mois précédent et en hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à un an plus tôt.
L’emploi a augmenté le plus dans le secteur de la construction, progressant de 23 000, ce qui a plus que contrebalancé la baisse de 18 000 enregistrée en septembre. Les secteurs les plus sensibles à l’évolution de l’économie ont perdu des emplois. C’est le cas dans la fabrication, le commerce de gros et de détail, la finance, les assurances, l’immobilier, la location et location à bail ainsi que les services d’hébergement et de restauration.
L’inflation salariale continue d’inquiéter la banque centrale. Par rapport à un an plus tôt, le salaire horaire moyen a augmenté de 4,8 % en octobre, après avoir progressé de 5,0 % en septembre.
En somme
La Banque du Canada tient sa prochaine réunion le 6 décembre. D’ici là, nous aurons un nouveau rapport sur l’inflation de l’IPC, le 21 novembre, les données du PIB au T3, le 30 novembre, et l’Enquête sur la population active, le 1er décembre. Étant donné sa réticence à hausser les taux juste avant la saison des fêtes, la Banque du Canada restera en retrait.
Pareillement aux États-Unis, le rapport sur l’emploi également publié aujourd’hui est plus faible que prévu, et la Réserve fédérale devrait poursuivre sa pause pour le reste de l’année.
Il faudra toutefois plusieurs mois avant que les taux d’intérêt soient allégés. Les banques centrales continuent de vouloir ramener l’inflation à 2 % de façon durable avant de commencer à réduire les taux d’intérêt. Cela arrivera, mais sans doute pas avant l’été prochain. D’après Bloomberg News, « les opérateurs en swaps à un jour ont révisé leurs attentes quant au moment où la Banque du Canada commencera à assouplir sa politique, pariant maintenant qu’elle réduira les taux d’intérêt de 25 points de base en juillet, plutôt qu’en septembre il y a un jour ».